À neuf mois des européennes, vent de populisme en Slovaquie
Sans vouloir vexer nos amis et alliés slovaques, une question : qui, en France, sait placer sur la carte d’Europe la République slovaque, connaît le nom de sa capitale et le nombre de ses habitants ? Qui est capable de dire combien d’années dura l’union, avec la Tchéquie, de ce petit pays à peine plus grand que notre région Bourgogne-Franche-Comté et comptant moitié moins d’habitants (5,4 millions) que l’Île-de-France ? Vous me direz que ce pays est bien loin de chez nous ! Pourtant, il faut à peine six heures de route depuis Strasbourg pour rejoindre sa capitale Bratislava : autant que pour faire Paris-Avignon, quand tout va bien.
Mais ce dimanche 1er octobre, pour qui surfe sur Internet, ouvre sa télé ou sa radio en rentrant de week-end, impossible d'échapper à la Slovaquie. Car les Slovaques ont voté pour leurs élections législatives. On n’en aurait sans doute pas parlé s’ils n’avaient pas placé en tête de cette élection, avec 23,3 % des voix, un parti « populiste, opposé à l’aide à l’Ukraine ». Faites le test : tous les journaux, ou presque, titrent sans originalité sur ce populisme et l’opposition à l’aide à l’Ukraine. De quoi, d’emblée, marquer au fer rouge ce parti (le Smer-SD), classé à gauche mais réputé pour son flirt avec l’extrême droite et ses thèses. Son leader, Robert Fico, âgé de 59 ans, a tout de même été Premier ministre par deux fois, de 2006 à 2010 et de 2012 à 2018 - soit dix ans, ce qui n’est pas rien. Ironie du sort : ce juriste, aujourd’hui marqué du sceau de l’infamie populiste, a représenté son pays à la CEDH (Commission européenne des droits de l’homme).
Lors de la première crise des migrants en 2015, Fico avait immédiatement tracé la ligne rouge et s’était opposé frontalement à la volonté de la Commission européenne d’imposer des quotas de migrants aux États membres (la Slovaquie est membre de l’Union européenne depuis 2004) en déclarant que son pays n’avait pas à « se prosterner » devant l’Allemagne – des propos qui équivalent à un crime de lèse-majesté - ou devant la France – là, c’est moins grave ! – et qu’il s’autorisait à parler des « risques associés à la migration ». Autant dire que ses prises de position sont proches de celles de son voisin du sud, Viktor Orbán. Du reste, il a gagné le surnom d’« Orbán de gauche ». En effet, si l’on en croit Le Monde, durant cette campagne législatives, Fico s’en est pris à l’UE et à l’OTAN (la Slovaquie est membre de l’Alliance). L’OTAN comme l’UE sont, aujourd’hui, des vaches sacrées. La moindre critique, le moindre doute, le moindre raidissement de nuque vouent donc les récalcitrants aux gémonies.
Cela dit, qu’une grande partie des Slovaques veuillent remettre en cause démocratiquement leur aide à l’Ukraine, quoi de plus légitime, au fond ? Les États ne sont-ils pas souverains, en principe ? Du reste, en juillet dernier, Le Monde publiait un état de la participation des pays à l’aide à l’Ukraine, en valeur absolue et en pourcentage du PIB. Avec 690 millions d’euros, la Slovaquie arrivait 7e sur 35 pays (0,65 % du PIB), loin devant la France, donneuse de leçons universelle (800 millions d’euros, 0,06 % du PIB).
Si Fico réussit à constituer une coalition, comme va le lui demander la présidente de la République slovaque, il y aura probablement un alignement de ce petit pays, jusqu'alors tenu par une coalition libérale et très pro-UE, sur les positions de Budapest, tant sur la question migratoire que sur le soutien à apporter à l’Ukraine. Que Fico ne soit pas des plus sympathiques, qu’il soit plutôt vulgaire, provocateur, que son parti soit accusé d’avoir entretenu des liens avec la mafia calabraise (l’Europe, décidément, ignore les distances et les frontières), soit. Il n’empêche qu’il est arrivé en tête des élections, a priori de façon tout à fait démocratique. Pas très bon, en tout cas, pour les « européistes » et autres « progressistes », à quelques mois des élections européennes. Des fois que d'autres pays soient pris du même vent de folie...
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37 commentaires
Le bon sens commence à se partager
Ah ce populisme d’extrême droite! Bête noire des extrêmes lâches! En quoi Orban ou Fico n’auraient pas le droit de défendre l’indépendance de leur pays, leur peuple et leur meurs? Au contraire, je trouve que c’est très bien et je pense que vu ce qui ce passe chez nous, il y a et il y aura de plus en plus de patriotes, pour chasser les fossoyeurs de la France.
A suivre
Il est désormais acquis qu’il est inutile de s’attaquer frontalement à l’énorme machine qu’est l’UE, toute résistance étant vouée à l’échec. Il suffit d’attendre qu’elle s’auto-détruise, qu’elle implose. On dirait bien que le processus est engagé !
Ils ont raison. Il serait temps d’arrêter l’aide forcenée à l’Ukraine. Si Soros veut les aider, qu’il le fasse avec son argent et pas avec le notre. Prolonger un conflit qui n’a aucune chance d’aboutir (sauf si les EU décident d’y aller eux-même, ce dont je doute), c’est provoquer le malheur et même la mort de beaucoup de gens. Arrêtons le massacre !
