À Nîmes, l’enfer du trafic : des habitants soumis à la loi des dealers

pissevin

Du rêve au cauchemar. Présenté comme le quartier « chic et en devenir » de Nîmes au début des années 1960, le quartier Pissevin-Valdegour, situé au sud-ouest de la cité gallo-romaine, a peu à peu sombré dans la violence et la drogue. Aujourd’hui, après un été particulièrement sanglant, les habitants de Pissevin vivent un enfer. Soumis à la loi des dealers, ces riverains se retrouvent démunis et isolés.

Une guerre des trafiquants

« Nous ne pouvons pas accepter d’être sacrifiés sur l’autel de l’impuissance des autorités à faire cesser ces scènes de guerre. » Ce mardi 12 septembre, le syndicat CFDT Tango a fait savoir que, tant qu’aucune solution ne sera trouvée pour assurer leur sécurité, les conducteurs de bus refuseront de desservir le quartier Pissevin. La veille, Nîmes Métropole annonçait que désormais, les horaires de collecte de déchets sur ce secteur seront décalés jusqu’à nouvel ordre « afin d’assurer la sécurité des agents intervenants ». Plus tôt dans l’été, c’est la médiathèque municipale du quartier qui fermait ses portes pour « protéger » ses employés.

Ces fermetures et changements en cascade n’ont qu’une seule et unique cause : l’insécurité grandissante au cœur du quartier Pissevin où le trafic de drogue règne en maître. Sur ce territoire, la guerre pour le contrôle des points de deal fait rage et tue des innocents. Fin août, Fayed, un petit garçon de seulement 10 ans, est mort sous les balles des trafiquants. Le lendemain, un jeune homme de 18 ans, connu des services de police, perdait lui aussi la vie après une fusillade dans ce quartier de Nîmes. Ce dimanche 10 septembre, encore, des tirs de kalachnikov ont fait deux blessés. Au total, selon Gérald Darmanin, le quartier Pissevin-Valdegour a connu « onze tentatives d’assassinat depuis le début de l’année ». Sans compter tous les échanges de coups de feu non prémédités…

Soumis à cette violence quasi quotidienne, les habitants vivent dans la peur. Une peur telle que le moindre bruit suspect entraîne une mise à l’abri immédiate. Ainsi, ce 12 septembre, les deux écoles du quartier Pissevin ont déclenché leur plan de mise en sécurité des élèves après le signalement de bruit et mouvements suspects. Résultat : les commerces désertent le quartier les uns après les autres, le trafic gagne du terrain et les riverains se retrouvent isolés.

Couvre-feu imposé par les dealers

À cette violence meurtrière s’ajoute la loi des trafiquants. Ici, les dealers vivent au grand jour et imposent leur trafic à la vue de tous. « Installés, aux yeux de tous, dans des fauteuils de jardin, ils règnent en propriétaires de l'espace public », constate, désabusée, une association de quartier. Forts de cette confiance, ces trafiquants finissent par imposer leurs règles. À en croire un témoignage recueilli par les équipes de l’émission « Quotidien », les riverains se retrouvent ainsi désormais soumis à un couvre-feu après 21 heures.

Pour contrer cette violence grandissante, Gérald Darmanin, qui s’est rendu sur place à la fin de l’été, multiplie les annonces. Renforts policiers jusqu’à la fin de l’année, moyens d’enquête supplémentaires, nouveau commissariat de quartier, déploiement d’une unité de CRS 8, spécialisée dans le maintien de l’ordre… Les promesses sont nombreuses mais ne suffiront pas pour rassurer les habitants du quartier qui expriment « quelques doutes sur l'efficacité des mesures » annoncées par l'exécutif, résume l’association Mille couleurs, sur sa page Facebook.

L’insécurité nîmoise est loin d’être isolée. Le trafic de drogue qui gangrène de nombreux territoires sur notre sol entraîne une hausse de la violence et une dégradation des quartiers. Une véritable politique nationale semble plus que jamais urgente.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

24 commentaires

  1. Le 14 juillet on nous expose notre force militaire et on n’est pas fichu de mettre de l’ordre dans un quartier !! On se moque de qui ??

