« À partir d’aujourd’hui, les femmes travaillent gratuitement », disent les féministes. Vrai ou faux ?
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Si les marrons marquent la rentrée de septembre, les marronniers, eux, s’étalent toute l’année dans la presse. En novembre, c’est le temps du marronnier de l’inégalité salariale : les femmes gagnent toujours moins que les hommes. C’est injuste. Faut qu’ça change !
Voilà une vérité d’évidence pour ceux qui la professent, mais cela dit, on n’a rien dit du tout. Cette affirmation brute, aussi juste soit-elle, n’a en effet aucun sens : où, quand, comment ? De qui, de quoi parle-t-on ? Il faut aller y voir de près pour comprendre.
C’est la lettre d’information féministe Les Glorieuses qui l’affirme, donc : « À partir de ce vendredi à 9 h 10, les femmes travaillent gratuitement. » Un progrès puisque, disent-elles, l’an passé, le seuil fatidique était le 3 novembre à 9 h 22 précises. Ce chiffre est obtenu – du moins je le suppose – par un savant calcul : les femmes gagnant en moyenne 15,8 % de moins que les hommes, je pose 365 jours moins 15,8 % de salaire (de qui, pour quoi ?) et j’obtiens 307,33, soit… le 3 novembre et non le 4, si j’en crois le calendrier.
Que ce soit le 3 ou le 4 n’a d’ailleurs aucune importance, puisque c’est un calcul imbécile qui ne correspond à rien ! On apprend ça (du moins, on l’apprenait autrefois) en CP : on n’additionne pas la vitesse des trains et le prix du kilo de poireaux pour trouver l’âge du garde-barrière.
Fortes de leur calcul, les militantes du mouvement #4Novembre9h10 annoncent dans leur communiqué le lancement d’une pétition par laquelle elles réclament « une revalorisation des salaires des professions où les femmes sont les plus nombreuses », rapporte 20 Minutes, notamment pour « les emplois de soin et d’éducation, très féminisés, qui ont été cruciaux ces trois dernières années pour la France et font partie des emplois les moins bien valorisés en termes de salaires ». Elles souhaitent également « une évolution du congé maternité et paternité » sur le modèle suédois, proposant alors « un congé à se répartir entre les deux parents, avec un minimum de jours à prendre réservés au père ». Enfin, elles souhaitent « conditionner l’accès aux marchés publics, l’obtention de subventions et de prêts garantis par l’État "au respect de l’égalité salariale". Une manière de "s’assurer que le budget alloué par les fonds publics n’accentue pas les inégalités". »
Dans les analyses de l’INSEE sur cette épineuse question de l’égalité salariale entre hommes et femmes (ici, il est encore opportun de distinguer les sexes…), on relève que cet écart s’explique, pour un tiers au moins, par « les différences de durée de travail ». En effet, « à l’arrivée des enfants, pour concilier vie privée et vie professionnelle, les femmes sont toujours plus nombreuses que les hommes à interrompre leur activité ou à réduire leur temps de travail : en 2020, celles qui travaillent sont trois fois plus souvent à temps partiel que les hommes (cinq fois plus en 2008). […] Les femmes ont également moins souvent accès aux postes les mieux payés et travaillent dans des entreprises et secteurs d’activité moins rémunérateurs. »
On le voit, tout est mélangé – carrières, rémunérations, situations familiales – dans le grand chaudron de l’injustice sociale. On constate en effet que l’arrivée des enfants « continue d’affecter davantage l’activité des mères que celle des pères » et qu’il y a trois fois plus de temps partiel chez les femmes mères de famille.
Que demandent alors les féministes : s’agit-il (à juste titre) d’imposer enfin à travail égal un salaire égal, ou bien d’indemniser les femmes pour une « condition de nature » (la maternité) qui les placerait de facto en infériorité ?
Et qu’en disent-elles, « les femmes », dont il faudrait croire qu’elles forment un bloc uniforme de victimes ? Curieusement, on ne leur a pas posé la question.
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26 commentaires
Très bien dit. De nombreuses statistiques corroborent cette analyse notamment des études britanniques démontrant qu’en début de carrière, des jeunes cadres ayant les mêmes diplômes et un niveau comparable de formation sont payés de manière équivalente qu’ils soient hommes ou femmes. Les vraies différences entre les sexes n’apparaissent dans la rémunération qu’au fil de la carrière, qui est marquée par des choix bien différents entre hommes et femmes.
L’intersectionnalité des luttes au lieu de créer des convergences, génère parfois des entrechocs . Parce que ces féministes gauchistes vont se trouver confrontées au fait que l’on cherche aujourd’hui ,non pas à revaloriser les salaires des personnels liés au métiers autour de l’éducation et l’enfance , personnel de crèches et autres structures consacrées à la petite enfance , mais au contraire à faire des économies sur les salaires en utilisant du personnel non qualifié et non formé , souvent issu de l’immigration en concurrence du personnel en place . Ceci a d’ailleurs suscité chez les auxiliaires et les aides soignant , au mois d’octobre, un mouvement de protestation contre cet état de fait, qui à terme, se traduira par une dévalorisation des métiers et donc une dépréciation des salaires! Ce qui est le but du jeu de la part des autorités, tout ceci dans un soucis d’économie bien sûr ! Et c’est là une fois de plus que les contradiction vont apparaitre chez ces féministes qui sont pro immigration et donc sont pour l’emploi en nombre des gens issus de l’immigration en utilisant la discrimination positive si il le faut . Parce que cette main d’œuvre de secours, qui ne peut être formée théoriquement puisque ne maitrisant pas la langue , va donc être formée sur le tas par le personnel déjà présent, et aggraver encore leur charge de travail, pour à peine quelques dizaines d’euros de plus . Mais les syndicats, sur ce thème, brillent par leur absence , que ce soit pour les conditions de travail comme sur la réintégration des aides-soignants . Ils préfèrent s’occuper de fournir des papiers aux migrants !
« On le voit, tout est mélangé – carrières, rémunérations, situations familiales – dans le grand chaudron de l’injustice sociale. » C’est la technique de l’amalgame, base historique de la dialectique communiste. Rien d’étonnant chez ces trotskistes masquées, et rien de nouveau sous le soleil.
Encore un truc « genré », voire « transphobe »…moi qui croyais, selon l’officielle voix du Planning familial, qu’il y avait des hommes enceints…me voici tout décontenancé…