Affaire Auradou-Jegou : deux rugbymen victimes de MeToo ?

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Une affaire qui se dégonfle comme une baudruche. Vendredi 4 octobre, le parquet de Mendoza, où est instruite l’enquête contre Hugo Auradou et Oscar Jegou, accusés de viol aggravé en Argentine, s’est prononcé pour un non-lieu. Ce dernier sera étudié lors d’une audience à huis clos fixée au 18 octobre par le juge chargé du dossier. « La défense a demandé le non-lieu devant le parquet, et le parquet soutient le non-lieu et demande une audience auprès du juge », a déclaré à l’AFP le porte-parole du parquet de Mendoza.

Une accusation bien fragile

C’est un nouveau coup dur pour l’accusation qui enchaîne en réalité les revers depuis le début de la procédure. Dès le mois d’août, soit un mois après le dépôt de plainte, le parquet avait décidé de ne pas prolonger la détention provisoire des deux sportifs, évoquant déjà les « contradictions internes et périphériques évidentes dans le récit de la plaignante ». La découverte d’images de vidéosurveillance invalidant le récit initial de l’accusation et l’absence manifeste de « symptômes cliniques de stress post-traumatique » ont également joué en faveur des Français.

Versée au dossier il y a quelques jours, une expertise psychiatrique est encore venue entamer un peu plus la crédibilité de la plaignante. Les deux praticiens co-auteurs du document notent ainsi « une série d’inconsistances et de contradictions qui dessinent globalement un récit peu vraisemblable ». L’expertise met aussi à mal la spontanéité de la femme, relevant un « récit teinté d’influences externes évidentes, notamment de son amie » avec qui elle avait eu peu après les faits une conversation « rieuse » par messages audios.

Le tribunal médiatico-féministe

En réalité, rien donc dans le dossier n’incriminait sérieusement les deux rugbymen. Aucun élément ne plaidait contre eux. Depuis le début, ils affirmaient que les relations sexuelles avec la plaignante, une femme de 39 ans rencontrée en discothèque dans la nuit du 6 au 7 juillet, étaient consenties. Mais l’opinion publique a tout de suite été d’un autre avis. « Il faut croire toutes les femmes qui parlent », paraît-il. Voilà le résultat. Quelques jours après les faits reprochés, les Français croupissaient déjà dans les geôles du centre de détention transitoire du pôle juridique de Mendoza. « Cela doit être ici. Les crimes ont été commis ici », affirmait alors, sans la moindre précaution, le porte-parole du parquet argentin.

En France, les deux athlètes ont subi un traitement tout aussi injuste. Leur image publique a été allègrement salie par des médias acquis aux théories néo-féministes les plus vindicatives et a fait l'objet d'amalgame avec d'autres faits, tragiques, comme le meurtre d'une femme de rugbyman, par exemple dans Le Monde. Parmi les médias qui ont jeté en pâture les deux rugbymen, Envoyé Spécial qui choisit de mettre en avant la version de la plaignante - avec force détails sordides - alors que celle-ci avait déjà été démentie par de nombreux éléments factuels (vidéo, audio...) rendus publics par le procureur de Mendoza.

Selon toute vraisemblance, Hugo Auradou et Oscar Jegou intégreront dans les prochaines semaines le club de moins en moins exclusif des hommes injustement mis en cause pour des crimes sexuels. Ils y côtoieront Luc Besson, Benjamin Mendy, Gérald Darmanin, Kevin Spacey, Ibrahim Maalouf, Ary Abittan, et tant d’autres célébrités traînées dans la boue par l’idéologie MeToo selon laquelle toute femme accusatrice doit être crue sur parole. »

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

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