À Nantes, on lutte contre le sexisme… en réaménageant les trottoirs

La mairie de Nantes veut rendre ses rues moins sexistes mais se garde bien d’évoquer les vrais sujets.
© Image générée par IA
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On n’arrête pas le progrès, à Nantes. Au mois d’octobre dernier, la ville a lancé une grande opération baptisée « Contre le sexisme, imaginons ensemble les espaces publics de demain ». L’objectif ? Réduire les « inégalités de genre » dans la rue et garantir « le droit à la ville pour toutes et tous ». Tout un programme.

Pour ce faire, une « communauté citoyenne » - regroupant 28 femmes, « personnes LGBTQIA+ et personnes non binaires » - a été constituée avec pour mission d’effectuer des « balades urbaines » dans différents quartiers nantais et d’observer sur le terrain les difficultés éventuelles. Le fruit de ces séances d’observation sera synthétisé dans un avis publié en mars 2025. On a hâte.

En attendant, la municipalité socialiste a déjà sa petite idée sur le sujet. Mahaut Bertu, adjointe au maire de Nantes, en charge de la « Ville non sexiste », a répondu aux questions des Grandes Gueules, sur RMC, et dévoilé quelques pistes de travail qui devraient permettre de lutter efficacement contre les violences faites aux femmes et aux minorités sexuelles. Davantage de policiers ? Plus de caméras de surveillance ? Moins d’énergumènes armés de couteaux ? Non, vous n’y êtes pas du tout. « On veut repenser la taille des trottoirs, de l'éclairage et du mobilier urbain, a très sérieusement expliqué l’élue progressiste. Exemple : déplacer des bancs en les mettant contre le mur pour ne pas avoir à se préoccuper de ce qu'on a dans son dos... » De quoi changer le quotidien des Nantaises, à n’en pas douter.

Rappelons que le maire de la ville, Johanna Rolland, et ses acolytes sont des récidivistes. En 2023, déjà, la municipalité de gauche avait inauguré un budget « sensible au genre », censé corriger certaines inégalités. Il y était notamment question d’enjeux absolument fondamentaux comme l’amélioration de la mixité des publics au sein des festivals culturels ou encore la hausse de la rémunération des artistes de sexe féminin…

L’impensé migratoire

La lutte contre l’insécurité et la délinquance semble, en revanche, totalement absente de l’expérimentation nantaise. Le mandat de participation remis en novembre aux membres de la communauté citoyenne, que BV a pu consulter, indique bien que les femmes et les personnes LGBTQIA+ « peuvent avoir le sentiment de ne pas pouvoir cheminer librement dans la ville » et en sont réduites à « éviter - consciemment ou pas - certains lieux », mais rien n’est évoqué concernant les hommes responsables de ce climat de terreur. C’est d’autant plus troublant que, dès la première séance d’échanges entre membres de la « communauté citoyenne », plusieurs femmes avaient soulevé l’épineux sujet de l’insécurité à Nantes. « Avant de sortir, je réfléchis toujours comment je rentre, par où je passe », avait ainsi témoigné l’une d’entre elles.

Se pourrait-il que l’angle sécuritaire ait été mis sous le tapis dans le but de ne stigmatiser aucune communauté ? La municipalité aurait-elle peur d’être pointée du doigt en raison de sa politique d’accueil des migrants ? Il se trouve en effet qu’entre 2006 et 2021, la part des immigrés au sein de la population nantaise a augmenté de 64 %.

Mais cette explosion ne semble pas inquiéter la municipalité. « De nationalité française ou étrangère, toute personne habitant Nantes est nantaise », veut-elle croire. Sauf qu’au-delà des beaux discours, certaines réalités cruelles demeurent. Par exemple, que les étrangers comptent en France pour 13 % des mis en cause pour viols, 21 % des mis en cause pour exhibition sexuelle, 27 % des mis en cause pour proxénétisme, alors qu’ils ne représentent que 8 % de la population.

Pas sûr que l’élargissement des trottoirs y change quoi que ce soit.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

35 commentaires

  1. Ce n’est pas à Nantes où la municipalité propose d’installer des pissotières pour lutter contre la violence ?

  2. Oh zut. Et ce maire tellement efficace n’a t’il pas encore pensé à interdire les trottoirs, puisque de nombreuses agressions et crimes se déroulent sur les trottoir s ? Et même Hidalgo n’y a même pas pensé ? J’ai d’ailleurs envie de soulever un grand point de discrimination dans notre pays soit-disant « égalitaire » : comment se fait-il que l’on ait le droit de vous fouiller dans les aéroports et de vous confisquer certains objets mais que cela est interdit dans les autres transports en commun : les avions seraient-ils plus dangereux que nos bus ? hidalgo et Pécresse pourraient interdire les bus et les avions d’ailleurs, cela résoudrait le problème des attaques aux couteaux, et bien sûr les trottoirs aussi.

  3. Et toutes ces inepties avec le pognon du contribuable. Faut dire que quand on vote à gauche, faut avoir les moyens, ça va coûter.

  4. Johanna Rolland qui, il faut le rappeler, fut la responsable de campagne présidentielle socialiste au prestigieux résultat que l’on sait (1.7%) à toute les chances d’être réélue en 2026. Les Bretons votent majoritairement à gauche depuis toujours et quoi qu’il en coûte. Ça fait mal mais tant pis, le Breton est un peu maso.

  5. Ils deviennent fous, l’argent du contribuable ne pourrait-il pas être utilisé à autre chose de plus utile.

  6. Il n’est pas idiot d élargir le trottoir car on peut craindre que de plus en plus de monde soit à la rue. On voit ainsi par exemple de plus en plus de tentes sur les trottoirs parisiens. Chacun doit chercher sa place sur le trottoir, et on y règle le stationnement et la circulation des trotinettes…

    • Dans ma ville c’est l’inverse, il n’y a plus de trottoirs mais des pistes cyclables à la place, heureusement il n’y a jamais un vélo et les voies de circulation ont été réduites aussi pour faire des pistes cyclables sans cyclistes, les voitures ne peuvent plus se croiser, c’est beau l’écologie, toutefois un agent immobilier me disait que les parisiens qui veulent venir, même en location, demandent combien de Kms il y a de pistes
      cyclables.

  7. En France,le LGBTQI+++ n’est plus considéré comme un choix mais comme une obligation.
    Alors que de l’autre côté de l’Atlantique,le Président des USA démontre une fermeté sans faille vis à vis de ce mouvement quasi- totalitaire dans sa façon de s’immiscer dans la société,certains élus de notre pays rêvent de le voir s’institutionnaliser!
    En d’autres termes,l’enfant naturel de la gauche wokiste américaine,renié par Donald Trump,se voit adopté par les »progressistes français »qui n’aiment rien tant que de jouer à la mère poule dès lors qu’il s’agit de contrarier le plus grand nombre possible de leurs concitoyens.

  8. Le Mans est également impacté et nous ne voulons plus aller dans cette ville car nous ne sommes plus chez nous , partout des langues étrangères , des quartiers entiers de voilées et de djellabas, nous ne sommes plus en sécurité chez nous.

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