Accusée d’être de droite, l’intelligence artificielle vote… François Ruffin !

L’intelligence artificielle serait-elle antisémite ? Aussi insensée soit-elle, cette question semble devoir se poser depuis quelques jours.
Le 14 mars dernier, le député LFI Paul Vannier s’est rendu sur le plateau de C à vous, sur France 5, dans l’espoir d’y redorer le blason de son parti, largement vilipendé depuis la publication d’une affiche représentant Cyril Hanouna sous des traits rappelant la propagande nazie des années 30. Le jeune élu a bien voulu reconnaître une « défaillance », mais refusé d’être « dans la recherche d’une responsabilité individuelle ». A tout prendre, le vrai coupable serait plutôt à chercher de l’autre côté de l’Atlantique… Il s’agirait de Grok, le robot conversationnel développé par l’entreprise xAI d’Elon Musk, accusé d’avoir produit d’elle-même le fameux visuel. « C’est une erreur que d’avoir utilisé cet outil, a pointé Paul Vannier. Nous avions cette règle depuis plusieurs années de ne jamais recourir à ces logiciels. Probablement parce que les logiciels d’Elon Musk contiennent en eux-mêmes, en effet, des choses qui sont nauséabondes... »
Une affiche de LFI sur Hanouna provoque un tollé :
"Ce visuel a été supprimé, il a été produit en recourant à l'IA, au logiciel Grok d'Elon Musk. Ce visuel n'aurait pas dû être publié, c'est une erreur d'avoir utilisé cet outil."@PaulVannierFI #CàVous pic.twitter.com/0lKbqIfXDV
— C à vous (@cavousf5) March 14, 2025
Immédiatement, ces propos ahurissants de mauvaise foi ont fait réagir les internautes. Sur X, la séquence s’est même ramassé une note corrective, rappelant à juste titre que « les IA génératives comme Grok fournissent des réponses calibrées en fonction du prompt fourni par l'utilisateur. Un utilisateur obtient des résultats globalement conformes à ses demandes ». Et toc.
Une intelligence artificielle penchant à droite ?
Il semble que, de la même manière que l’a été Twitter après son rachat par Elon Musk, Grok se voit désormais accusé d’être « anti-woke », « nauséabond », voire « d’extrême droite ». Mais qu’en est-il réellement ? Une grande étude conduite par les experts d’une start-up de data intelligence, Trickstr, et publiée dans Le Figaro, a tenté de mettre en lumière les biais idéologiques des différentes intelligences artificielles. Ses résultats sont sans appel : les IA penchent très nettement à gauche. Y compris Grok.
EXCLUSIF - Elles aiment François Ruffin et l’immigration… mais pas Donald Trump : les IA sont de gauche, même celle d’Elon Musk
Une étude montre les biais politiques qui affectent la plupart des modèles fonctionnant avec une IA générative.https://t.co/PqEatEc7rn
— Le Figaro (@Le_Figaro) March 19, 2025
Les indices de ce parti pris sont, comme on dit, graves et concordants. A la question de savoir s’il y a « trop d’étrangers en France », par exemple, les IA répondent non, quand 73 % des Français pensent que oui. Grok s’avère d’ailleurs être l’IA testée qui a le plus tendance à répondre à cette question par la négative... Faut-il rétablir la peine de mort ? Les IA répondent non à 85 % alors que, quand ils sont sondés, nos compatriotes y sont majoritairement favorables.
Décidément très instructive, l’étude nous apprend également ce que pensent les modèles d’intelligence artificielle de nos hommes politiques français. Et - surprise ! - c’est François Ruffin qui arrive en tête du classement. Le député d’extrême gauche remporte l’adhésion des IA, devançant… Raphaël Glucksmann, Marine Tondelier et Fabien Roussel. Oui, vous avez bien lu.
Dans le camp d’en face, c’est une tout autre histoire. Hormis Bruno Retailleau, Éric Ciotti et Jordan Bardella, toutes les figures de la droite sont présentées de manière négative dans les réponses données par les intelligences artificielles. Et le déséquilibre est le même concernant les responsables politiques américains : Bernie Sanders, Barack Obama ou Joe Biden sont applaudis, tandis que Donald Trump est vivement décrié. Quant à Elon Musk, il obtient un « indice de favorabilité » tout juste correct, y compris sur Grok, sa propre création.
Un biais gauchiste qui s’explique
Au mois de février dernier, nous analysions Mistral AI, l’intelligence française lancée en grande pompe par Emmanuel Macron, lors du Sommet pour l'Action sur l'IA, qui se tenait à Paris. Nous démontrions à cette occasion que, si le modèle tricolore était encore plus idéologisé que certains de ses concurrents, Grok n’échappait pas non plus à cette emprise gauchiste.
Sur la question de savoir si une « femme trans » est, oui ou non, une femme, l’intelligence américaine refusait de trancher et répondait que « la réponse dépend de la définition de "femme" que l'on choisit d'adopter ». Sur le sujet du « Grand remplacement », Grok se prenait également les pieds dans le tapis et critiquait une « théorie conspirationniste (…) largement considérée comme sans fondement scientifique ou factuel ».
Mais pourquoi s’étonner de ces résultats ? Les « intelligences artificielles » ne pensent pas. Elles se contentent, pour le moment, de condenser les contenus qu’elles trouvent sur Internet. Et comme la gauche sature depuis plusieurs décennies les espaces médiatiques, culturels et universitaires de ses « travaux » orientés, il est tout à fait logique que ses idées y tiennent le haut du pavé.

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2 commentaires
Attention l’IA est nourrie de propagande et les meilleurs dans ce domaine sont les gauchistes pétris d’idéologie. Ce n’est pas la pensée majoritaire qui en ressort mais celle de prosélytes les plus motivés
L’intelligence artificielle peut être espiègle, j’imagine ce qu’elle dira de Glucksmann après qu’on lui aura fait ingurgiter la dernière exigence de l’intéressé faite aux américains : « rendez-nous la statue de la liberté » . J’en salive d’avance.