À l’approche de l’aïd, les abattages rituels clandestins se multiplient

abattage halal

L’aïd el-kébir, fête du sacrifice chez les musulmans, approche et, avec elle, son lot d'abus devenus monnaie courante depuis plusieurs années. 2023 ne semble pas devoir déroger à cette règle, comme en témoigne cette découverte sordide, faite par les forces de l’ordre à deux jours de cette fête, dans un petit appartement du quartier des Liserons, à Nice. Pas moins de 40 moutons ont en effet été retrouvés dans une pièce de 10 m2, l’un d’entre eux avait été égorgé. Deux individus ont été interpellés, ce dimanche, par la police nationale.

Une pratique qui devait être encadrée

L’aïd, prévue cette année pour le mercredi 28 juin, occasionne chaque année des vols et des abattages rituels de moutons par dizaines de milliers. Ce sont environ 100.000 ovins qui sont tués à l’approche de cette fête, en souvenir d’Abraham qui, selon le Coran, accepta de sacrifier son fils Ismaïl en signe de soumission à Dieu.

Cette tradition ne cessant de prendre de l’ampleur en France, des abattoirs ont été agréés pour exercer ce genre de pratiques afin d’encadrer les abattages et faire respecter les règles d’hygiène. Un règlement européen cité par le Conseil d'état stipule que « les animaux sont mis à mort uniquement après étourdis­sement, selon les méthodes et les prescriptions spécifiques rela­tives à leur application […] L’animal est maintenu dans un état d’inconscience et d’insensibilité jusqu’à sa mort ». Mais elle fait une exception pour les abattages rituels au cours desquels la bête n’est pas toujours étourdie, à condition que ces abattages aient lieu dans des abattoirs. Début 2020, 51 % des établissements de boucherie étaient ainsi habilités à pratiquer l’abattage rituel, rapporte l’association de défense des animaux L214.

Les abattages illégaux se multiplient

Malgré cette tolérance largement répandue, les exemples d’abattages illégaux ne cessent de se multiplier. En raison d’une forte demande, le prix du mouton s’est en effet envolé sur cette période : un mouton peut coûter jusqu’à 320 €, explique l’AFP. Un prix exorbitant qui expliquerait peut-être la multiplication de vols de moutons, parfois par troupeaux entiers. Un éleveur des Deux-Sèvres a ainsi vu disparaître 172 moutons en juin dernier. Un « nouveau fléau », selon les mots de TF1, que certains peinent à expliquer. Souvent, la découverte des ovins manquants est glaçante. Parqués dans de minuscules espaces, égorgés, dépecés ou sur le point de l’être…

En juillet dernier, dans le quartier de la Tour-Chabot à Niort, un rassemblement d’une douzaine de personnes était ainsi interrompu par la police : les individus regardaient le travail de deux supposés « bouchers » qui avaient tué et dépecé trois moutons et s’apprêtaient à en abattre un quatrième. L’année précédente, deux individus étaient interpellés dans les Ardennes alors qu’ils s’apprêtaient à égorger trois moutons, munis d’un couteau et d’un coupe-coupe. Des pratiques rendues possibles par le vol de troupeaux, mais également par la complicité même des entreprises de négoce d’ovins. En août 2022, l’association L214 déposait ainsi une plainte contre la société ovine Flandres Artois (SOFA) qu’elle accusait d’avoir vendu clandestinement des moutons vivants à des particuliers afin que ces derniers puissent procéder à un abattage rituel. L214 a porté plainte pour « mauvais traitements à animaux commis par un professionnel » et pour « complicité d’abattage d’animaux hors d’un établissement agréé ».

Face à ce fléau exponentiel, on guette désespérément les réactions du gouvernement, mais le silence, une fois encore, semble de mise. Maltraitance animale, manque à gagner pour les éleveurs de 150 € par mouton volé, expansion de pratiques religieuses importées en France et qui, d'exceptions, sont en passe de devenir la règle... La France trinque encore une fois, sous le regard complaisant de ses dirigeants.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/06/2023 à 16:52.

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Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

Vos commentaires

31 commentaires

  1. L214 toujours égal à elle-même ! Une plainte contre un professionnel qui a vendu des moutons vivants mais combien de plainte contre ceux qui égorgent ces bêtes ? Combien de descentes dans les abattoirs halal qui égorgent bovins et autres ovins au lieu de les tuer rapidement ?
    Et puis, comme d’autres sujets, pourquoi voulez-vous que cela s’arrête puisqu’il n’y a pas de rétorsion ?
    Nous sommes devenus un petit pays dans tous les sens du terme. Même un pays minuscule par la taille comme le Salvador nous donne des leçons. Pauvre France, et de ce qu’il en reste

  2. Et tous nos gentils sensibles qui sont contre les corridas comme Caron par exemple ,ils sont où ??? Ils pourraient dénoncer facilement ces pratiques barbares comme ils ont leurs entrées permanentes sur les plateaux de la télé

  3. A quand l’interdiction totale de cette sauvagerie dans ce pays ? Nous retournons de plus en plus au primitivisme le plus obscur. Il faut enfin des condamnations exemplaires et cesser les mièvrerie politcardes.

