À l’approche de la présidentielle, la GPA revient en force, avec la complicité des médias

Capture d'écran
Capture d'écran

Les politiciens qui voient dans le mariage pour tous et la PMA du même nom une avancée sociétale, après avoir juré que l'un n'entraînerait pas l'autre, ont beau proclamer que la GPA n'est pas à l'ordre du jour, beaucoup espèrent in petto qu'elle occupera prochainement le devant de la scène. La société a évolué et il faut bien la suivre, diront-ils pour justifier leur revirement. Si elle évolue, elle ne le fait pas d'elle-même mais sous l'influence de lobbies et de médias qui, par militantisme ou pour être dans le vent, œuvrent à la banalisation de cette pratique.

Ils parviennent progressivement à leurs fins, avec la complicité active ou passive des mêmes politiciens. Selon un sondage IFOP diffusé le 7 février, 71 % des Français seraient favorables à l'autorisation de la GPA pour les couples hétérosexuels, 57 % pour les couples homosexuels. La chaîne France 2 diffuse, mercredi soir 9 février, un téléfilm librement adapté de l'ouvrage Qu'est-ce qu'elle a ma famille ? où Marc-Olivier Fogiel raconte son parcours, ainsi que celui de Céline et Mathieu, pour devenir parents grâce à la GPA. Comme par hasard, cette semaine, l'ancien animateur, devenu directeur de BFM TV, s’affiche, en famille, dans Paris Match.

C'est ainsi que la GPA, théoriquement interdite en France, est rendue familière par une multiplication de séries, de reportages et de témoignages. Comme l'analyse lucidement la journaliste Céline Revel Dumas, qui dénonce une exploitation du corps humain sous couvert de bons sentiments, l'identification créée par ces fictions ou ces témoignages entraîne « un relativisme moral ». Les politiciens n'ont plus qu'à attendre que l'opinion soit mûre pour modifier la loi. Dans ce domaine comme dans d'autres, on peut s'inquiéter de la capacité d'influence de minorités agissantes qui cherchent à imposer insidieusement leur point de vue.

Sans tomber dans le complotisme, il faut bien admettre que les médias – sans arrière-pensée, il va de soi – participent à cet impérialisme de la bien-pensance. Ils jouent sur l'émotion, montrant le bonheur des couples homosexuels ou hétérosexuels qui ont eu recours à la GPA, en éludant le débat sérieux que mériterait cette question. N'a-t-on pas entendu, sur France Inter, à propos de ce téléfilm, que « cette fiction [...] n’a pas pour ambition de banaliser la gestation pour autrui, pas du tout. Mais de montrer à quelles conditions elle peut se faire de façon éthique » ?

Face à cette pression, qui tend à faire accepter l'inacceptable au nom d'une notion pervertie de la liberté et de l'égalité, il faut tenter de résister, ce qui n'est pas une mince affaire, compte tenu du matraquage subi. Chacun doit essayer de se prémunir des risques de normalisation des esprits, aux relents totalitaires. On peut souhaiter que des philosophes, des intellectuels et quelques personnalités politiques courageuses fassent comprendre que la GPA ne constitue un progrès que dans les sociétés décadentes, en espérant que leur voix ne sera pas étouffée.

Ce combat est difficile, dans un monde où les prétendues élites se font trop souvent les porte-parole de la pensée unique, où un Pierre Bergé pouvait déclarer, sans susciter trop d'émoi, qu'il était « pour toutes les libertés » et qu'il n'y avait guère de différence entre « louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine ». Ce qui n'empêcha pas François Hollande de l'élever à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur.

