À l’approche de l’élection présidentielle, Macron chouchoute les fonctionnaires
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Demain, on rase gratis : telle semble être la devise d'Amélie de Montchalin, qui vient d'annoncer, le plus sérieusement du monde, que « le point d’indice des fonctionnaires sera dégelé avant l’été ». Ne croyez surtout pas que notre ministre de la Transformation et de la Fonction publiques ait une arrière-pensée et que cette mesure puisse avoir un rapport avec la proximité de l'élection présidentielle : avec un aplomb qui frise la mauvaise foi, elle assure qu'il ne s'agit « pas d'une décision électoraliste ni politique, mais économique ». Ben voyons !
Amélie de Montchalin justifie cette mesure par une « inflation forte et durable », qu'il convient de compenser. Il est vrai que, selon la Banque de France, la hausse des prix pourrait atteindre, en 2022, entre 3,7 % et 4,4 %, compte tenu du renchérissement du coût de l'énergie et des matières premières alimentaires. Mais il est curieux que l'inflation cumulée depuis juillet 2010, où la valeur du point d'indice commença à être bloquée, ne l'ait pas jusqu'ici inquiétée, bien qu'elle approche les 15 %. Alors, pas une décision électoraliste ? Mon œil !
Certes, beaucoup de fonctionnaires devraient bénéficier d'une augmentation de salaire, notamment les professeurs dont le métier est si dévalorisé que le ministère peine à pourvoir tous les postes aux concours de recrutement, même en abaissant les exigences. Mais, après les avoir ignorés, le gouvernement leur fait une promesse de Gascon, puisque, quelle que soit l'issue de l'élection, il ne sera plus aux manettes après le 24 avril. Exercerait-il sur eux une espèce de chantage en leur faisant comprendre que, s'ils veulent être augmentés, ils doivent voter pour Macron ?
Sans compter qu'il est fort peu probable qu'un gouvernement, quel qu'il soit, compense d'un seul coup les pertes de pouvoir d'achat subies depuis plus de dix ans. Ce ne serait pas supportable pour les finances publiques qui, rappelons-le, sont abondées par les Français. De plus, une augmentation substantielle des traitements des professeurs, par exemple, si elle est souhaitable, ne suffirait pas à résoudre la crise du recrutement ni à réduire le malaise enseignant. C'est toute la politique éducative qu'il convient de revoir, pour rétablir l'autorité du maître et rendre à l'école sa mission première de transmission du savoir.
L'annonce de cette mesure ne manque pas, cependant, d'être instructive. Elle révèle que la majorité présidentielle s'inquiète de sa survie, ce qui n'est pas, ma foi, une mauvaise nouvelle. Elle est prête à tout pour l'emporter, quitte à abuser une nouvelle fois les Français. Macron lui-même, qui prétend défendre la démocratie, la dénature en refusant tout débat sur son bilan et cherche à se faire reconduire en jouant au Président protecteur. Raison de plus pour ne pas se laisser rouler dans la farine. À force de prendre les Français pour des imbéciles et de vouloir échanger leurs faveurs contre un plat de lentilles, notre Jupiter de pacotille risque fort de se retrouver Gros-Jean comme devant.
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25 commentaires
C’est le propre des pervers « d’acheter » les autres, de parvenir à ses fins par n’importe quel moyen, au mépris de la parole donnée, sans aucune vergogne, et sans dignité.
Point d’indice « dégelé » ? Pour éviter une … « dégelée » ?
La Langue Française a, quand même, du Bon !
Il promet l’autonomie à la Corse, une augmentation aux fonctionnaires, 15 centimes de baisse sur l’essence qui a augmenté de 50… d’ouvrir de nouvelles centrales nucléaires, d’augmenter le budget de l’armée… bisous aux harkis et aux Pieds Noirs après avoir dit que leur présence en Algérie était un crime contre l’humanité… En 2017 il jurait ses grands Dieux que jamais il ne toucherait au pouvoir d’achat des retraités… S’il est élu, le réveil sera difficile…
« notre Jupiter de pacotille risque fort de se retrouver Gros-Jean comme devant. » puissiez vous dire vrai … Beaucoup se laissent acheter à commencer par ceux qui tiennent les pouvoirs