À l’Élysée, premier tour de consultation pour Matignon

Capture d'écran © France Info
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Après une période estivale pour le moins olympique, c’est la rentrée des classes pour les aspirants à Matignon. Histoire de vérifier qu’ils n’aient pas négligé leurs cahiers de vacances, les prétendants étaient donc convoqués à l’Élysée. Les premiers à passer l’oral ? Les représentants du Nouveau Front populaire, arrivés en bande, façon Douze Salopards ou Septième Compagnie au clair de lune. Verdict ? À voir après ce week-end, le temps qu’Emmanuel Macron corrige les copies. En attendant, les Insoumis sont contents, voire « extrêmement satisfaits », à en croire Le Figaro de ce jour. Décidément, il leur en faut peu pour être heureux.

Lucie Castets est contente

Lucie Castets, dont on se demande bien par ailleurs à quel titre elle a été invitée – elle n’est ni présidente d’un parti, pas plus que d’un groupe politique au Parlement, et encore moins députée –, se déclare néanmoins « prête à aller construire des coalitions ». Avec sa pelle et son seau ? L’histoire ne le dit pas. De son côté, le mélenchoniste Manuel Bompard se félicite à son tour : « Après deux mois, le président de la République commence à comprendre qu’il a perdu les élections. » Certes, mais LFI les a-t-elle gagnées ? C’est une autre histoire.

Quant à Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, il précise que le Président, sans avoir arrêté de « date précise », aurait néanmoins annoncé un « calendrier rapide ». Ce qui serait, à en croire Marine Tondelier, la patronne des écologistes, un « signal favorable ». Bref, on se console comme on peut.

Gabriel Attal toujours à la manœuvre

Et les responsables macronistes, dans tout cela ? Le premier d’entre eux aurait affirmé en son palais : « Les résultats des élections législatives ont envoyé un message d’alternance au camp présidentiel, mais ne sont pas un désaveu complet. » Certes, mais un peu quand même. Traduit par Gabriel Attal, Premier ministre éternellement démissionnaire, voilà qui devient : « Le souhait du chef de l’État est de faire émerger une solution institutionnellement stable, à même d’éviter une nouvelle dissolution et permettant de faire avancer le pays dans l’intérêt des Français. » Bonne chance, Hortense.

Car pour le moment, un fait demeure avéré : Emmanuel Macron ne veut ni de La France insoumise et encore moins du Rassemblement national. Pourtant, avec 71 sièges pour l’un, 123 pour l’autre (143 en comptant ses alliés ciottistes), il faudra bien compter avec eux, un jour ou l’autre.

L’inconnue Laurent Wauquiez

Surtout quand, dans le même temps, Laurent Wauquiez oublie le front républicain tout en rappelant que son principal adversaire était LFI, et tout en affirmant qu’il ne participera jamais à la moindre « coalition gouvernementale ». L’avenir dira s’il ne s’agit là que d’une parole d’après-boire. En attendant, l’homme vient de démissionner de la présidence de la région Auvergne-Rhône-Alpes, loi sur le cumul des mandats oblige.

Tentant de sortir de ce flou artistique, Gabriel Attal, décidément omniprésent, affirme défendre « la nomination d’un nouveau Premier ministre ne venant pas des partis du bloc central, avec un gouvernement représentant un large spectre de sensibilités de la gauche à la droite républicaine, qui permettrait probablement d’avancer dans l’intérêt des Français ». Et le tout pour quelle feuille de route ? C’est simple, il n’y a qu’à demander, s’agissant de chantiers concernant « la protection de l’enfance, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, le grand âge et les libertés nouvelles accordées aux collectivités locales ». Voilà qui paraît bigrement mobilisateur et propre à susciter l’enthousiasme des foules.

Nous devrions en savoir plus ce mardi prochain, lorsque Emmanuel Macron aura reçu (lundi) Marine Le Pen, Jordan Bardella et Éric Ciotti. Il n’est pas dit que ces trois-là soient du genre à se laisser bercer de mots.

Nicolas Gauthier
Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

60 commentaires

  1. Qu’on le veuille ou non, les 193 gauchistes du bloc NFP (LFI + PS+ Ecolo + PC) sont arithmétiquement plus nombreux que les 166 de la coalition macroniste (Ens + Hor + Dém). Macron doit respecter le vote de juin-juillet 2024 des Français et l’esprit de la V° République. En conséquence, il doit en premier lieu nommer un gouvernement de coexistence issu du NF, quitte à ce que celui-ci soit rapidement renversé par l’assemblée nationale.
    Lors des 3 précédentes cohabitations, Mitterand et Chirac ont nommé les premiers ministres proposés par les coalitions politiques ayant remporté les législatives (Chirac 1986-1988, Balladur 1993-1995, Jospin 1997-2002). Cette méthode a permis à la France de fonctionner sans chaos.

