À quelques jours du scrutin RN, portrait de Jordan Bardella : le fulgurant !
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Les immeubles blafards de la cité Gabriel-Péri à Saint-Denis n’ont pas tellement changé. Sans doute ont-ils encore un peu plus vieilli. Connue pour être l’un des points de deal les plus actifs de la Seine-Saint-Denis, la cité aux immeubles blanc et orangé fait partie de ces territoires où se côtoient familles et dealers. Nichée au cœur de cet ensemble, la petite école maternelle Paul-Langevin, sise rue Guy-Môquet, sert de bureau de vote en ce mois de mai 2019 pour les élections européennes. Si l’endroit attire surtout les journalistes en quête de sujets sur la violence en milieu scolaire ou quelques rubricards en mal de faits divers, la forêt de caméras qui envahit cette petite école de quartier interpelle. La raison est rapidement connue : d’un pas solennel, un grand jeune homme brun de 23 ans est venu accomplir son devoir de citoyen en allant voter dans le bureau de son quartier. Jordan Bardella ne sait pas encore que la liste Front national qu’il mène au combat arrivera en tête au soir du 26 mai 2019, avec un peu plus de 23 % des voix, devant celle de la majorité présidentielle emmenée par Nathalie Loiseau.
Ce qu’il sait en revanche, c’est qu’il connaît bien cette école maternelle pour avoir lui-même usé ses bancs pendant trois ans. « Une enfance heureuse malgré les inévitables de la vie dans ces quartiers, sourit celui qui nous reçoit, ce 28 juillet 2022, dans son bureau, rue Michel-Ange, collé à celui de Marine Le Pen... « Ne pas garer sa voiture sur le parking de la cité pour éviter de se la faire fracturer. Passer devant les dealers qui squattent dans le hall et vérifient que vous avez une bonne raison d’être là. Savoir rester chez soi parce que la nécessité du trafic vous interdit de sortir… L’école coranique en face de chez soi. Finalement, tout ce que l’on présente comme des clichés, je l’ai vécu toute mon enfance. » Deux mois auparavant, le mouvement dont il est président par intérim perdait l’élection présidentielle face à Emmanuel Macron mais enregistrait un progrès encourageant. Le mois d’avant, ils étaient 88 députés à accompagner Marine Le Pen lors de la rentrée parlementaire, devenant ainsi le premier groupe d’opposition à l’Assemblée nationale.
Quatre mois plus tard, nous sommes à quelques jours de savoir s’il remportera le match au congrès pour la présidence du parti face au maire de Perpignan Louis Aliot, même si les estimations et les prédictions laissent peu de place au suspense. Entre son entrée au Front national en 2012, à 16 ans, et son élection à la présidence du Rassemblement national, il ne se sera écoulé que dix ans. La rapidité de l’ascension et son apparente facilité interpellent. Dans le milieu politique, on peine à trouver une comparaison qui tienne la route. Mais pour cela, il faut battre Louis Aliot samedi. Une simple formalité, d’après ses partisans.
Un duel pour la forme ?
« Je mènerai la campagne des législatives aux cotés de Jordan Bardella. » Au soir du second tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen savourait sa défaite au goût de victoire pour ses troupes. Certes, l’écart entre Emmanuel Macron et la candidate du RN n’était pas aussi resserré qu’espéré. Certes, le spectre de la dernière campagne de Marine Le Pen avait quelque peu rembruni les troupes qui espéraient finir sur une victoire, mais il était difficile de sentir une atmosphère de défaite dans le pavillon loué pour l’occasion. Surtout, personne n’a omis de remarquer que la seule personnalité du RN citée par Marine Le Pen était Jordan Bardella. Le président par intérim du RN venait aux yeux de tous les militants et fidèles du parti d’être adoubé par l’ex-candidate à l’élection présidentielle et la notion d’intérim accolée à son titre de président était plus que jamais une affaire de forme.
Pour autant, juste avant l’été, le maire de Perpignan Louis Aliot s’est lancé dans la bataille à la grande surprise de tous. Il assurait, dans les colonnes de Boulevard Voltaire : « Je fais une campagne avec mon projet en défendant mes idées. Je ne fais pas campagne contre Jordan Bardella. » Mais son entourage a souvent prouvé le contraire : « Louis est sur une ligne très nationale et populaire, affirme Frédéric Bort, l’un de ses proches soutiens. Il est marqué par une approche non identitaire mais populaire. Il veut dépasser la droite et non la remplacer. » Remplacer la droite. Telle est la critique que font résonner les opposants à Bardella : sa trop grande proximité avec le zemmourisme. Grand Remplacement, immigration… La petite musique des partisans de Louis Aliot a gagné en puissance, ces derniers jours, jusqu’à rejeter une ligne « identitaire ». « Les Français ont condamné électoralement la ligne inquiétante portée par les adeptes les plus déterminés du "Grand Remplacement" », affirmait Aliot dans L’Opinion. Une critique adressée directement à son concurrent Bardella. « Une bouteille à la mer envoyée par un navire échoué à peine sorti du port », cingle un proche du jeune président par intérim.
