Accueil de Véran à Crépol : comment de braves gens se muent en gens braves

Crépole

À Crépol, la France bien élevée a cueilli Olivier Véran au saut de sa voiture. Non pas la France catholique plutôt bourgeoise de la Manif pour tous. Mais la France qui n’habite pas les grandes métropoles et ne met plus les pieds à l’église que de loin en loin, pour les grandes fêtes, les mariages et les obsèques. Comme vendredi 24 novembre pour Thomas. Il n'est pourtant pas dans l'ordre des choses qu'un village enterre un adolescent. Elle se sent peu concernée par les débats sociétaux, mais elle aussi aime la famille. Les générations sont solidaires et les fêtes de village une tradition incontournable. Son bon sens paysan a pu être émoussé par l’irruption, depuis plus d’un demi-siècle, dans les foyers d’une télévision arasant la pensée, mais il demeure pourtant. Et ce lundi matin, en souvenir de Thomas, des habitants de Crépol ont montré comment de braves gens se muent en gens braves.

En guise de comité d'accueil, une petite assemblée l'attendait. « Vous n’avez pas honte ! », lance un homme avec un porte-voix. Un autre, en gilet jaune, crie sa colère au micro de Cnews, avec une éloquence et un sens de la synthèse que pourraient lui envier bien des politiques : « Honte ! Honte au ministre et à tous ces gouvernements qui défendent la France des cités contre la France de Thomas, la France rurale, la France des gens qui élèvent leurs gosses comme il faut, qui les élèvent pas dans la haine de la France et des Français. » Ce Crépolois « n’en peut plus », il ne veut pas que ses enfants et petits-enfants, qui habitent à Romans-sur-Isère, « finissent comme ça » : Pour lui, « tout ça, c'est écrit depuis longtemps » : « On sait ce qui va arriver : les prochains, ce ne sera pas avec des couteaux qu’ils viendront, mais avec l'arme automatique. »

L’étiologie du mal que le docteur Véran n’osera jamais évoquer, cet homme tout simple la fait : les dégâts de l’immigration. La guerre d’Algérie qui, de l’autre côté de la Méditerranée, n’est pas finie. La haine de la France que l’on y distille au berceau depuis 1962. Comme pour lui donner raison, l’opération de diversion tentée la veille a tourné autour d’une prétendue « ratonnade » : un mot usé jusqu'à la corde par la gauche et qui renvoie (ce n'est pas innocent) à la guerre d’Algérie. Un contre-feu bien pratique.

« Franchonnade »

Notons, au passage, qu'en fait de ratonnade, samedi 25 novembre, dans la cité de la Monnaie à Romans-sur-Isère, c’est un manifestant de 20 ans qui a été, selon les mots du préfet de la Drôme, « sorti de force de sa voiture » et « tabassé » tandis que son véhicule était « brûlé ». Il a ensuite été déshabillé et filmé, puis laissé nu sur la voirie avant d’être découvert par les pompiers. Bref, une « franchonnade » plutôt qu'une ratonnade.

Il fustige aussi l’impéritie de la justice : « Le verdict du procès, on le connaît déjà. » Il sera rendu dans trois ans, quand tout le monde aura oublié Thomas : « [L’assassin] aura 8 ans, et puis il sortira au bout de 4 ans. » Comment lui donner tort ? Alors qu’il est écrit expressément dans le communiqué numéro 4 du procureur que « 9 témoins ou victimes sur les 104 auditionnés [ont entendu] des propos hostiles aux blancs », le motif raciste n’est pas retenu.

Risque de basculement

Pour l'homme au gilet jaune, ceux qui nous gouvernent « sont des dégonflés ». Des dégonflés assez gonflés, cependant, pour refuser sciemment de donner les noms des agresseurs de Thomas, tout en assurant à l’instar d’Oliver Véran, lors de son discours à Crépol, qu’il faut avoir le « courage de dire les choses ». Dans un tel contexte, convenons que c’est osé…

« Il y a un risque de basculement dans notre société si nous ne sommes pas la hauteur », croit prédire encore Olivier Véran. Comme si la prophétie ne s’était pas déjà réalisée : la société a basculé et ils ne sont pas à la hauteur. La France rurale est en colère, et l’Histoire de France devrait avoir appris à nos gouvernants que la gronde des campagnes constitue souvent les prémices des grands bouleversements.

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

86 commentaires

  1. Ce monsieur a osé dire ce que beaucoup de nos compatriotes pensent. On nous bassine du vivre ensemble avec des gens qui ne veulent pas vivre avec nous. Nos gouvernants veulent nous imposer des populations dont la culture et l’ambition sont de dominer l’autre. Le passé l’a démontré. Chassez le naturel il revient au galop.