  4. Et pour ce carnage organisé , M. Aymeric Caron & ses aficionados, ce grand défenseur de la cause animale est aux abonnés absents, bizarre !!! D’autant que ce rituel se passe pour une grande partie dans les habitations dans les salles d’eau .

  5. Retour au Moyen-Age et à la barbarie sans que nos « élites » réagissent face à cette sauvagerie d’une religion « d’amour et de paix »

  6. Quand ce sont pas les moutons , ce sont les français de souche qui sont à l’annexe de cette pseudo fête , la religion d amour et de paix adore voir le sang qui gicle au rythme des derniers spasmes cardiaque , leurs enfants font leur première classe degorgement en pataugeant dans le sang de ces pauvres bêtes a l’agonie , qu’elle belle fête bien représentative d une secte diabolique qui on se demande pourquoi la France la laisse s installer dans notre civilisation, honte à tout nos gouvernants qui laissent faire et qui islamise notre pays à la vitesse grand V

  7. De quoi parlez-vous ? C’est le Code Rural qui prescrit l’étourdissement avant abattage et non l’Islam . Les tueries hallal sont en principe interdites comme les kasher sauf dérogation. L’abattage rituel interdit que l’animal soit étourdi préalablement : il doit souffrir. Le drame est que de dérogation on et passé progressivement à système généralisé parce qu’entretenir deux équipes d’abatteurs pour alimenter deux circuits commerciaux différents n’est pas rentable . Tout deviendra donc hallal et vendu sans aucun étiquetage permettant aux Chrétiens d’être certains du mode de mise à mort.

  8. le problème c’est que notre justice est à géométrie variable en fonction de qui vous êtes et qui vous représentez. Je me souviens de ce contrôle d’hygiène dans un restaurant ouvrier admirablement tenu évidemment en plein service, le patron demande pourquoi lui, parce qu’en face il y avait une boucherie halal dans un état de propreté plus que douteux, enfin déplorable, évidemment il n’a pas eu de réponse à cause du pas de vagues.

  9. Mais où sont donc passés Aymerie Caron et sa bande de protecteurs de rats et de moustiques ? Là il s’agit d’abattages rituels clandestins : mais combien d’abattages rituels barbares sont autorisés dans ce pays et jamais contestés par nos amis des animaux bien virulents dans d’autres situations ? Et comment se fait-il que les commissions x de la transparence, de la traçabilité, de l’information aux consommateurs n’exigent-elles, le ministre de la consommation et celui de l’agriculture, ne se battent-ils pas pour un affichage clair du mode d’abattage de la viande proposée au consommateur ? Encore une transparence et une traçabilité à 2 vitesses ?

  10. Au royaume des aveugles le borgne est le roi. Un proverbe provenant de la Grèce antique. Certains politiques de gauche tel les écologistes luttent contre la souffrance animal sauf qu’ils regardent ce sujet qu’avec un oeil. L’abattage culturel c’est en grande quantité tout les jours et même parfois le produit distribué sans le savoir à des consommateurs qui l’ignorent. Mieux vaut être un cochon qu’un mouton bien que… .

  11. Curieusement on n’entend pas Aymeric Caron et les anti- species sur la souffrance animale…
    Vous ne dites pas que les vols de bétails toutes catègories sont de plus en plus fréquents dans les prés. Une de mes amies à eu son cheval volé…

    J’avoue plébisciter ceux qui font justice eux- mêmes.

    • Oui il y a eu pas mal de chevaux volés à une époque mais on n’a jamais su par qui et pourquoi, si ce n’est que le prix des chevaux de selle s’étaient envolés, mais cela ne ma parait pas une raison suffisante.

  12. On aimerait bien entendre l’antispéciste et ami des bêtes Aymeric Caron, ci-devant député, sur l’abattage rituel autrement que sur ses propositions de loi à la godille. Ah! oui, c’est vrai, il s’agit d’un rituel musulman !! pas de stigmatisation, pas de vagues, pas l’amalgames etc., etc.

  13. Je suis aller voir ma fille ce week end (elle habite en pavillon dans le 93) , j’ai entendu bêler fortememt et j’ai vu de mes yeux un mouton dans le jardin du voisin. Incroyable. j’en suis resté coi

    • Lorsqu’on habite le 93 ça ne surprend même pas, ni le mouton dans le jardin, ni le « jeune » roulant dans une voiture à 100 ou 150 000€ qui vit dans une cité et qui va acheter sa baguette en la payant régulièrement avec un gros billet dont le boulanger a parfois du mal à faire la monnaie

    • Rien de nouveau sous le soleil de la région parisienne, au début des années 70, les moutons se faisaient déjà égorger dans les baignoires, que ce soit en Seine-St-Denis, dans les Hauts-de-Seine ou dans l’Essonne, les HLM neufs et propres à l’époque sentaient le sang des ovins sacrifiés.

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