Affaire Lola sur France 5 : un documentaire orchestré par l’extrême gauche

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Sept mois après l’horrible meurtre de la petite Lola, France 5 proposait, ce dimanche 21 mai, un nouveau numéro de sa série La Fabrique du mensonge consacré à cette tragique affaire. Loin de s’interroger sur les liens entre immigration non contrôlée et insécurité ou de s’attarder sur la non-exécution d’une grande partie des OQTF, le documentaire qui cite Boulevard Voltaire souhaitait décrypter « comment le visage de l’adolescente est devenu, en une semaine, un symbole récupéré par l’extrême droite sur les réseaux sociaux ». Aux manettes de cette manipulation des faits, les acteurs sont tous motivés par une même idéologie.

Propagande du service public

Premier acteur, et non des moindres, le service public a participé à la production et permis la diffusion de ce nouvel épisode de la saison 3 de La Fabrique du mensonge. Avec l’argent du contribuable, France Télévisions soutient la réalisation de cette soirée qui vire rapidement au discours de propagande, comme bon nombre des programmes de France 5 désormais. Il suffit, pour s’en rendre compte, de regarder les récents invités et thèmes de débat de l’émission « C ce soir », sur la même France 5. À ses côtés, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), organisme public alimenté en grande partie par des taxes sur les entrées au cinéma, a également pris part à la production de ce numéro. Contacté pour connaître le montant de l’aide allouée, le CNC n’a pas encore répondu à nos sollicitations.

Au-delà du service public qui offre une stature non négligeable à ce pseudo-documentaire sur l’affaire Lola, deux sociétés de production sont engagées depuis plusieurs mois dans la réalisation des films pour La Fabrique du mensonge. On trouve d’abord Babel Doc, fondée en 2007 par Stéphanie Lebrun, actuelle directrice du Centre de formation des journalistes (CFJ), connu pour son orientation très à gauche, et le journaliste Sébastien Daguerressar. Longtemps consacrée à la réalisation de films internationaux, cette société produit désormais de nombreux formats pour les chaînes de télévision françaises, notamment pour le service public et Arte. Un rapide coup d’œil à son catalogue de documentaires donne la couleur idéologique des formats. Si certaines productions – sur les maux de la jeunesse ou le Covid - n’attirent pas le regard, d’autres – sur Greta Thunberg, sur l’égalité des sexes en Suède ou encore contre la gouvernance de Bolsonaro au Brésil - ne laissent que peu de doutes quant au prisme écolo-progressiste de Babel Doc.

La revanche des anciens de Canal+

Coproducteur aux côtés de Babel Doc, Together Media porte également un discours empreint de progressisme. Rien d’étonnant, quand on sait que cette société de production a été fondée par Renaud Le Van Kim, ancien producteur du « Grand Journal » sur Canal+, débarqué par Vincent Bolloré en 2015. Cofondateur de Brut, ce professionnel expérimenté définit, dans les colonnes de Challenges, sa ligne éditoriale comme « un set de valeurs progressistes et globales qui dépassent les frontières ». À savoir « le féminisme, l’écologie et les droits des minorités ». Une ligne qui semble partagée par ses employés, dont Félix Suffert Lopez, ancien de Canal+ période pré-Bolloré lui aussi, devenu au sein de Together Media l’un des producteurs de La Fabrique du mensonge. C’est à eux qu’on doit, notamment, la présence de Karim Rissouli, lui aussi ancien de Canal+ qui « ne se voyait pas travailler pour Vincent Bolloré », à la présentation de plusieurs émissions sur France 5, dont La Fabrique du mensonge.

Avec ce numéro consacré à l’affaire Lola, ce club des anciens de Canal+ tient sa revanche ou peut-être sa vengeance sur Vincent Bolloré. Avec l’aide d’« experts » hostiles au milliardaire breton, ils accusent en filigrane les chaînes du groupe Bolloré – notamment CNews et l’émission de Cyril Hanouna – d’avoir fait le jeu de l’extrême droite en instrumentalisant l’affaire Lola. Ces médias en auraient trop fait sur le meurtre de l’adolescente. Pour France 5, l’affaire Lola doit rester un fait divers.

Picture of Clémence de Longraye
Clémence de Longraye
Journaliste à BV

Vos commentaires

20 commentaires

  1. C’est eux qui instrumentalisent cet assassinat. Il n’y a aucune raison de les croire. Leur ébat n »était que blabla, précipitation et omissions.

  2. L’affaire Lola n’est pas un fait divers, c’est l’horrible histoire d’une ado massacrée par un sujet OQTF qui aurait dû être renvoyé dans son pays. L’État est responsable des violences, viols et meurtres commis par des sujets OQTF qui, la plupart du temps, ne sont jamais punis pour leurs crimes. Il faut remettre les choses à leur vraie place et si une chaîne de télé veut vraiment informer, qu’elle s’abstienne de politiser un tel sujet.

  3. et plus tard, on en arrivera comme pour « les mythes de la guerre d’Espagne », mais, chut!, c’est pour après, quand le réveil a sonné et interrompu le rêve…

  4. Il serait intéressant de savoir combien de téléspectateurs suivent encore les émissions de ces chaînes. A l’heure, où la Macronie ne loue que le système libéral, il deviendrait donc normal que les émissions boudées du public soient arrêtées.

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