  2. JMLP avait prédit ce qui arrive aujourd’hui et depuis plus de 10 ans et de pire en pire il y a plus de 3 décennies… mais il ne fallait pas accorder crédit aux propos d’un facho ;que dis je, d’un nazi n’ayons pas peur des mots.

  3. Ce monsieur dit tout haut ce que pense plus de 80% de français, bravo. Quand à Veran cette anguille j’en suis sur il n’a rien compris

  4. Comme disait Michelet le Peuple c’est d’abord le Peuple des campagnes : ça n’a pas changé, car se servir de ses mains et côtoyer les arbres rend bien plus intelligent que le métro ou le smartphone. L’intelligence bio plus forte que l’IA

  5. Le contraste était saisissant entre l’expression claire et sincère de ce monsieur et un discours intégralement lu par un ministre mort de trouille qu’on imaginait avec un pistolet pointé dans le dos.
    L’absence de maitrise de ce gouvernement, quelque soit le sujet, ne laisse rien présager de bon.

  6. Allo M. VERAN ? Il n’y a plus de risque de basculement c’est déjà fait ! Ouvrez votre fenêtre et vous entendrez (peut-être) les cris « au secours » des français, vous matraquez ceux qui vous montrent le problème ! Les Gaulois s’en souviendront !

  7. Et oui la guerre d’Algérie continue en élevant ces gosses de la 3ème génération dans la haine de la FRANCE bien qu’ils soient Français mais de « papier »

  8. très forts, disais je, dans la « comm-pour-ne-rien-dire »… Comment faire confiance à « ces gens-là, Monsieur »!

  9. « Ratonnades »…Comme l’a si bien dit Charlotte d’Ornellas, il n’y a eu qu’un mort et il ne s’appelait pas même Mourad…mais Thomas !

  10. J’avais cru comprendre, que d’après Macron et les médias aux ordres, qu’à Crépol ce n’était pas des braves gens, mais des affreux « ultradroitistes », prêts à mettre le pays à feu et à sang. Nous aurait on trompés ?

  11. A nier des évidences et réalités ces personnages , cf Véran, à la prétention surdimensionnée risquent fort de se retrouver fortement démunis le jour où des bandes de « pacifiques  » envahiront leurs quartiers.  » Allo ! Police ? » . De prétentieux ils se confondront en soumis, en rampants réfugiés sous leurs lits. Au delà de ce dérivatif… La France n’est pas gouvernée. Le pouvoir à sa tête est semblable à ce bouchon de liège chahuté dans un caniveau par temps d’orage. Ils ne conduisent pas ils sont malmenés, débordés par ce qu’ils ont mis en place. Suffisamment idiots ces intelligents pour alourdir la barque en clairsemant dans notre ruralité les délinquants qui débordent de leurs cités. Mais ils ne ferment surtout pas le robinet à leur source. L’Europe, l’Europe… leur paravent pour justifier leur hypocrite impuissance. Certains perçoivent à l’horizon des bandes armées surgissantes, produits des territoires perdus de la France . A cette simple idée, le pouvoir est paralysé, à ne pas même lever le petit doigt. Révélateur de toute son impuissance, de ses peurs viscérales alors que certains de nos voisins réagissent et agissent. Ce Président devrait démissionner car il conduit la France vers un profond cahot et l’Europe vers sa dislocation. Mais est-il suffisamment intelligent pour en prendre conscience, lui qui ne voit pas plus loin que l’extrémité de son nez.

  12. Du temps de L’URSS conquérante certains disaient : « plutôt rouge que mort » en espérant éviter un combat contre les communistes. J’entends déjà les mêmes courageux affirmer : « plutôt musulman que mort ». La soumission a de beaux jours devant elle.

  13. Les français ont en marre, ils vont se révolter. Mais rien du tout…
    Quelques jeunes d’un collectif natio ont fait une manif, pris 6 à 10 mois fermes. Tout les autres fermeront leur gueule maintenant.
    Ne prêtez pas aux français un courage et des armes qu’ils n’ont pas.

    • C’est à peu près hélas, ce que je pense aussi, tout comme Dinausore! Car contrairement à ce que certains disent, un affrontement entre les islamistes et les infidèles sur notre sol, ne serait pas une promenade de santé, mais ressemblerait à ce qui se passe à Gaza, dans plusieurs centaines de quartiers, que nous avons laissé par lâcheté depuis cinquante ans aux mains des islamistes.

    • C ‘est malheureusement vrai ; mais nous nous trouvons à présent dans un pays totalitaire ou toute opposition est réprimée aussitôt comme le prouve la manif de ces jeunes nationaux courageux

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