Du coté des Le Pen, si Marine affiche une apparente neutralité depuis le début officiel de la campagne, Jean-Marie Le Pen a fait savoir pour qui il ne votera pas. Réagissant aux propos de Louis Aliot, l’ancien président d’honneur du parti a tweeté sèchement : « Louis Aliot dénonce une soi-disant "nostalgie radicale" avec les mots des adversaires. Il oppose le RN aux militants FN d'hier auxquels il doit tant. C'est méprisable. »
Droite ligne ou ligne de droite ?
« On s’est fait complètement avoir. » Sur les marches du palais des expositions de la porte de Versailles, ce 22 mars 2022, le député RN du Gard Nicolas Meizonnet tire nerveusement sur sa cigarette en regardant la salle se vider d’une partie de son public pendant l’allocution d’Éric Ciotti et avant même que le président par intérim du RN ne parle. L’ancien suppléant de Gilbert Collard se sait en territoire pas du tout conquis au RN. Et pour cause : le grand débat des valeurs organisé par l’hebdomadaire Valeurs actuelles et Les Éveilleurs touche à sa fin. Après Marlène Schiappa, Éric Zemmour, Valérie Pécresse et Marion Maréchal, c’est dorénavant Éric Ciotti qui répond aux questions de Tugdual Denis. Juste après, Jordan Bardella prendra la parole pour clôturer ce show. « Non seulement on n’a qu’un seul intervenant contre deux pour Reconquête et deux pour LR, et en plus tout le monde se barre », s’agace Meizonnet. Pendant ce temps, Bardella attend sa place en coulisses. Ses mains tremblent un peu. Il faut dire que la campagne du premier tour touche à sa fin et que ce dernier sort d’un marathon médiatique l’ayant laissé épuisé avec 39 de fièvre. C’est donc fatigué et fiévreux qu’il est monté sur la scène pour tenter, une dernière fois, de faire éclater la bulle Zemmour, comme on le répète au RN.
Oui, Meizonnet s’inquiétait pour rien. Bardella a sorti un discours simple, efficace. En quelques mots, il a glacé la salle composée en immense majorité de zemmouristes, il a opposé au redoutable corpus idéologique de ses adversaires un discours simple de réalisme politique. « J’ai remarqué qu’en cinquante ans de vie politique, nous étions les champions des premiers tours et que nous avions oublié qu’il en existait un second », affirmait-il en introduction, pour reprendre : « Les choix que nous avons faits ne nous cantonnent pas à un témoignage. Ce que fait Éric Zemmour, c’est ce qu’on faisait, nous, avec Jean-Marie pendant trente ans. Cela permet de mettre des sujets sur la table et de remplir des meetings, mais cette stratégie vous emmène à 15 %. » Au fond, ce que reproche Bardella à Zemmour c’est la forme et non le fond. « On a une différence de stratégie avec Éric Zemmour », affirme encore celui pour qui les désaccords avec les zemmouristes « sont de court ou moyen terme ». Ce n’est sans doute pas pour rien que, parmi ses plus proches collaborateurs, on compte Pierre-Romain Thionnet, ancien cadre de La Cocarde, syndicat étudiant d’union des droites, et Arthur Perrier, cofondateur de L’Étudiant libre avec un certain… Stanislas Rigault. Mais aussi François Paradol, son directeur de cabinet, militant historique du parti à la flamme. Comme une union des droites qu’Éric Zemmour et ses partisans appellent de leurs vœux. Bardella aura réussi à en faire une synthèse, mais dans le RN. C’est cela, la différence de stratégie qui oppose Bardella à Reconquête.
En attendant de savoir (même si le suspense ne semble pas convié) s’il sera élu définitivement président samedi, une certitude demeure : héritier désigné par Marine Le Pen, Jordan Bardella aura fait, en dix ans, un parcours que la plupart de ses semblables effectuent en un demi-siècle. Et pourtant, il n’est pas pressé.
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42 commentaires
« L’Union des droites » est une chimère politique qui date de la troisième république, depuis les élections de 1877. L’Union des droites était pour s’opposer au Gauchistes où les Monarchistes légitimistes Orléaniste et Bonapartistes essayèrent de s’allier, puis la chimère continua avec les tentatives d’union avec la Fédération Républicaines(1903), Parti Social Français (PSF), centre National des Indépendants et Paysans (CNIP 1950), puis le Rassemblement Pour la République (RPR-Chirac 1976-2002), l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP-Sarkozy, 2002-2014), Les Républicains (Sarkozy- depuis 2014) et enfin Reconquête (Zemmour-2022).