  2. Vous allez me dire que je regarde les choses par le petit bout de la lorgnette et que j’ai une approche assez anecdotique de la vie politique. C’est vrai, je ne suis pas équipé intellectuellement pour pondre une analyse politique pertinente et pour cela je m’en remets à la sagacité de mes frères ( et soeurs) lecteurs de BV. Ceci dit Avez-vous remarqué que parmi la brochette des 12 NFO ( tiens, douze comme les apôtres, lequel sera Judas), seuls les socialistes n’avaient pas mis de cravates, alors même que Bompard avait ressorti son costume du dimanche, c’est dire. Sans doute Faure et ses petits valets voulaient ils afficher leur intransigeance révolutionnaire et la force de leur conviction revendicative…amusant de la part de gens qui seront les premiers à aller à la soupe. On prend les paris?

  3. Le calendrier du maître des horloge ne laisse guère de place pour une réponse rapide si ce n’est précipitée… hors mis mardi le programme de la semaine est déjà bouclé entre JO et balade dans les balkans !
    Tondelier va pouvoir pérorer et les autres ségosiller encore plusieurs jours vraisemblablement…
    Et tout le monde attend de voir la couleur du lapin qui sortira du chapeau… peut-être l’inénarrable Bayrou !!!!

  4. De quoi rire ? L’Élysée, avant même les élections, a jonglé avec les ministres, dont le Premier : des turnovers sans queue ni tête ; des « passants » ; des « prête-noms » ; d’illustres inconnus. Un Président homme-orchestre et ses diktats oppressant le gouvernement. Et, au-dessus, le mentor bruxellois et ses « Gopés » (« Grandes orientations politiques et sociales »), les USA, les G6 ou 7. Maintenant, le faux-retour du « ballet » de partis sans militants, sans audience – sauf en images, une Constitution triturée, des secteurs entiers du pays fissurés, 3200 milliards de dettes, une image de la France écornée, des citoyens malheureux. Conclusion ?

  5. Comme c’est bizarre, maintenant on se préoccupe de l’intérêt des Français alors qu’on a usé de toutes les ficelles pour ne pas faire élire le choix de ces mêmes Français. Peut-être ne s’agit il pas de tous les Français mais d’un Français, en particulier.

  6. Pour moi la meilleure solution :Nicolas Gauthier 1 ministre.
    Un avantage :il comprend les problèmes, ce qui est déjà pas mal.

  7. selon M Attal, il y aurait donc une droite républicaine et une gauche sans qualificatif, il aurait pu la qualifier d’utopique de disparate, d’incongrue…. mais comme il en vient cela aurait été de mauvais goût.

  8. La seule coalition possible de gauche ou de droite + centre semble ne pouvoir exister qu’avec la « bienveillance » du RN…

  9. çà va finir quand ce grand cirque inutile et chronophage ? je remarque que si tout le monde se bat pour la place de 1er sinistre, à priori aucun se bat pour  » redresser la France » et répondre aux attentes des Français –
    J’ose espérer que la  » consultation » élyséenne du RN sortira  » autre chose » du chapeau du bonimenteur, qu’une  » satisfaction niaise » de la castet et de la bande de gochos  » façon douze salopard » venus grouper  » histoire d’impressionner » le marionnettiste ! A minima que les points soient réellement mis sur les i !
    Mais pour le coup  » en même temps » je sais que tant que Freluquet sera en place, il n’y a rien a attendre.

  10. « Quant à Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste, il précise que le Président, sans avoir arrêté de « date précise », aurait néanmoins annoncé un « calendrier rapide ». Ce qui serait, à en croire Marine Tondelier, la patronne des écologistes, un « signal favorable ». Bref, on se console comme on peut. »

    On dirait du Coluche; « dans les milieux autorisés, on s’autorise … »

  11. Le Cirque Pinder est de retour ! Ses clowns, ses jongleurs et surtout ses prestidigitateurs ! L’image parle d’elle-même et dire que le « Président » reçoit Mme CASTET championne du déficit de Paris et sans aucune responsabilité politique dans le passé, dans le présent et dans le futur.

  12. Que vient faire madame Castets à l’Élysée elle n’a pas été convoquée , elle s’immisce comme si elle était député alors qu’elle n’est rien SAUF une employée de la mairie de Paris où elle est chargée des finances de cette ville et quand on connait la dette abyssale de cette ville remplie de rats , je pense qu’elle devrait faire profil bas et ne pas mettre le pied fans la porte de Matignon afin d’être notre première ministre en souhaitant vivement que Monsieur Macron ne cède pas encore une fois dans une décision lourde de conséquences

    • peut être qu’il la laissera passer pensant qu’elle sera dégagée dans les 48 heures… mais si il se trompait? quand il a dissout l’Assemblée il était persuadé obtenir une majorité…la gauche a aussitôt fait son nouveau groupe et on connait la suite. Barrages et alliances pour faire barrage au Rassemblement National. Limitant le nombre de députés RN alors qu’il est largement majoritaire en nombre de voix et c’est la gauche qui tente quand même de s’imposer alors qu’elle n’a rien gagné du tout… Une mauvaise foi évidente, bien sûr que le peuple a voté pour changer de politique, mais certainement jamais pour tomber dans les griffes de LFI

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