[SATIRE À VUE] À l’Assemblée, la plus belle fille du monde n’a rien à donner

La socialiste Estelle Mercier « extrêmement choquée de la métaphore qui a été prise sur la plus belle fille du monde ».
Capture écran Assemblée nationale
Capture écran Assemblée nationale

La députée PS Estelle Mercier interrompt la séance de l'Assemblée consacrée à l'examen de la situation économique de la France. Elle souhaite dénoncer le dicton « sexiste » employé par le spécialiste pour illustrer le budget dont il est question.

 

À l'Assemblée, la commission des finances poursuit son cycle d'audition consacré à la conjoncture économique. L'ambiance n'est pas à la galéjade. Les sacs de confettis resteront dans les attachés-cases. L'heure est à la prise de parole d'Olivier Redoules, le très sérieux représentant de l'institut d'études économiques indépendant « Rexecode ». Au micro, l'expert livre l'analyse du budget qu'il a examiné et conclut par ces mots : « Pour le dire très simplement, la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu'elle a et, donc, on a une limite, en quelque sorte... »

Charles Perrault ne l'avait pas prévu

Dans la salle, une dame vêtue du manteau du Petit Chaperon rouge souhaite réagir. Il s'agit de la députés PS, adjointe au maire de Nancy, Estelle Mercier. Les budgets, les pourcentages et autres constats pessimistes l'ont laissée de marbre. Il y a plus grave. Le méchant loup de « Rexecode » a utilisé l'image de la plus belle fille du monde qui ne peut donner ce qu'elle n'a pas. L'élue de Meurthe-et-Moselle est « extrêmement choquée de la métaphore qui a été prise sur la plus belle fille du monde ». Voilà un cas que Charles Perrault n'avait pas prévu. La férocité du loup dépasse l'entendement. La commission des finances est devenu le lieu de tous les carnages.

L'innocente élue de gauche se dit désolée, cent fois désolée... C'est une désolation désolante qui envahit la salle car, selon l'insurgée, « cette expression est sexiste ». La plus vilaine fille du monde donne ce qu'elle n'a pas. Elle emprunte à des taux prohibitifs et fait payer les intérêts à ses admirateurs. C'est une bonne fille. La plus belle est réaliste et nous n'osons imaginer ce qu'elle a déjà donné. C'est ce détail qui va faire enfin sortir les chapeaux pointus et les serpentins. Adieu, austérité des budgets et examens savants. La question existentielle est de savoir ce que la fine lame de l'économie Olivier Redoules entend par là.

« Cette expression est sexiste »

Pendant la banqueroute, le bal continue. La panneau accroché à la porte de la salle du Conseil prévient les visiteurs. Une députée PS mène la danse au son des refrains féministes. Choquée, rouge d'indignation, l'animatrice expose le nerf de se préoccupation : « On peut se poser la question de savoir ce que la jolie fille... » Elle ne peut poursuivre. Les députés présents cherchent à haute voix ce que cette déesse universelle a déjà donné. L'industrie, c'est fait. L'école, les hôpitaux, c'est en cours. L'arme nucléaire ? Est-elle allée jusqu'à donner Bruno Le Maire ?

L'intermède se termine sur une reprise de la rengaine féministe. Estelle Mercier est décidément tourmentée par les cadeaux que pourrait offrir cette beauté mondiale. Après avoir rappelé l'enjeu abominable qui entoure la métaphore, elle énonce la morale de sa performance hors sujet : « En 2025, utiliser ce type d'image me paraît inapproprié. » Le loup s'en alla ensuite dévorer la journaliste de Frontières. Une bonne nouvelle venait enfin redonner espoir à la pourfendeuse de comportements masculins inappropriés.

 

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Jany Leroy
Chroniqueur à BVoltaire, auteur pour la télévision (Stéphane Collaro, Bêbête show, Jean-Luc Delarue...)

Vos commentaires

74 commentaires

  1. Des saillies de la sorte sont le revers de la médaille d’une parité forcenée qui a fait entrer dans les assemblées en plus grand nombre, non pas des femmes de caractère de talent mais des idéologues bornées coupées des réalités dès que cela ne fait pas partie de leur champ (étroit) de « compétence »! La saillie de cette député me donne envie d’être machiste, voire sexiste! Autant j’ai de l’estime pour les jeunes femmes du Collectif Némésis, autant j’ai du mépris pour ces harpies de gauche!

    Que ceux et surtout celles qui sont scandalisés par mon propos, me concède d’être franc!

  2. j’aime beaucoup cette expression que j’utilise (je suis un mâle blanc de + de 50 ans, ayant grandi et ayant été élevé dans une société patriarcale. sic !) avec toute l’autodérision qui est la mienne lorsque je suis en affaire ou en pleine négociation. Il m’arrive également de dire que je suis une vilaine, ce qui est ma manière de détendre l »atmosphère lorsque je refute les arguments de la partie adverse ! ÇA désasbilise et amuse en même temps celui ou celle que j’ai en face. Bref ! Je n’arrive pas à comprendre que cette femme puisse être choquée par cette jolie formule ! Je n’arrive pas à comprendre comment on peut être aussi puéril au sein d’une assemblée dans laquelle on discute de choses sérieuses concernant la fameuse chose publique. De toute façon, la plus belle fille du monde ne pourrait être confondue avec cette élue PS ! C’est, je le sais gratuit mais tant pis pour elle ! Lorsque que l’on représente le peuple, on se doit d’être un peu plus sérieux.

  3. C’est une vieille expression française, que personnellement j’ai toujours entendu dire par mon père et mon grand-père. Le plus souvent sur le ton de la plaisanterie… En tout cas, elle n’a rien de péjoratif. Au contraire ! Que quelqu’un puisse s’en offusquer est tellement ridicule que je me demande ce que cherchent « vraiment » ces gauchistes ??! La bêtise atteint de telles limites qu’elle cache forcément autre chose.

  4. Elle ne s’aperçoit même pas qu’elle se ridiculise, elle-même. Encore plus grave que l’expression est l’incapacité d’en comprendre le sens premier. Autrement dit de confondre l’esprit de la lettre. Manque de culture et surtout manque de discernement. La perversité de l’époque dite « néo-féministe » amène à placer, ici, le futile avant l’objet principal de l’intervention. Il y a l’expression « marcher sur des œufs », maintenant on marche carrément sur les braises d’un pseudo lèse-majesté qui n’a pas lieu d’être. Navrant ! Vraiment.

  5. Décidément, ça vole très haut à l’Assemblée. Si seuls les termes utilisés sont l’objet de critiques au détriment du fond, pas sûr que le pays se redresse. Osons espérer, au risque de me répéter, que les électeurs mesurent l’importance de leur choix.

    • @Anne Marie CASTIN

      Beaucoup de femmes parlementaires le doivent à la parité stricte! A partir du moment ou des gens accèdent à des postes en grande partie grâce à des quotas, le niveau n’est pas forcément vers la hausse! En politique, c’est parfois l’inverse! Qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas voulu dire! Toutes les femmes députées ne doivent pas à la seule parité leur élection, mais quand je pense à dame mercier, ou à une Soudais, une Panot, je pense que cela à jouer en leur faveur!

      Mesdames les lectrices de BV, vous avez le droit de ne pas être d’accord!

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