Abayas : comment influenceurs et élèves musulmans organisent la fronde

© Capture écran TikTok
© Capture écran TikTok

J-5 avant la rentrée scolaire. Si, l’an passé, le manque de professeurs – qui reste un problème majeur de l’Éducation nationale - et les inquiétudes sur la pédagogie de Pap Ndiaye avaient occupé l’essentiel des débats, la rentrée 2023 est placée sous le signe de l’abaya. Gabriel Attal, qui prend ses marques rue de Grenelle, a annoncé, ce 27 août, son intention d’interdire le port de l’abaya (longue et ample tunique communautaire) au sein des établissements scolaires. Une annonce confirmée lors de sa traditionnelle conférence de presse de rentrée... au grand dam de l’extrême gauche. Depuis, des jeunes femmes musulmanes, poussées sur les réseaux sociaux par des prédicateurs et influenceurs, s’encouragent à braver l’interdiction.

Fronde des jeunes filles sur les réseaux sociaux

Avec ce mot de ralliement, #Faistarentréeenabaya, très présent sur les réseaux sociaux, des jeunes filles assument leur intention de contourner l’interdiction de porter une abaya pour se rendre en cours. « Imaginez que toutes les jeunes femmes viennent en abaya à la rentrée, commente l’une d’elles sur X (ex-Twitter). Ça serait un échec pour Gabriel Attal… » Une autre ajoute, sur le réseau TikTok : « On devrait toutes aller en abaya à la rentrée, juste pour leur montrer qu’on n’est pas soumise. […] Faut pas se laisser faire. » Une troisième a bien l’intention de défier sa direction, le 4 septembre prochain, jour de la rentrée des classes : « Maintenant, on ne baisse plus la tête ! », surenchérit-elle aussi sur TikTok. Les jeunes frondeuses espèrent être nombreuses afin de rendre difficile, voire impossible, la mise en œuvre de cette interdiction vestimentaire. « Ils ne pourront pas toutes nous virer », se rassure ainsi l’une d’elles, toujours sur le réseau TikTok.

D’autres, sans doute moins téméraires, partagent des conseils pour contourner la nouvelle législation : « Mets une chemise large sur ton abaya », suggère l’une de ces collégiennes à sa comparse. « Achète ton abaya dans une marque de grande distribution, comme ça, ils ne pourront pas dire que ce n’est pas laïc », commente une autre.

Sans le savoir, ces jeunes adolescentes sont en réalité les instruments d’une stratégie d’entrisme islamiste au sein de l’école. Si elles apparaissent si motivées, c’est qu’elles peuvent compter sur le soutien d’influenceurs et de prédicateurs reconnus sur les réseaux sociaux. À la tête de ce mouvement de fronde informel, on trouve ainsi Elias d’Imzalène, un influenceur communautaire connu pour ses positions sulfureuses. Cet « artiste », comme il aime à se définir, multiplie les appels à la « résistance » depuis l’annonce de Gabriel Attal. « Je pense qu’il est temps que les petites sœurs montrent qu’elles ne sont pas leurs jouets, écrit-il, sur son compte X (anciennement Twitter). Il faut porter l’abaya et le hijab. Rosa Parks n’aurait pas fait autrement. » Contrairement à 2004, où les provocations contre la loi d’interdiction des signes religieux ostentatoires au sein de l’école n’avaient eu que peu de conséquences, Elias d’Imzalène avertit, au micro d’Europe 1 : « Cette fois, elles seront nombreuses et déterminées. […] Elles ne se soumettront pas. »

Maelys, une influenceuse communautaire qui compte plus de 310.000 abonnés sur TikTok, s’engage dans le même combat. Elle encourage, elle aussi, ses « sœurs » à « aller à l’école en robe longue ». Tous ces influenceurs appellent à la « désobéissance civile ». Plus subtilement, des imams, dont Ismaïl, imam de la mosquée des Bleuets à Marseille - qui a déjà fait parler de lui à de nombreuses reprises –, crient à l’islamophobie. Une stratégie victimaire efficace pour mobiliser des adolescents avides de combat.

Des directeurs d'établissement optimistes

Face à cette fronde, certains directeurs d’établissement se sentent souvent impuissants. « L’application et la mise en œuvre de cette décision vont être difficiles à faire respecter dans certains établissements », confie ainsi un proviseur au micro d’Europe 1. Mais le Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale (SNPDEN), contacté par BV, se montre davantage confiant. « Nous attendions une décision, nous répond le SNPDEN. Nous saluons le courage de Gabriel Attal qui a pris une décision claire et courageuse. » À quelques jours de la rentrée, Didier Georges, proviseur et secrétaire national de ce syndicat, nous assure que les directeurs sont dans l’ensemble optimistes. « S’il y a des craintes, elles ne sont pas exprimées », constate-t-il. Et d’ajouter : « Quand on regarde ce qu'il s’est passé en 2004, on voit bien que les frondes et manifestations qui nous avaient été promises n’ont pas eu lieu. » Le SNPDEN mise donc sur le bon sens des élèves et de leurs familles pour respecter la nouvelle règle. Un sentiment partagé par le Syndicat des directrices et directeurs d’écoles (S2Dé), qui compte sur un « dialogue constructif » avec les familles.

Ces directeurs d'école attendent la note de service qui devrait être délivrée par le ministère de l'Éducation nationale dans le courant de la semaine : indispensable pour connaître les moyens concrets mis à leur disposition afin de faire respecter cette interdiction.

