À Tourcoing, Macron se penche enfin sur l’immigration… pour contraindre les États à se répartir les migrants..

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Emmanuel Macron, président pour six mois du Conseil de l’Union européenne, était ce mercredi soir à Tourcoing (Nord), seul chef d’État parmi les Premiers ministres de l’espace Schengen, pour plancher sur le sujet le plus brûlant en Europe et en France : les frontières et les migrations. Les conversations se poursuivront à Lille, dès ce 3 février. Le président de la République a donc attendu d’arriver à deux mois de l’échéance de son mandat pour se pencher sérieusement sur l’immigration. C'est pourtant le deuxième sujet d’inquiétude des Français. Un retard qui en dit long sur l’idéologie mondialiste d’airain qui anime l’hôte de l’Élysée. « Le sujet est important pour l’Europe et pour la France », affirmait Macron, le 2 février, en marge de la réunion, avec le culot qui le caractérise. Cela ne s’est pas manifesté clairement durant cinq ans...

Il entend repenser les règles de l’espace Schengen, qui permettent aux ressortissants de 22 pays (plus quatre États associés) de circuler sans passeport dans l’Union, et reprendre les termes du pacte migratoire européen. Après cinq ans de sommeil, ces réformes urgent. Le Président en est conscient, du reste : les conditions ont changé. Il cite la reprise du terrorisme, une immigration « de personnes qui veulent nous déstabiliser »… Il ne parle pas de la pression de l’électorat en France mais il la connaît.

Mais voilà, en bon européiste, Macron croit qu'il fera mieux avec 26 partenaires à accorder entre eux ce qu'il n'a pas fait seul, c'est à dire taper du poing sur la table et faire respecter le pays et le peuple qu'il préside. Il souhaite une politique commune aux États européens sur la question du retour des migrants illégaux dans leur pays d’origine. Un aveu de faiblesse. Ces démarches communes servent d’excuse à l’immobilisme, c’est même une spécialité de l’Union européenne et de Schengen depuis des années. Pour faire pression sur l’Algérie, la Tunisie, le Maroc et désormais l’Arabie saoudite, les principaux pays d’origine des migrations en France en 2021, le Président veut conditionner les aides à la coopération et l’octroi de visas à l’acceptation du retour des migrants dans leurs pays. Enfin ! Comment une mesure de bon sens aussi basique n’a-t-elle jamais été adoptée ? Et le fera-t-il, après cinq ans de laxisme total, à deux mois de l'élection ? Qui y croit ?

La France veut aussi créer un conseil de gouvernance de l’espace Schengen, encore un « machin », comme disait de Gaulle, un organisme supranational coûteux. Il veut, enfin, renforcer l’agence de surveillance des frontières européennes Frontex pour porter ses effectifs à… 10.000 agents d’ici… 2027 ! Une goutte d'eau glissant à pas de fourmi.

Peu de choses, très tard, trop tard, en somme. En parallèle, le Président français propose, encore, des mesures dramatiques pour un pays (le sien) déjà submergé. Il tient à mettre en place un mécanisme de solidarité entre pays de l’Union européenne pour qu’ils se répartissent les migrants et contribuent financièrement à leur accueil. Autrement dit, les États seront contraints à participer à cette pompe aspirante de l'immigration et n’auront plus leur mot à dire ! Encore une part de souveraineté sacrifiée, au pire moment. Certains résistent : les pays de l’Est, effrayés notamment par le modèle français, par les émeutes, les pillages, les conséquences délétères de l’immigration sur la sécurité et son poids financier, ne veulent pas entendre parler de cette dernière mesure.

Le groupe Identité et Démocratie au Parlement européen (dont fait partie le Rassemblement national) a exposé, dans une courte vidéo, sa position, rappelant l’autoritarisme effarant des institutions européennes sur le sujet : « La question n’est pas de savoir si les États membres doivent être solidaires et contribuer à aider », explique la présidente de la Commission von der Leyen, « mais comment ils doivent le faire. » Comment dire plus nettement que les vraies décisions se prennent loin des électeurs français et surtout sans eux. Pour le groupe Identité et Démocratie, le futur pacte n’est qu’« un sinistre successeur du pacte de Marrakech qui instaurait déjà en 2018 de manière totalement illégitime un droit à la migration ». Ce pacte va déclencher l’arrivée de 60 à 70 millions de migrants en quelques années, assure Identité et Démocratie, et installera une véritable immigration de peuplement. Un peuplement souhaité par Ylva Johansson, la commissaire aux Affaires intérieures : « Nous avons beaucoup d’immigration vers l’Europe et nous en avons besoin. Nous avons besoin de ces gens. Notre société vieillit. » L’Union européenne peut compter sur le concours d’Emmanuel Macron.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

100 commentaires

  1. Ce qu’il a dans la tête c’est de faire plier les pays réfractaires à l’accueil des migrants. Il n’y a aucun doute là-dessus.

  2. Les partisans de Zemmour n’osent pas tous se déclarer ouvertement même en famille . La campagne de dénigrement où s’associe même MLP porte ses fruits et quand on veut noyer son chien on dit qu’il a la rage…mais il y a beaucoup plus de gens exaspérés qu’on le pense et les sondages sont loin du compte.

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