Le Rassemblement National à raison de ne pas courir après cette chimère et préfère exposer la préférence nationale intelligente versus les Mondialistes et Européistes fédéralistes.
Mais s´il y avait eu union en 2022, Macron ne serait pas notre président aujourd’hui, le fossoyeur de la France.
J’espère qu’il va devenir le président du RN il est très intelligent .
Le milieu politique est comme les équipes de football, hétéroclite. Il y a toujours un très bon joueur qui sort du lot et que l’on encense . Chez les politiques idem il y en a toujours un ou une qui sort du lot et fait preuve d.’intelligence, de culture, de repartie , de respect et de franchise autant que faire se peut. Je n’adhère pas au RN mais force est de constater que Jordan Bardella est peut être celui qui va sortir du lot. La France a besoin d’un grand président après tous les amateurs, qui sera-t-il ?
« Chez les politiques idem il y en a toujours un ou une qui sort du lot et fait preuve d.’intelligence, de culture, de repartie , de respect et de franchise « ; On ne doit pas vivre dans le même pays. Dans le mien, le personnel politique se caractérise par sa médiocrité, sa bêtise crasse, son inculture, son hébétude face aux contradicteurs, que par ailleurs il méprise profondément, et le mensonge perpétuel comme ligne de vie.
Si il arrive à rendre les droites moins bêtes il aura accompli un sacré travail !!! Bon courage !
d’accord mais il y a encore du travail, certains attendent encor le « sauveur »
Mais si mais si, il va finir par arriver.
JORDAN sera Parfait Alliot est deja occupé !
Bardella est brillant, intelligent et c’est un très bel animal politique. S’il gagne face à Louis Aliot, et c’est très probable, il faut espérer que MLP lui cèdera sa place à la prochaine présidentielle. Lui seul a une chance de franchir le fameux plafond de verre sur lequel MLP se fracasserait une fois de plus, d’autant que son discours lui permettra à l’évidence de rallier les suffrages de reconquête et d’une partie de LR. Pourrait-il être l’artisan de l’union des droites ? Je n’ose y croire.
Les convictions versatiles ont été le tombeau des LR, j’espère que le RN, par la voix de son futur président ne tombera pas dans cet appauvrissement intellectuel.
Nous attendons un programme qui prenne en compte la culture millénaire Française, le chantier est immense.
Je pense que les Français sont prêts à faire des sacrifices pour recouvrer leur dignité, ainsi ne plus avoir honte de leur pays.
L’union de la droite se fera naturellement, l’accord des girouettes n’est pas utile, ce sont les électeurs qui décident.
« Les convictions versatiles ont été le tombeau des LR ». Plus exactement, son absence de conviction, hormis la quête effrénée du pouvoir et son exercice sous les ordres de la gauche.
Les querelles entre personnes, ou entre partis politiques ne m’intéressent pas. Seul compte pour moi les programmes d’actions pour notre France. Mais là ou sont ils ?
Les programmes ne sont fait que pour attirer (j’allais dire les gogos c’est pas gentil), citez moi un président qui a accompli son programme.
Il y a beaucoup de RN qui m’iraient très bien, Bardella en est un. S’il passe Bravo.Bonne équipe.
Bravo Jordan .tous nos bons vœux pour votre réussite ..que la chance soit avec vous ..
Ce jeune homme sait dire les choses simplement mais clairement. Je lui souhaite de réussir
Faudra t-il attendre le départ définitif de MLP pour qu’enfin le RN et Reconquête s’unissent en bonne intelligence !
Oui voila le problème
Très bonne suggestion. Dommage que RN ait refusé la main tendue de RECONQUÊTE par la voix d’Éric Zemmour. Au lieu de faire cavalier quand les idées se rejoignent il serait plus intelligent de faire l’union des droites. Résultat Macron réélu qu’elle idiotie.
Toutes les qualités pour assurer l’avenir du RN.
Oui.
A la lecture de votre article un seul constat, mon Dieu que la Droite est divisée !!
Un autre commentaire est aussi possible : l’union des partis politiques se réclamant de la Droite est bien partie ! M. Bardella a une bonne stratégie : d’abord renforcer l’unité et l’union au sein même du RN, pour ensuite et très rapidement parler d’une seule et même voix au nom du RN avec les autres partis politiques concernés et intéressés par une Droite unie autour d’un projet commun pour la France.
les traitres a la nation LR sont complices de la macronie ça vous a sans doute échappé ?
Surtout avec LR.
oh que non de quelle droite parlez vous ???? de s godillots et traitres LR ah oui exact
Quelquesoit le résultat de cette élection , un grand bravo à Bardella pour son ascension rapide et exemplaire au sein d ‘ un parti ,tout d ‘ abors FN puis RN qui , depuis 40 ans , avertit des dangers que nous vivons actuellement ;
Thèses reprises aujourd’ hui par des concurrents qui ne lui facilitent pas la tâche en dispersant les voix des patriotes …
Exact.