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

102 commentaires

  1. Même pas capable de prendre la bonne décision directement ! D’abord, ce fut pas de voile ; puis c’est pas d’abaya. Vous aimez vous compliquer la vie, la Macronie ! Allez directement au plus logique et au plus simple : Uniforme pour tout le monde, ou vous ne mettez pas un orteil dans l’établissement ! Et contrairement à ce que l’une des cervelles de poisson rouge a dit : Si, on osera refouler toutes les écervelées qui se présenteront en abaya, ça fera des vacances à toutes les autres !

  2. Les influenceurs nous démontre leur pouvoir politique sur les réseaux sociaux donc par ces Faits nous avons bien dans ce pays un pouvoir islamique qui veut renverser notre culture et peut être par là-bas notre démocratie il est clair que notre pays est miné de l’intérieur par des islamogauchistes sur des sujets sociétaux pour déconstruire notre culture

  3. On a voulu une France multiculturelle, on l’a. Si cet appel à la résistance trouve un écho suffisemment large dans la population déjà fort nombreuse de ces petites dindes manipulées et à la cervelle d’oiseau, Attal (et la France) se feront ridiculiser, et un pas de plus vers l’islamisation de notre pays sera franchi. L’immigration, c’est comme le feu. la première minute, on l’éteint : la cinquième, on ne peut plus grand chose. Suicide.

  4. S’il en est ainsi, OK pour l’abaya mais alors les parents devraient être alors confrontés à la rétention des allocs !

  5. Dans quasi tous les pays du monde, les enfants vont à l’école en uniforme. Pourquoi pas en France ?
    À l’école de mes petits enfants, c’est tenue uniforme : haut blanc, bas bleu foncé. Ils n’en meurent pas. Et cela n’a pas de surcoût pour les parents.

  6. Il faudrait que les directeurs et autres de chaque établissement demande à avoir un ou deux policier ou gendarme devant l’entrée de l’établissement et qu’ils empêchent toutes ces demoiselles d’entrer dans leur tenue. Retour à la maison afin qu’elles aillent se changer. Une loi est une loi et elle doit être respectée. Ce n’est pas de l’islamophobie puisqu’il parait que ce vêtement n’est pas religieux. Que dirait-on si chaque fille venait en bikini ? Elle pourrait entrer dans l’établissement ? J’en doute fort et pourtant il n’y a aucune loi pour l’interdire.

  7. Les idiotes utiles de l’islamisme qui veulent jouer les rebelles face aux lois françaises. Soumises à des principes débiles de leur culture/religion mais pas aux moeurs d’ici. LAmentable !! 80% des français sont contre le port de l’abaya… pas sûre qu’elle rassemblent beaucoup en dehors de leur communauté.

  8. Si on ne touche pas au porte monnaie , c’est perdu d’avance !! Quand va t on modifier la loi du sol ?? Si elles ne veulent pas être Françaises elles pourront toujours repartir au « Bled » Nous avons réussi à nous libérer de l’emprise catholique pour retomber dans celle musulmane !! Décidément nous en sortirons jamais !!

    • Il faut dors et déjà organiser des charters de retour au bled. On ne veux pas de cette prétendue culture ni de cette religion.

    • Jamais, on un peuple de pleutre les musulmans le savent , nous ne sommes pas capable de sauver notre civilisation nous leur offrons nos petits enfants en pâture , honte à nous

  9. Qu’elles aillent faire leur rentrée en abaya en Algérie pour voir ce que ça donnera. Tous ces gens qui font sécession d’avec la société française devraient être renvoyés dans leurs pays d’origine puisque leurs moeurs et traditions leur plaisent tant.

  10. Qu’elles essaient pour voir! C’est là que l’autorité doit se montrer inflexible et expulser de l’établissement, quel que soit le nombre de rebelles!!

    • Parfaitement. Et comme pour d’autres sujets, il faut descendre dans la rue pour s’opposer à ces dictats.

  11. cette polémique vestimentaire est idiote et stérile (même si elle semble aller dans le bon sens. Attal aurait mieux fait de commencer par l’interdiction pure et sans concession de l’écriture inclusive dans toute l’EN, avec révocation des proviseurs qui l’autorisent et /ou ferment les yeux. Le message aurait été plus fort

  12. Donc, à en croire LFI, toutes celles qui en Iran et au péril de leur vie, manifestent contre le port du voile sont islamophobes. Comprenne qui pourra.

  13. Il existe en France des dizaines de communautés (religieuses, linguistiques, ethniques, …) qui toutes, se plient aux règles du droit français, toutes, à l’exception d’une seule. Bizarrement, les membres les plus contestataires de cette communauté sont bien souvent ceux qui sont ici depuis plusieurs générations. La volonté évidente de ces gens est l’affrontement permanent pour nous affaiblir, nous détourner des problèmes essentiels, nous épuiser, pour mieux occuper l’espace public et prendre le pouvoir. Concernant l’école publique, je crois qu’il y a en ce moment d’autres problèmes plus urgents à régler que la mode féminine et la longueur des robes. Si ces gens se sentent mal dans le public, qu’ils fassent comme de nombreux parents qui paient et envoient leurs enfants dans le privé. Et surtout, surtout, qu’ils arrêtent de nous em***der ! Sans eux, l’école publique retrouvera peut-être un peu de sérénité et les jeunes respectueux des règles pourront (enfin) y étudier à leur aise.

  14. Exclusion de l’établissement et suspension des allocs. La fermeté, c’est ça et c’est la seule chose que ces gens-là soient en mesure de comprendre. Mais encore faut-il avoir des politicards un tantinet courageux.

    • tout à fait d’accord ! d’ou mon soutien à Monsieur Attal, qui quoiqu’on en dise et même si en effet il y a d’autres problèmes à l’Education Nationale, à au moins le mérite de montrer du courage, là où son prédécésseur ne montrait qu’inertie et complaisance, sauf pour ce qui relevait de la  » sexualité » !

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