Abrogation circulaire Valls : « Si Retailleau est reconduit, elle sera publiée »
Au lendemain du vote de la motion de censure, le nom de Bruno Retailleau est sur toutes les lèvres. Si la gauche applaudit la censure du gouvernement, c’est surtout la démission du ministre de l'Intérieur qui semble les réjouir. Ersilia Soudais, députée de La France insoumise, ne s’en cache pas : « Le ministre que je suis la plus heureuse de voir partir, c'est Bruno Retailleau », écrit-elle sur X. D’autres s’interrogent sur l’avenir du locataire de la place Beauvau : retrouvera-t-il les bancs du Sénat ? Sera-t-il reconduit ? Ou bien nommé à Matignon ? Hypothèse qui semble peu probable à cette heure. Et d’autres, enfin, notamment à droite, raillent son efficacité et l’accusent de trop communiquer au lieu d’agir. Dans l’entourage d’Éric Ciotti, on glisse ainsi : « Il parle comme nous, mais les actes ne suivent pas. » Fabrice Leggeri, député européen du Rassemblement national, abonde : « Le bilan de M. Retailleau en matière d'immigration est purement une série d'annonces qui n'a abouti à aucun résultat. » Un exemple : une révision de la circulaire Valls, promise par Bruno Retailleau le 8 octobre dernier, qui n’a pas encore vu le jour. « La nouvelle circulaire est arrivée sur le bureau du ministre hier [soit le 4 décembre, NDLR] mais elle n’a pu être signée », confie à BV un membre de son cabinet. « Elle ne peut pas être publiée dans le cadre du gouvernement démissionnaire. Mais si Bruno Retailleau est reconduit, elle sera publiée », ajoute cette même source.
Faire de la régularisation l’exception
C’était au début du mois d’octobre. Bruno Retailleau, nouveau ministre de l’Intérieur depuis seulement trois semaines, entend imprimer sa marque et faire preuve de fermeté en matière d’immigration. Devant les préfets, réunis ce 8 octobre place Beauvau, le Vendéen dévoile alors ses objectifs pour réduire l’immigration illégale. Il annonce la publication prochaine de deux circulaires. La première, une directive à destination des préfets avec des objectifs et une méthode. Celle-ci leur a été envoyée le 28 octobre. Dans ce document de sept pages, le ministre de l’Intérieur demande à ses préfets « une complète mobilisation ». « Il vous appartient d’utiliser tous les moyens de droit à votre disposition et d’aller au bout de ce que vous pouvez faire s’agissant du traitement des étrangers menaçant l’ordre public », écrit Bruno Retailleau. Les représentants de l’État sont également priés de « mener à son terme l’examen des dossiers qui n’avaient pu aboutir à une décision d’éloignement ou une mesure d’expulsion ».
La seconde circulaire, promise par le ministre démissionnaire, devait mettre fin à la circulaire Valls publiée en 2012. Cette circulaire permet la régularisation d’environ 30.000 personnes par an. Il suffit bien souvent aux clandestins d’invoquer une résidence en France depuis au moins cinq ans, la scolarisation d’un enfant depuis trois ans ou un contrat de travail pour obtenir une régularisation à titre exceptionnel. Bruno Retailleau entend désormais faire de la régularisation une exception et, donc, abroger cette circulaire de 2012. Mais contactés par BV ce 5 décembre, les services du ministère de l’Intérieur nous indiquent que « la circulaire Valls n’a pas encore été annulée ». « On s’était engagé à la publier avant la fin du mois de décembre, nous indique un membre du cabinet du ministre. Cette circulaire est le fruit d’un travail interministériel, notamment avec le ministère du Travail. Elle est arrivée sur le bureau du ministre hier. Elle sera publiée dans le cadre du nouveau gouvernement si le ministre est reconduit. »
Mais pour Fabrice Leggeri (RN), « les circulaires ne sont pas la solution ». « Il faut, préconise-t-il, un référendum pour réviser la Constitution française et y inscrire des principes fondamentaux rendant à la France sa souveraineté juridique en matière migratoire afin de pouvoir échapper aux législations de l'UE trop laxistes. »
Le vote de la motion de censure n'aura pas laissé le temps, non plus, à Bruno Retailleau de déposer son nouveau projet de loi Immigration dans lequel il prévoyait, notamment, de revenir sur l’aide médicale d’État, de rétablir le délit de séjour irrégulier, de supprimer le droit du sol ou d’allonger les délais de rétention pour les clandestins. Un autre projet qu'il entend sûrement poursuivre s'il est reconduit aux affaires.
Soutien des forces de l’ordre
Si, sur le terrain de l’immigration, les efforts de Bruno Retailleau restent encore difficiles à évaluer, auprès des forces de l’ordre, le bilan du ministre démissionnaire semble « plutôt positif », confie Éric Henry, délégué du syndicat Alliance Police nationale, contacté par BV. « C’est difficile de faire un bilan sur une durée aussi courte, mais il a fait preuve de volontarisme et a toujours soutenu publiquement les forces de l’ordre », ajoute le policier. En effet, dès sa nomination, le 24 septembre, Bruno Retailleau avait déposé plainte contre Raphaël Arnault qui accusait la police de meurtre en Nouvelle-Calédonie. Le syndicaliste salue également la « prise de conscience » du ministre sur le narcotrafic. Seul bémol : « Il pouvait faire mieux en dialogue social » nous confie Éric Henry, qui note tout de même que le ministre était encore « en phase d’acculturation ».
