À St-Pierre-et-Miquelon, le maire PS déloge une élue européenne RN de l’église

Patricia Chagnon, église, Saint-Pierre-et-Miquelon

Dimanche 23 juin, alors qu’elle assiste à la messe en l’église de Saint-Pierre-et-Miquelon, l'eurodéputée RN Patricia Chagnon se voit sommée de quitter le lieu de culte. Mme Chagnon est candidate aux législatives pour la circonscription de l’archipel. Catholique pratiquante, elle se rend ce dimanche à la messe comme elle a coutume de le faire. La journée est dédiée à la fête des marins. Le service se déroule normalement jusqu’au moment de la communion. Alors qu’elle se recueille, Patricia Chagnon est prise à partie par deux femmes qui déclarent que sa place n’est pas dans cette église.

D’abord interloquée, elle répond de sa pratique régulière catholique. Face à l’insistance des deux femmes, et ne souhaitant pas déclencher de scandale durant la cérémonie, la candidate quitte donc l’église. Et fulmine : « Qui sont ces gens qui font la police dans les églises ?, interroge-t-elle. Même au Moyen Âge, les pires des criminels pouvaient aller à la messe, pouvaient trouver refuge dans une église. » Lorsqu’elle sort, des paroissiens outrés par la scène identifient l’une des deux femmes : il s'agit de Karine Claireaux, l’ancien maire (PS puis LREM) de Saint-Pierre. Son attitude étonne d’autant plus qu’elle ne serait pas une habituée de la paroisse… Personne, sur place, ne semble, en revanche, connaître la seconde femme. Patricia Chagnon l’identifiera plus tard, lorsqu’elle rapportera l’incident au préfet de l’archipel, Bruno André : « Je lui ai demandé si c’était quelqu’un de son équipe, il m’a répondu qu’il s’agissait de sa femme », raconte Patricia Chagnon. Commentaire du préfet : « Je ne souhaite pas en parler. » La candidate aux législatives a, depuis, publié une lettre ouverte au préfet, publiée sur son compte X.

Un incident isolé ?

Ce n’est pas la première fois que Patricia Chagnon se heurte à la préfecture, depuis son arrivée sur l’archipel. Elle avait déjà été empêchée de participer aux cérémonies du 18 juin et de déposer une gerbe de fleurs. Elle a donc assisté à la cérémonie du 18 juin en tant que citoyenne lambda et non officiellement, ès qualités, en tant qu’eurodéputée. « La préfecture m’a dit que je n’avais pas le droit à mon rôle protocolaire, que ces instructions venaient du ministère de l’Intérieur car je ne suis plus eurodéputée. » Faux ! Mme Chagnon est officiellement députée européenne, et ce, jusqu’au 16 juillet, date à laquelle le nouveau Parlement prendra ses fonctions. Elle avait donc demandé au préfet de voir le texte du ministère l’excluant de la cérémonie : « Je n’ai rien reçu depuis le 18 juin », nous déclare-t-elle.

Concernant l'altercation à l'église, BV a contacté le père Rony, le prêtre en charge de la paroisse de Saint-Pierre-et-Miquelon. Il explique : « Je préparais la communion, alors je n’ai pas vu l’incident […] Madame Chagnon m’a appelé hier pour me mettre au courant. Je n’aime pas commenter des événements que je n’ai pas vus, mais normalement, on ne met personne à la porte d’une église. »

Interrogée par l’antenne locale de France Info, Karine Claireaux affirme que « la messe était organisée par la société des marins, qui est une association. C’est elle qui lance les invitations pour la partie officielle. Madame Chagnon n’avait pas sa place dans le premier rang, elle avait sa place dans l’église comme les autres candidats qui y étaient. Jamais il n’a été demandé à Madame Chagnon de sortir de l’église. Je lui ai demandé de sortir du banc sur lequel elle était. Elle n’était pas placée là car pas invitée. » Concernant cette déclaration, Patricia Chagnon rétorque : « C’est faux, il y avait plusieurs centaines de témoins qui m’ont vue quitter l’église. C’est, de toute façon, une manière de déplacer le cœur du débat : qui sont ces femmes pour faire la police dans une église ? » Le cabinet du préfet nous informe qu'il « se réserve le droit de réagir mais ne souhaite pas le faire pour l'instant ».

Louis de Torcy
Louis de Torcy
Etudiant en école de journalisme

Vos commentaires

40 commentaires

  1. Heureux d’apprendre que la gauche manifeste son besoin de sacré. Dommage qu’elle oublie de séparer le spirituel du temporel, mais pour elle cela est nouveau, laissons lui le temps.

  2. crêpage de chignons sou le regard d’un préfet. Ponce Pilate est de retour. Altercation indécente surtout dans un lieu de culte.

    • Pas étonnant pour ceux qui connaissent les Dom Tom: l’état dans l’état ! quand au Curé il applique les directives des Évêques de France.

  3. Qu’est ce que c’est que cette histoire ? On connaissait l’église gauchiste pas l’église qui ferme ses portes au pécheur… le Christ est il encore dans cette église ?

  4. Mais où sont donc tous nos humanistes de la gauche populaire ? Mais où sont donc les antiracistes professionnels ? Mais où sont donc nos ministre, justice, sécurité et leur maître, machiavel progressiste ?

  5. Hypocrisie typique du pouvoir dictatorial macronien qui à travers les préfectures a pris le contrôle de la population . Une préfiguration de ce qui pourra arriver si le RN n’obtient pas la majorité ! Raison de plus pour bien voter dimanche prochain !

  6. La réponse du prêtre est bien tiédasse…quel manque de courage.
    En effet personne ne doit faire la police à l’eglise.

  7. Si çà tourne mal,il faudra s’y habituer…plus à être expulsé d’une eglise mais de ne plus pouvoir y rentrer

  8. Cela ilustre ce que sera une société menée par la gauche et LFI. Comme en ex-URSS, on verra se créer une « Nomenklarura » qui aura droit à tout, magasins d’État bien fournis, voitures, appartements spacieux, datchas sur la riviera… Les autres devront faire la queue devant des magasins vides pour pouvoir manger, vivre à 10 dans 20m2 et les plus « râleurs » seront envoyés au goulag. Un bon petit monde « communiste »…

  9. L’un de mes arrières grands oncles a laissé sa trace chez les St Pierrais pour y avoir laisse sa vie après 9 années de services comme chirurgien… cela lui a valu de donner son nom à une rue d’un km de long (actuelle rue Brian)… il doit se retourner dans sa tombe à voir la manière de se comporter de la femme du préfet, lequel est descendant direct des gouverneurs de l’époque… Quelle tristesse de lire cela…

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