Picture of Philippe Kerlouan
Philippe Kerlouan
Chroniqueur à BV, écrivain, professeur en retraite

Vos commentaires

35 commentaires

  1. On savait tous que la PMA ouvrait la porte à la GPA. On savait que les Faugiel et autres Beaugrand étaient, au nom de l’égalité des droits d’accès à la parentalité entre homosexuels des deux sexes, dans les starting-blocks. Vous verrez qu’après nous avoir juré que ce dispositif resterait proscrit en France, Macron inscrira la GPA dans le programme des réformes sociétales de son prochain quinquennat. C’est tellement progressiste…

  2. On veut bien accepter les dérives sexuelles de ces gens à la seule conditions que l on arrête de les présenter comme la norme du futur et que l on arrête de leur donner autant d importance mediatique

  3. Comme pour l’IVG qui était réservée aux femmes violées ou encore en danger de mort face à une grossesse, devenue IVG de confort avec 20 000 avortements annuels, nous avons aujourd’hui le même processus avec la GPA autorisée pour les couples ne pouvant avoir d’enfants et qui va se banaliser de la même manière que l’IVG.
    Le monde marche sur la tête.

  4. De petits dictateurs décident pour la France entière. Ils s’étonneront que la rue manifeste avec agressivité. L’enfant article commercial . Ils s’en vantent et sen réjouissent. L’enfant jouet de petits bourgeois égoïstes. L’enfant aux origines et à la santé compromises. Des dérives qui conduiront notre civilisation à s’éteindre comme la Rome antique dévoyée.

  5. Seul problème Présidentiel pour les gogos ! le monde des médias, de la cancel culture et politique. cela montre bien l’état lamentable de cette République. Le monde qui détruit la France. Le milieu le plus pervers du pays. Certes il y a des exceptions mais cela n’intéresse personne. La réindustrialisation de la France n’est pas pour demain, cela n’intéresse personne à part les pouilleux des provinces qui se doivent de rester dans la « mer.e » pour le bon plaisir du Roi et de sa cour Parisienne.

  6. La GPA oui ! mais quand ? Je serai enclin à trouver un tout petit peu de sympathie à la GPA lorsque je verrai une héritière Rothschild, L’Oréal ou autre femme richement dotée et heureuse, prêter son ventre pour en donner l’enfant après la naissance à une pauvre indienne stérile et qui rêve et ne peut avoir un enfant.
    Pour le moment la GPA fait honte à l’humanité pour moi c’est la phase ultime de la prostitution qui ne veut pas dire son nom.

  7. Je n’excuse pas la versatilité des personnes qui se laissent influencer par des discours à sens unique. Certes, l’éducation nationale a depuis au moins 1968 supprimé tout éveil au libre arbitre pour créer une société de consommateurs. Mais, depuis, tant ceux qui n’ont pas subi ce formatage que ceux l’ayant avalé ne peuvent ils pas réfléchir un peu et voir que ces mesures ne sont qu’un asservissement de plus imposé par une caste déjantée à un peuple qui de la tolérance passe à la contrainte.

  8. Comme l’épidémie pour Big Pharma, la GPA est l’annonce d’un gigantesque marché juteux pour quelques affairistes sans scrupules.
    Celà va de plus servir à l l’élite mondialiste, et suite à la PMA, à imposer un « intermédiaire » à chaque fois qu’une personne voudra procréer.
    Parions que, dans 20 ans, faire un enfant de manière naturelle deviendra exceptionnel,….. et même interdit ! (comme pour les bovins, y a-t-il encore beaucoup de paysans qui « amènent leur vache au taureau » pour avoir un veau?)

  9. L’hypocrisie de ces « bien pensants » n’a d’égal que le triste avenir qu’ils essayent de faire adopter à nos cerveaux, agressés sans cesse par les médias qui diffusent les dictats des lobbies au goutte à goutte…

  10. Certains hommes sont de vrais tarés qui ne pensent qu’à leurs désirs et n’hésitent pas à utiliser l’esclavage pour arriver à leurs fins, c’est le cas de la GPA qui utilise le ventre de femmes démunies dans le besoin. Porter un enfant neuf mois pour le donner à des égoïstes aux pratiques sexuelles particulières est un acte inhumain, ce n’est rien d’autre que profiter de la misère humaine et cela devrait être puni par la loi.

    • « Certains hommes sont de vrais tarés qui ne pensent qu’à leurs désirs et n’hésitent pas à utiliser l’esclavage pour arriver à leurs fins,  » C’est l’idéologie de base de la Franc-Maçonnerie.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

Jusqu’à quand la France va-t-elle se laisser humilier par l’Algérie ?
Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois