Abayas et atteintes à la laïcité à l’école : que fait Pap Ndiaye ? 

abaya

L’alerte a été donnée il y a plusieurs mois déjà. Et pourtant, rien ne bouge. Il y un an, au mois de juin 2022, les services de renseignement s’inquiètent de l’apparition d’abayas [vêtements féminins amples, NDLR] et de leur pendant masculin, les qamis, dans l’enceinte des établissements scolaires. Quelques semaines plus tard, après la rentrée scolaire, plusieurs incidents liés à ces vêtements à connotation islamique éclatent dans différents lycées et collèges. En janvier encore, la question des abayas à l’école revient sur le devant de l’actualité. Et pourtant, malgré les nombreux signaux d’alerte, Pap Ndiaye ne semble toujours pas prendre la mesure du phénomène « d’entrisme salafo-frériste » au sein de l’école, dont parlent les renseignements territoriaux.

Hausse des atteintes à la laïcité

Les derniers chiffres des atteintes à la laïcité, publiés récemment, forceront peut-être l’Éducation nationale à prendre des mesures concrètes pour lutter contre ce mouvement. En effet, sur le seul mois d’avril 2023 – et alors même que tous les élèves sont partis deux semaines en vacances -, les atteintes à la laïcité atteignent des niveaux record. Port de signes ou de tenues à caractère religieux, refus d’activité scolaire en raison d’une religion, contestation et revendication communautaire, prosélytisme… Au total, 625 faits contraires aux principes de laïcité ont été recensés sur ce mois-ci, soit une hausse de près de 25 % par rapport au mois de mars. Ces chiffres déjà importants restent bien en deçà de la réalité. Si près d’une atteinte sur deux a été relevée au collège, les chiffres d’avril montrent une hausse du phénomène dans les écoles primaires. Et, sans grande surprise, les auteurs de ces atteintes restent en grande majorité les élèves (87 %). En mai, si les atteintes diminuent sensiblement, elles restent à un niveau élevé (438).

Aujourd’hui, il n’est plus une ville – ou presque – qui n’a pas à faire face à ce phénomène. Après Nanterre, l’automne dernier, où BV s’était rendu, c’est à Lyon, maintenant, que des jeunes filles qui portent une abaya – « tolérée » par leur établissement – ont été filmées par les caméras de BFM TV. « Sur trente, on doit être seize ou dix-huit à porter des abayas et aucun prof n’a osé nous parler », assume-t-elle devant les journalistes. Au lycée Victor-Hugo de Marseille, le sujet des abayas est devenu un sujet de tensions. Certains surveillants auraient ainsi fermé les yeux sur le port des abayas. Un comportement qui aurait conduit la direction à ne pas renouveler leur contrat, cause de la crise sociale que traverse aujourd’hui l’établissement. « Sept lycées et trois collèges sur dix ont fait état de problèmes » à ce sujet, résume auprès du Parisien le responsable du SNDPEN (syndicat majoritaire chez les chefs d’établissement).

Et sur les réseaux sociaux, les jeunes filles, qui prodiguaient déjà en début d’année divers conseils pour bien porter l’abaya, assument désormais contourner la loi. Sur TikTok, l’une d’elles explique avoir trouvé une abaya avec capuche et cagoule intégrée pour être voilée même au lycée. « J’ai découvert un truc. Ça passe dans les cours en vrai, hein ? Ils ne vont pas nous souler », se réjouit-elle devant ses abonnés. D’autres se félicitent de voir leur lycée céder et, finalement, accepter le port d’abayas dans leur enceinte.

Les vœux pieux de Pap Ndiaye

Face à cette hausse, de nombreux responsables politiques ont décidé de prendre fermement position. Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, déclarait ainsi, ce 7 juin, au micro d’Apolline de Malherbe : « Ces tenues-là ne doivent en aucun cas être tolérées. » Gilles Platret, maire Les Républicains de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), abonde dans le même sens sur son compte Twitter : « Aucune hésitation à avoir : tout vêtement favorisant le communautarisme doit être rigoureusement interdit. » Sonia Backès, secrétaire d’État en charge de la Citoyenneté, enfin, a également pris position contre ces tenues : « L’abaya et le qamis sont des vêtements religieux par destination. Leur port en milieu scolaire est contraire à la loi de 2004. »

Dans ce contexte, Pap Ndiaye, en poste depuis maintenant un an, fait face à de nombreuses critiques pour son manque d’action. Si, en novembre, le ministre de l’Éducation nationale publiait une circulaire pour sanctionner le non-respect de la loi de 2004, force est de constater que celle-ci semble être restée sans effet sur le terrain de la laïcité. Ce mardi 6 juin, une nouvelle fois, le locataire de la rue de Grenelle faisait vœu de fermeté devant les recteurs. Une détermination qu’il expliquera avant l’été aux chefs d’établissement. Mais comment le croire, après tant de mois d’inaction ?

Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

54 commentaires

  1. Cet individu probablement brilliant est totalement hors sol, dénué d’empathie (voir l’affaire Lindsay) et incapable
    comme ministre. Macron qui multiplie les erreurs de casting est tellement imbu de lui même ne souffrant aucune
    contradiction le maintient en poste envers et contre tout. Il restera le pire président de la 5ème.

  2. Si le sujet n’était pas si grave on pourrait rire de l’arroseur arrosé. Depuis plus d’un demi-siècle les profs dans leur majorité chantent les vertus de l’immigration, du vivre ensemble, de l’utopie multiculturelle internationaliste. Ils fustigent l’identité nationale des autochtones et collaborent activement au grand remplacement.
    Voilà qu’aujourd’hui ils se retrouvent en première ligne, face à leurs responsabilités.
    Eh bien dansez maintenant, belles âmes !

  3. Que fait notre ministre de l’Education Nationale? Pas grand chose: il essuie les verres de ses lunettes pour essayer de voir ce qu’on lui montre de manière un peu trop insistante à son goût. A l’instar de ses confrères et consoeurs (et de notre président)se fendant de leurs postures indignées et autres froncements de sourcils face aux vérités qui dérangent.

  4. On est foutu! Il n’y a plus qu’à faire comme la petite chèvre de Mr. Seguin. Se coucher et se laisser manger. Il y a eu eu aussi les sept plaies d’Egypte avec l’invasion des sauterelles… etc…À quand la suite?

  5. Première chose à faire, remplacer ce ministre.
    secondo être intraitable avec nos lois ( voeu pieux…)
    Troisièmement, Du primaire aux grandes écoles, maintien de cette loi sans faiblesse.
    Quatrièmement, rappeler sans cesse que la France a une culture Judéo Chrétienne mais est d’abord et avant tout Laïc et s’y tenir n’en déplaise à celles et ceux qui nous provoquent (voeux pieux…) en permanence, également dans l’espace public dans tous les territoires Français de la planète.
    Enfin, cesser sans cesse d’abaisser notre « froc » , d’être lâches à ce point et relever enfin la tête, et de nouveau être respectés faute de quoi nous serons  » Morts » à plus ou moins brève échéance ne nous y trompons pas.
    Réalisme, réalisme, réalisme, vision.
    Ne pas hésiter non plus les retours au pays pour ceux auxquels il leur manque tant par leurs attitudes ( voeux pieux).
    Au royaume des aveugles, le borgne est roi.

  6. Qui l eu cru l islam devient la mamelle de la France à tous les étages , tous les jours , médias, journaux,écoles , hôpitaux justice ,politiques ect…le seul sujet en France est la place de l’islam et toutes ses exigences et qui avance a pas feutres et qui, lentement mais sûrement avec de grosses ficelles de ruses que seul nos traîtres de dirigeants font mine de ne pas voir, petit à Petit par le ventre de leurs femmes ,la traîtrise de nos dirigeants et la veulerie des français, , le grand remplacement n est plus un mirage, la question est , même pour eux , ils feront quoi quand ils deviendront majoritaires, la France sera un immense souk , adieu les aides sociales et tout le reste , bonjour le grand chaos et la débâcle comme au Liban ou en ex yougoslave

    • CQFD, les Zemmour, Le Pen et d’autres comme Fillon, De Villiers etc… ont le tort d’avoir raison trop tôt dixit Le Pen en 1989!
      Ouvrez les yeux bon sang!

  7. Mais qui donc se souvient encore ou même connaît ce couplet de la Marseillaise où nous chantons « Quoi ! Des cohortes étrangères feraient la loi dans nos foyers ! », « De vils despotes deviendraient les maîtres de nos destinées ! » ? qui se souvient de ce chant qui est pourtant le symbole d’une liberté ou était ce symbole ? La lobotomisation en cours depuis des années donne à ceux au pouvoir une grande marge de manœuvre, comme jamais il y a eu.

  8. Et on se pose des questions sur le grand remplacement ! Par la loi des chiffres de cette jeunesse , pas besoin de se poser de question les jeux sont faits ! Et on dira « si on avait su  » mais cela fait 30 ans qu’on le sait !

  9. Ce gouvernement démocratique a bien su imposer le masque et l’Ausweiss à tous les Français, il devrait aussi être capable d’imposer l’uniforme dans nos écoles pour le « bien vivre ensemble » comme ils disent !

  10. Et revoilà un chantre du « responsable mais non coupable ». Un ouvrier qui fait une faute professionnelle peut se retrouver sans emploi et sans indemnités. Par contre, lorsqu’il s’agit d’un haut fonctionnaire, d’un ministre ou du président de la république, ces gens là ne sont jamais responsables. Des « irresponsables » donc ? C’est inquiétant. Peut-être qu’une expertise psychiatrique devrait s’avérerait indispensable avant chaque nomination ou chaque candidature …
    Il semblerait que ce Pape Ndya ne veut pas vraiment éradiquer cette invasion de tenues religieuses dans nos établissements scolaires. Il suffirait d’instaurer l’uniforme qui anéantirait ces tentatives de prosélytisme et atténuerait l’affichage du niveau social de nos élèves. On peut aussi espérer que les élèves se sentiraient davantage appartenir à une même communauté. Mesure de bon sens mais peut-être trop insignifiante pour nos génies décisionnaires ?

  11. Par Ndiaye : « Responsabilité collective » ( comme pour la pauvre petite Lindsay) ! Cela me rappelle un peu Fabius et son « responsable mais pas coupable. Tous à mettre dans un même sac. Pour en faire quoi ? Je pose la question.

    • Ce n’était pas Fabius, mais Georgina Dufoix : « ejusdem farinae », me direz-vous…

      • Les deux font la paire. « Y en a pas deux » mais ce n’est pas Lapeyre, plutôt la paire de bons à pas grand chose, pour rester poli.

    • si seulement … ? Mais pourquoi attendre un futur président ? Faisons-le venir en limogeant l’actuel locataire du palais de l’Elysée.

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