Si l’UE continue dans ce sens vers l’absurdie autoritaire bien d’autre pays de l’union vont suivre le même chemin sauf la France qui n’est pas encore définitivement coulé mais presque..
Que le grand « manitou » vous entende, pour ma part, je pense que nous sommes en perdition. N’ayant plus la maitrise de nos finances, ( 270 milliards d’emprunt cette année, 285 l’année prochaine) ce sont nos créanciers qui nous dictent notre avenir et ceci quelle que soit la couleur politique et la volonté de nos dirigeants, ils seront tenus par les « burnes », comme Bernard Tapie disait dans les guignols. Tout ça va couter plus cher à la France que l’appeau d’Écouilles.
La Slovaquie « petit pays » ? Il n’y a pas de « petite pays », il n’y a que des pays, des vrais, dans leur entièreté et leur intégrité, comme le sont, chez les humains, les personnes de petite taille. La voix des slovaques s’ajouteront à la voix des peuples des autres pays de l’UE quand viendra le moment de la possibilité juridique et financière de remettre l’UE à l’endroit et à sa place. Neuf pays méditerranéens de l’UE sont allés demander à l’UE de les aider à régler le problème de la submersion migratoire qui les touche de plein fouet. Depuis quand un pyromane peut-il être le pompier désigné pour éteindre l’incendie qu’il a déclenché et attisé de toutes ses forces ? Pourquoi ces pays ne décident-ils pas tout seuls de reprendre à l’UE le mandat qu’ils sont imprudemment et follement donné à l’UE pour s’occuper à leur place des immigrations africaines ? L’UE ayant failli et échoué dans l’exécution de son mandat, pourquoi ces pays ne constituent-ils pas entre entre eux seuls une organisation spécifique de lutte réelle contre ces immigrations ? Empêcher au moyen d’une force navale militaire l’entrée des bateaux (grands comme petits) de passeurs et ONG dans leurs mers territoriales, reconduite de ces bateaux vers leurs ports de départ, activer (ce qui n’est toujours pas fait) l’accord passé avec la Tunisie pour récupérer les candidats à l’immigration à destination de l’Europe (pas l’UE, l’Europe), information générale à destination des pays africains (tous pas seulement de l’Afrique Noire) pour leur dire de garder chez eux leurs ressortissants qu ne seront plus les bienvenus et accueillis à bras et porte-monnaie ouverts, en France suppression du droit du sol, des prestations et aides diverses plus généreuses pour les migrants que que pour les nationaux, suppression du regroupent familial, etc., etc.
« Pourquoi ces pays ne décident-ils pas tout seuls de reprendre à l’UE le mandat qu’ils sont imprudemment et follement donné à l’UE » dites-vous. Sauf qu’aucun article des traités européens ne donnent à Bruxelles le mandat de gérer l’immigration. Ce n’est qu’un abus parfaitement illégal de la Commission européenne où par ailleurs, aucun membre ne dispose de la légitimité démocratique que donne une élection.
Marine Le Pen le faisait d’ailleurs justement remarquer la semaine dernière dans une de ses dernières interventions à la télévision.
Peut-être est-ce le début de la fin le l’Europe immigrationiste ? À condition que les autres peuples suivent la Slovaquie !!
J’eus le loisir d’aller en Slovaquie, en train, en partant de Vienne (à 60 kms). Bratislava est une ville charmante, la vieille ville est ravissante. On s’y sent en totale sécurité, la « diversité » n’y est pas même vécue ni subie, les Petites Carpates sont à la sortie de la ville.
J’y découvris les rosés slovaques et un cépage; l’alibernet.
Eux ont sans doute gardé les yeux ouverts. Ils sont allés à bonne école pendant 45 ans, il faut dire.
Ils sont un espoir pour l’Europe.
J’avais bon aux deux premières questions.
1. Je sais placer la Slovaquie sur une carte.
2. Je sais que Bratislava en est la Capitale.
En même temps, comme dirait l’autre à l’Élysée, j’ai été à l’école, j’y ai appris l’histoire et la géographie, les deux étant liées en Europe, tout ça parce que je ne suis qu’un vieux boomer réac, mais avec une culture.
Ce n’est que le début, car les européens font un constat, l’UE n’est qu’une annexe de la Germany.
Bruxelles n’est qu’une vitrine qui expose la Germany et le droit de vie ou de mort sur les européens.
Le tout sous la férule des États-Unis « democrats », et de son bras armé l’OTAN.
Que ces pays soient contre l’aide à l’Ukraine , qu’ils défendent leurs cultures, leurs civilisations me vont très bien
Les prochaines élections européennes seront une bonne occasion de changer la donne !
Article stimulant. Mais le mot de « populisme », galvaudé, slogan de dénigrement, ne semble pas convenir. Celui de « démocratique » s’impose. Surtout dans l’espace français, où deux référendums en 1992 et 2005 ont été dérobés par une certaine classe politique aux électeurs… Les peuples, tels les Slovaques, aux bord du Danube, n’ont-ils pas la mémoire longue ?
Puissent les Français en prendre de la graine aux prochaines élections pour voter pour les gens qui prônent la sortie de cette mafia européenne qui nous plombe de partout.
Cerise sur le gateau: le parti battu, « Progressistes Slovaquie », siège au Parlement Européen avec le groupe Renew, où on trouve également…les élus macronistes.