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31 commentaires
J’écoutais hier un sous préfet s’adresser à des jeunes récompenses pour leur engagement citoyen dire que notre génération avait mal fait son travail et qu’eux se devaient de redresser la barre. J’ai été outré par ces paroles si on sait qu’on a raté alors qu’on est encore aux affaires que ne prend on le taureau par les cornes pour y remédier. Aveu d’impuissance d’un haut fonctionnaire de l’état.
Retailleau s’est trompé de camp en restant avec les LR qui ont trahi les français tant de fois et c’est dommage, j’espère qu’il en tirera les conclusions pour la prochaine fois.
Comment peut on agir autrement que dans la durée ? Avec des moyens tronqués et des lobbies puissants , des compromissions , des clans et autres magouilles où chacun ne pense qu’à sa carrière .Bien difficile de faire passer ses idées et encore plus de les réaliser . En quelques semaines Retailleau aura essayé…
Beaucoup de « si » et une action non entreprise : le remplacement des préfets nommés par Macron !
Sans Frexit, la France va disparaître d’ici 10 ans sans oublier l’islamisation galopante que soutienent les élus de tous bords (hormis de la Droite Nationale) depuis 40 ans, regardez autour de vous et ayez le courage de le reconnaître !!!!
B.Retailleau sortait du lot, mais seul contre tous c’était difficile
Si sans cesse on remet en poste ceux qui en ont été chassés nous ne nous en sortiront jamais.
Il faut un grand lavage additionné d’un antiseptique pour arrêter la contagion par les microbes qui nous font mourir.
On ne gagne rien avec un défilé de novices , l’actuel Parlement en est l’exemple. La politique est un métier et on met des années d’apprentissage avant de l’exercer avec succès.
Les élections dite démocratiques sont un profond mystère on dira ça comme çà. Les découpages électoraux nous sortent des élus bizarrement majoritairement groupés dans des régions données. Par exemple un bureau de vote concerne dans un quartier des électeurs plus éloignés qu’un autre quartier, les un donnant plus d’élus avec moins de votants. par exemple la Seine St Denis a plus de représentants de même politique que d’autre départements très différents.
La France fait face à deux ennemis : l’état profond fondamentalement de gauche et la structure européenne. Aucune mesure sérieuse n’est possible nous sommes paralysés. Tout le reste n’est que baratin.
A l’impossibilité il était tenu, et il a tenu trois mois avant d’être taillé en pièces par la disgrâce combinarde d’un parti qui a fait le mauvais choix de la censure. M. Retailleau méritait mieux que trois mois. Il aurait pu faire en un an ce que personne n’a pu faire en vingt.
Clemenceau, qui est son Dieu politique avait créé les Brigades du Tigre, formées à la savate, devenue boxe française. Nous appelons M. Retailleau à revenir au gouvernement en lui baisant les babouches.
Monsieur Retailleau aurait du démissionner avant cette censure du gouvernement, vu qu’il constatait que toutes les mesures qu’il annonçait n’était pas applicables. Chacun savait que ce gouvernement ne pourrait tenir s’il ne tenait pas compte des limites imposées par le premier parti de France (le RN) et notamment sur l’immigration. Les Français sont abreuvés de mots auxquels ils ne croient plus et attendent des actes.
Il vaut mieux montrer que le système empêche d’agir plutôt que de démissionner.
Monsieur Retailleau et le seul ministre qui serait valable dans la mesure où il pourrait appliquer des mesures sérieuses mais pas des mesurettes la justice n’est pas derrière lui ainsi que les directives . mais sur le fond ne pas vouloir supprimer L’AME dénote un peu qu’il n’a pas une volonté farouche de faire des économies dans ce pays
Il EST le seul 1er Ministre acceptable si et seulement si, le Ministre de la Justice est dans le même camp que celui de l’Intérieur et si l’AME est supprimée !!!! Sinon, on recommence le même cirque.
De plus, il n’y a pas besoin de plus de 15 Ministres pour faire des économies et mener à bien sa mission !!!
Super efficacité..une décision annoncée le 8 octobre fait l’objet d’un document à la signature le 4 décembre et donc reste en l’air…de toutes façons M.Retailleau aurait mis au moins 3 mois à la faire valider à Barnier ,et celui ci 2 ans à la présenter au chef..
En juin Darmalin avouait piteusement que les décrets d’application de la loi immigration votée en janvier n’avaient pas été encore signés
C’est ainsi c’est très long malgré la bonne volonté de Bruno Retailleau car il ne peut décider de tout tout seul et il y a des technocrates français ou pas de l’état profond français qui freinent les bonnes volontés et les circulaires favorables au peuple français, je sens malgré tout Bruno Retailleau comme une bonne personne et qu’il veut bien faire pour son pays la France Il est très différend de Wauquiez et de Barnier aussi d’ailleurs.
Comment croire encore que le gouvernement Français, quel qu’il soit, ait le moindre pouvoir surtout concernant l’immigration ?
C’est BRUXELLES qui décide !
Qui vivra verra.
Avec Foutriquet, le pire est toujours possible.
Ce n’est pas un défilé de présidents qui modifiera l’essentiel. Il faut un grand coup de balaie , une sixième république et changer de constitution sinon on n’en sortira pas. Il y