À quand le lynchage du président de la République en direct sur les réseaux sociaux ?
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Notre ami José Meidinger relayait ici, hier matin, les appels désespérés des pompiers strasbourgeois : « On est face à la haine, ils veulent tuer du pompier. » Tuer du pompier, du flic, du médecin, du journaliste, du maire, du commerçant… du « riche », quoi ! Il n’y a plus rien pour les retenir. Que se passe-t-il, dans notre pays gagné par la folie où les menaces pleuvent désormais sans aucune retenue et où les coups et les exactions se multiplient, soutenus par certains politiques avec la plus parfaite bonne conscience ?
En un week-end, des « justiciers » – c’est ainsi qu’ils se vivent, sans doute, et s’absolvent en tout cas – tentent de s’en prendre au Président et à son épouse dans la salle de théâtre des Bouffes-du-Nord. Leurs semblables, probablement, qui auraient incendié le restaurant La Coupole au motif qu’Emmanuel Macron y avait reçu ses amis au soir du premier tour des élections présidentielles, ce qui fait de cet établissement « un complice du pouvoir »… et, par voie de conséquence, de ses employés des chômeurs, mais nos valeureux défenseurs du prolétariat n’en ont que faire.
Vendredi, les locaux de la CFDT sont envahis par une horde furieuse. Son patron, Laurent Berger, fait état de « menaces », d'« intimidations », de « crachats »… tout y passe.
Vendredi encore, Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste moribond, déclare sans sourciller que le président de la République est illégitime, propos réitérés ce lundi par le député Alexis Corbière sur RTL. Qu’importent, donc, les élections et leurs résultats, ceux-là voulaient être califes à la place du calife, donc le calife doit leur céder la place. Éventuellement par la force.
C’est, en effet, ce que l’on croit comprendre lorsqu’une Raquel Garrido, épouse d’Alexis Corbière évoqué ci-dessus, relaie tout aussi benoîtement le chant des gilets jaunes de Caen : « Louis XVI, Louis XVI, on l'a décapité, Macron, Macron, on peut recommencer… »
Que des crétins ignares galvanisés par l’effet de masse – j’assume les mots – en appellent au meurtre du chef de l’État est déjà intolérable dans un pays qui prétend donner des leçons de démocratie à la terre entière, mais qu’une juriste de profession (Raquel Garrido est avocat) se permette de préciser, sans doute à l’attention de ceux qui n’auraient pas bien compris, « en prévision de la grève du 21 janvier » est un scandale qui devrait faire se lever d’indignation toute la classe politique si elle avait un peu de courage. C’est, en effet, le jour anniversaire de la mort du roi, exécuté par les héros de La France insoumise, le 21 janvier 1793.
Oui, cela devrait indigner toute la classe politique et tous les gens de bien ; tous ceux-là qui, aveuglés par la bien-pensance, se vautrent à longueur de temps dans des excuses qui n’en sont pas. Car rien, vraiment rien dans notre pays, ne justifie le déchaînement de haine auquel nous assistons maintenant quotidiennement.
Où sont « les damnés de la terre », dans notre pays de Cocagne qui redistribue la manne comme aucun autre au monde ? Sortez, bonne gens, allez voir ailleurs à quoi ressemble le monde !
Dans quel autre pays, dites-moi, supporterait-on cette obscénité – un exemple parmi d’autres – qu’est la grève des gens de la Banque de France ? Des salariés qui, outre l’emploi à vie, bénéficient de 15 à 21 jours de congés supplémentaires, de primes allant de 3.280 à 5.800 euros, plus intéressement ou participation, conditions de travail exceptionnelles (self, tickets restaurant, mutuelle, salle de sport, crèche, parking, chèques vacances, tickets cinéma, subventions vacances, chèques cadeaux, culture et sport), etc.
Ces gens-là sont en grève pourtant, à l’initiative de la CGT, prêts à interrompre les approvisionnements en espèces, c’est-à-dire à bloquer l’alimentation des distributeurs de billets !
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