Accueil des migrants afghans : le principe de précaution a mystérieusement disparu
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Piriac-sur-Mer, petite cité balnéaire non loin de La Baule, ses 2.239 habitants, ses jolies plages et ses… quatre-vingt-huit réfugiés afghans installés, depuis le 26 août, dans un village de vacances. Ni la mairie ni les habitants n’ont été prévenus de cette arrivée en force : « Ça se passe bien pour le moment. Après, c’est une toute petite commune, ici, ce n’est pas du tout fait pour eux. Et puis on n’a pas été prévenus de leur arrivée par la mairie », explique une voisine au Figaro.
Quelques appréhensions vite levées. Du moins dans les médias : ainsi France 3 filmait complaisamment, il y a quelques jours, le local du Secours populaire de la Turballe qui croule sous les dons, « beaucoup de gens nous appellent, c’est systématiquement pour les réfugiés à Piriac, je n’ai jamais vu autant de dons, les gens ne se posent pas de questions, moi je dis, c’est formidable ». « Comme beaucoup de gens, on est tous très touchés et très motivés par tout ce qui se passe là-bas », renchérit une Piriacaise venue en renfort.
La suite du reportage montre des images de ces réfugiés et on cherche, en vain, où sont les femmes. Ah, si ! Ouest-France, qui a joué depuis le début le rôle de relais auprès de la population locale, dans une espèce d’opération de communication destinée à faire taire les légitimes questions que pourraient se poser les habitants du cru, dresse le portrait de Fanoos Basir, ingénieur et joueuse de foot dans l’équipe nationale, qui déteste « la burqa et les Américains » : « Les Américains m’ont proposé de prendre un avion. Pas question ! Je déteste ce pays qui a détruit l’Afghanistan pendant vingt ans, qui a supporté les talibans, qui a dépensé 1.000 milliards de dollars, pas pour reconstruire mais pour détruire. Les Français, eux, ont aidé à reconstruire. J’ai reçu une recommandation de l’ambassade de France et nous avons pu partir. »
Elle poursuit, pleine d’entrain : « J’espère m’installer en France avec ma famille dans une grande ville pour continuer mon métier, jouer au foot et reprendre des études. Je compte mettre six mois pour apprendre le français en travaillant sérieusement… » Dimanche, Ouest-France, toujours, montrait ces réfugiés, « enfin libres » - comprenez sortis de quarantaine – qui jouaient au foot sur la plage. Des clichés de carte postale pour un problème éminemment sensible.
On ne peut qu’éprouver un gros sentiment de malaise, devant cela : sans que le peuple français ne soit consulté, les ressources de l’État français, donc nos impôts, financent une immigration supplémentaire alors que le sujet de l’immigration, légale et illégale, est un des problèmes majeurs que doit affronter notre pays. Comme disait Michel Rocard, on ne peut pas accueillir toute la misère du monde.
Depuis deux semaines, la majorité des médias présentent la question de l’accueil des réfugiés afghans comme un devoir moral, alors que 88 de nos soldats sont morts là-bas : les Afghans ne sont pas nos harkis, qui n’ont d’ailleurs jamais été si bien accueillis, et cette manipulation grossière qui consiste, au nom d’un prétendu consensus éthique, à éluder soigneusement toute considération sociale ou politique du problème de cette immigration supplémentaire est indigne de notre pays.
Présentés à longueur de colonnes comme des membres de l’élite afghane, ces réfugiés ont eu, c’est évident, de bonnes raisons de fuir les talibans. Est-ce, pour autant, une raison de les accueillir en Occident, loin de leur pays, de leurs racines et de leur civilisation ? N’aurait-il pas mieux valu, comme l’a dit le chancelier d’Autriche Sebastian Kurz, les exfiltrer de leur pays et les envoyer dans des pays culturellement et géographiquement proches ? Rappelons que, selon le Pew research Center, 99 % de la population afghane souhaitait l’application de la charia comme loi du pays, en 2013. Leurs codes ne sont pas les nôtres, avec tous les problèmes économiques, sociaux, culturels et identitaires que cela engendre et que nous connaissons depuis des décennies d’immigration arabo-musulmane.
La France est-elle donc condamnée à être une terre d’asile ? Ici, le principe de précaution s’est envolé : ce qui vaut pour l’urgence sanitaire n’existe plus pour l’urgence sécuritaire à laquelle les Français aspirent.
Pour rappel : l’ONU s’attend à un demi-million de réfugiés afghans en 2021.
En France, il y en avait déjà 41.174 , dont 8.000 en attente de régularisation (chiffres de l'OFPRA cités par Le Monde), auxquels il faut désormais ajouter 3.000 de plus, selon RFI InfoMigrants. Dans Le Monde, François Gemenne, chercheur à l’université de Liège et coordinateur du projet de recherche européen MAGYC (gouvernance des migrations et crises d’asile), avertit : « La crise migratoire qui s’amorce pourrait ressembler à celle de 2015, à la différence près qu’elle pourrait concerner moins de personnes. Sur le plan politique, l’Europe est tout aussi mal préparée qu’en 2014-2015, voire pire, puisque le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne et que la question du contrôle de l’immigration était une pierre angulaire du Brexit. »