  2. J’ai récemment lu un article où l’on montrait les photographies des destructions causées par le tremblement de terre au Maroc. Images prises par satellites. La France possède plusieurs de ces satellites et donc nous pouvons facilement savoir où sont les champs où pousse le cannabis. On pourrait même savoir qui sont les propriétaires de ces champs, etc… On sait donc aussi estimer le nombre de tonnes qui arrivent en France. Bref, il faut arrêter le foutage de gueule, s’il y avait une volonté politique d’arrêter le trafic de drogue, ça pourrait être réglé facilement à coup de drones et de désherbant. Avec ou sans accord du pouvoir marocain. Le Maroc déstabilise la société française (et certains s’enrichissent énormément, probablement d’ailleurs en étant lié au pouvoir politique de ce pays), nous n’avons pas trop de scrupules à avoir. Idem pour les trafiquants, l’armée doit bien avoir quelques ressources en matière de snipers pour dégommer à distance tous les guetteurs. Ce n’est pas avec des demi mesures que l’on lutte contre la violence. Il suffit de voir comment ça a été réglé au Salvador. Soit on veut, et on fait ce qu’il faut, soit on arrête de se plaindre.

  3. Si Nîmes est devenu invivable, les Nîmois qui élisent sans relâche le même maire LR depuis vingt deux ans, n’ont qu’à en changer pour d’autres, qui leur proposent une autre politique, qui s’attaquera aux vrais problèmes de leur cité.
    S’ils sont élus peut-être ne réussiront-il, pas mais au moins ils essaieront .

  4. l’obligation de moyens n’est dans ce cas qu’un préalable à l’obligation de résultats c’est à dire l’arrêt des trafics et la condamnation réelle des coupables : faites la liste vous-même !

  5. Des amendes (5000 à 10000 €), de la prison ferme (1 an à 10 ans de prisons) pour les consommateurs de stups, complices, aux mains pleines de sang, des dealers et on règlera le problème du trafic de drogues. Seulement, avec les élus et les magistrats que nous avons (voir le syndicat de la magistrature) nous sommes loin de la coupe aux lèvres, hélas !!

  6. Cette violence devient intolérable. Entre les trafiquants de drogue, les agressions et crimes barbares, nous ne sommes en sécurité nulle part, même à notre domicile. Si les politiques et la justice ne veulent rien faire, il faudra que les citoyens s’organisent et fassent le ménage eux-mêmes, nous n’avons plus le choix.

  7. Ben je croyais que c’était à Marseille qu’il y avait des problèmes avec les trafiquants …..Je voudrais trouver une ville ,ou un village ou ces racailles ne sévissent pas . Si Macron ou Darmanin ont la réponse …….

    • Quand ces « chances pour la france » feront la même chose aux « dirigeants » alors tous ces coucous politicards soit se barreront de la France soit « déclencheront » les décisions de nettoyage radical ! … Perso, je ne crois plus à ces coucous politicards quels que soient leurs « parti politiques » …

      – Fin de toutes sortes d’accueil de migrants
      – Extradition des étrangers incarcérés = libération de places ( 25.000 ! … )

      Et en même temps « limitation du flux touristique » pour les « suédois » car il semblerait que cette nation redevienne des « pas gentils incapables de se maîtriser » ! … Humour « noire » d’un blanc de plus de 50 ans ! …

  8. Il faut un vrai chef qui nettoie tout ces quartiers , renvoie tout les nuisibles dans leurs pays d origine , il faut leur dire comme ils nous ont dit , la valise ou le cercueils au choix

    • à force de crier pour une alliance des droites MLP va-t-elle enfin comprendre que sans alliance elle ne passera pas, et qu’on repartira pour 5 ans avec les mêmes incapables destructeur !

      • Madame Marion Maréchal l’a bien compris et l’a dit, le FN/RN est le parti politique utile faire gagner les autres !

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