Accueil des réfugiés ukrainiens : nous pouvons leur tendre la main, ils ne la couperont pas

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Il y a, face aux événements actuels, un sentiment d’irréalité absolue. C’est sans doute ce qu’ont éprouvé les habitants de Kiev qui vivaient comme vous et moi et, en quelques heures, ont pris le chemin de l’exil ou de la « mobilisation ». Un vieux mot, aux sonorités incongrues dans notre pays où seuls les délinquants savent manier la kalachnikov.

Nous sommes à longueur de temps bombardés d’images. Le moindre fait divers à l’autre bout de la planète nous arrive en ouverture des JT. On est gavé d’informations sans pouvoir discriminer entre l’important et le futile. D’ouragans en guerres en passant par la psychose covidienne, un drame chasse l’autre. Alors, c’est inévitable : depuis que les antipodes s’invitent au salon, depuis, surtout, qu’on nous promet chaque jour l’Apocalypse, on sombre dans l’indifférence. Question de survie, question de santé nerveuse.

Poutine n’allait rien faire, Poutine a fait, Poutine va nous réduire sous le feu nucléaire… La guerre et sa fin en trois jours de temps. Pas le temps de se poser, pas le temps de réfléchir. Il faut accélérer jusqu’à la folie, comme ce commentaire stupide d’un reporter à la frontière polonaise. Interrogeant une famille qui vient d’arriver après des heures de route, il nous dit que les enfants sont « encore » sous le choc. Pourquoi ? Ils devraient déjà avoir oublié ?

Trois jours plus tard, on nous bombarde de chiffres : la France vient d’envoyer 500 militaires en Roumanie. On a l’heure de départ et le lieu d’arrivée, presque les coordonnées GPS et le matricule des soldats. Le ministre nous dit tout : 33 tonnes d’aide humanitaire sont déjà acheminées en Pologne, ainsi que deux avions de la Sécurité civile remplis de médicament ; 30 tonnes de matériel décollent pour la Moldavie. L’ONU prévient : « L'Union européenne doit se préparer à une crise humanitaire “de proportions historiques” en Ukraine, qui pourrait aboutir à “plus de sept millions” de personnes déplacées à l'intérieur du pays si l'offensive russe se poursuit. » À se demander si l’on n’a pas déjà la date de cessation des hostilités et les contrats de paix prêts à être signés !

Plus le temps de vivre, de mourir, encore moins le temps de penser : il faut faire vite. Très vite. Tout dire, tout montrer. Et répartir les réfugiés. Sept millions, ça fait du monde. Les maires des grandes villes postulent : à Lyon, Nancy, Saint-Étienne, Lille… Le Président Macron l’a assuré : « La France, comme tous les autres pays européens, prendra sa part pour assister la population ukrainienne, mais aussi pour accueillir des réfugiés venus de ce pays. »

Seule voix dissonante dans ce concert, Éric Zemmour, qui a dit sur RTL : « Je partage et je comprends l'émotion vis-à-vis des populations ukrainiennes », mais « il n'est pas bon d'arracher les gens comme ça loin de leur pays, de déstabiliser la France qui est déjà submergée par l'immigration. » Question pratique, il pense que les Ukrainiens « pourront plus facilement rentrer chez eux quand la guerre sera finie ». On se dit que cela ne saurait tarder, au train d’enfer où vont les choses. Le patron de Reconquête a d’ailleurs une proposition à faire pour favoriser ce processus : il faut « que nous aidions les Polonais et que la Commission européenne lève les sanctions financières contre ce pays ».

Rappelons, en effet, que la Pologne, pour oser considérer que son droit national prévaut sur le droit européen, est condamnée par l’Union européenne, depuis le 27 octobre 2021, à des astreintes de un million d'euros par jour… qu’elle refuse de payer.

Nous pouvons accueillir les Ukrainiens. Ils partagent la culture de la vieille Europe, partagent aussi nos mœurs et, comme le rappelait ici Philippe Kerlouan, ce week-end, l’Ukraine est « un pays très majoritairement chrétien, de tradition orthodoxe, bien éloigné de l'islam ». Nous pouvons leur tendre la main, ils ne la couperont pas.

Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

34 commentaires

  1. Je suis d’accord avec les propos d’Eric Zemmour, mais il devrait soigner la forme de sa formulation afin d’éviter de choquer les esprits animés de sensiblerie. Il aurait été plus convainquant avec l’argumentaire de Saintongeais

  2. D’ accord avec cet article. Ce peuple a droit à notre entier accueil car s’ intègrera volontiers, sera reconnaissant dans les années à venir et ….est plus proches de nos convictions. Sans nul doute, ils repartirons ( en majorité) dans leur pays, une fois celui-ci pacifié; Alors, Mr Zemmour vos propositions sont pleine de bon sens pour la velléité d’ accord de paix MAIS accueillons ces gens dans l’ urgence et virons les malfrats et profiteurs d’ allocs !!

  3. Marie, je vous aime beaucoup mais alors là vous me semblez être sur le petit nuage macronesque. Avant de mettre en pratique ce que vous énoncez, il convient de vérifier attentivement car, sauf preuve du contraire, l’Ukraine est un nœud de vipères, complètement corrompu et pratiquant des valeurs que rien ni personne ne peut appeler « républicaines ». Quid de la GPA, quid des néo-nazis d’Azov, quid du génocide de la population du Donbass, quid ?, quid ?.

  4. Désolée, mais c’est niet!
    je veux bien tendre la main =
    *à une pauvre famille du Donbass qui a vu l’un de ses membres tués par les ukrainiens, ou qui a perdu sa maison sous ces tirs.
    *à ces chrétiens d’Orient dont on parle plus, il est vrai tués par des gentils croyants en un dieu miséricordieux (seulement pour eux, hein, faut pas pousser),
    *à des arméniens en détresse.

    Pas à ceux qui tuent leurs voisins, refusent la conciliation, s’assoient sur les traités et les commandements de Dieu!

  5. Les Polonais accueillent les réfugiés Ukrainiens et repoussent les africains mêlés à ces réfugiés. Pour cela ils se trouvent sous la critique des zélateurs de la pensée unique. Bien sur, il faut accueillir les réfugiés Ukrainiens, les Russes le font bien depuis 14 ans pour les russophones d’Ukraine poussés à l’exil dans cette guerre civile.

  6. Ils ne la couperont pas mais nous n’avons plus les moyens financiers de les recevoir .
    Nous sommes un pays en faillite .

  7. Oui mais les ukrainiens ont dit  » Évacuons les femmes et les enfants d’abord, les hommes devront rester pour défendre le pays « .. À l’inverse de nos chers ,très très chers migrants ou les hommes sont majoritairement venus pour combattre..notre pays.

  8. Je pense que la réaction de Zemmour est saine. La Pologne est au premier rang pour accueillir les réfugiés Ukrainien. Il faut l’aider et cesser ces mesures stupides d’amende quotidienne infligée par l’UE J connais l’hospitalité Polonaise et j’engage tous les gens de bonne volonté à soutenir l’Episcopat et la Caritas Polonaises, par exemple par le biais de l’AED et de la Croix Rouge.

  9. L’honorable auteur de cet article aborde une question infiniment plus délicate qu’il n’y paraît.
    Peut-on imaginer un mélange de réfugiés ukrainiens, proches de nos valeurs culturelles, avec des immigrés dont la plupart sont d’origine afro-musulmane qui causent tant de soucis à notre pays ?…les conflits seraient inéluctables et difficilement gérables.
    Ah ! si la France ne s’était pas laissé envahir par toute cette immigration inintégrable !…

  10. Mon mari qui est très âgé me dit que les Français eux n’ont pas fuit leur pays. Mr Zemmour a raison, on ne fuit pas au bout de cinq jours son pays.

  11. Longue tradition chretienne orthodoxe, mais aussi longue tradition mafieuse … Prendre sans discernement des gens durcis par la guerre et la corruption, c’est encore une fois lacher des carnivores dans un enclos d’herbivores.

  12. « …la Pologne, pour oser considérer que son droit national prévaut sur le droit européen, est condamnée par l’Union européenne… »

    Les Polonais sont d’accord pour prendre les aides financières versées par l’UE, mais ne veulent pas respecter les traités européens qui s’imposent à eux.
    Si elle veut garder sa souveraineté, la Pologne doit d’abord sortir de l’UE et cela vaut également pour la France.

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