Affaire Mahaut Drama : appeler à l’insurrection armée contre le RN, pas grave du tout ?

Capture d'écran Médiapart
Capture d'écran Médiapart

Ce que l’on appelle « l’affaire Mahaut Drama » aurait pu n’être qu’une saillie de mauvais goût, mais elle est devenue un fait grave et symbolique. Il faut commencer par reconnaître que personne ne connaissait, jusqu’à présent, cette trentenaire, d’abord journaliste à LCI puis humoriste, dont les thèmes de prédilection sont, entre autres, le féminisme et les LBGTQI+. Elle a su joindre ses deux passions (l’exposition médiatique et l’humour de gauche) en étant, depuis 2023, chroniqueuse sur France Inter, avec nos impôts évidemment. Avec une telle collection de brevets en respectabilité, il était bien normal que la caste médiatique s’intéresse d’un peu plus près à Mahaut Drama (le nom de scène de Mahaut di Sciullo, emprunté à l’expression américaine drama queen pour désigner quelqu’un qui en fait des tonnes et prend tout au tragique d’une manière exubérante).

Cibles habituelles et ton subversif

Dès lors, qu’y avait-il de plus respectable que d’inviter cette humoriste tellement postmoderne sur une estrade de Mediapart, le 16 mars dernier ? Pas pour du stand-up, cette fois : pour réfléchir aux dangers de la montée de l’extrême droite. C’est ça, qui est bien, avec les humoristes de gauche : ils ont un côté rigolo, pour dégommer les cibles habituelles en se donnant un genre subversif, et un côté sérieux, pour s’ériger en procureurs. Pile, la dérision ; face, le catéchisme : l’un répond à l’autre, dans un mouvement perpétuel qu’un Guy Bedos hier, un Yann Barthès aujourd’hui, ont très bien compris. Et alors, donc, elle en pense quoi, Mahaut, de la montée de l’extrême droite ? Écoutons ce verbatim, tiré de la captation vidéo de l’événement, en ligne sur le site de Mediapart depuis le 28 mars : « Comment faire pour lutter contre l’extrême droite ? Est-ce que, nous aussi, on a des factions armées, on se prépare à leur répondre ? Est-ce qu'on doit être radicaux jusqu'à ce point-là ? Est-ce qu'on doit faire la Révolution ? Encore une fois, je ne pose que des questions, mais je pense qu'elles se posent vraiment […] Dans trois ans, s'il y a l'accession au pouvoir de Marine Le Pen, c’est sûr qu’on ne pourra plus juste continuer à mettre des affiches "Patriarcaca". Il faudra qu'on leur réponde autrement. […] Moi, je ne sais pas me battre, je ne suis pas courageuse à ce point-là, mais si des gens le sont, je ne peux que les encourager. » OK. Alors reprenons, parce qu’il y a pas mal d’éléments intéressants.

« Nous aussi, on a des factions armées ? » : on est directement dans le fantasme des hordes de SS. « Radicaux jusqu’à ce point-là » : on l’est déjà beaucoup, mais là, on franchit un cap… On ajoute l’encouragement à se battre, le sous-entendu d’une réponse par les armes, avec le champ sémantique de la « Révolution »… Bref, on a compris : si le peuple vote mal, si les gens donnent un avis de fachos, la seule solution, pour défendre la liberté, c’est l’insurrection armée. Ces gens n’en sont pas à une contradiction près.

Légalement répréhensible

Pour l’instant, malgré une plainte déposée par le RN et malgré - c’est à souligner - une condamnation par Aurore Bergé, on attend encore la dépêche de l’AFP qui résumera ces propos et osera peut-être dire, dans un improbable souvenir de l’objectivité journalistique, que ces propos sont a minima polémiques, et même légalement répréhensibles. Imaginez que Zemmour ou Le Pen suggèrent de prendre le maquis et de sortir les kalachnikov de la paille en cas de victoire de La France insoumise. On hurlerait, à raison. Décidément, la gauche n’en finit pas de mourir, et elle a l’agonie bruyante. Mais gardons espoir…

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 03/04/2024 à 11:54.
Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

52 commentaires

  1. Il est temps que la Cour des Comptes s’intéresse à l’utilisation des fonds publics alloués à France Inter et d’une manière plus générale à tout l’audio visuel public. J’ai comme l’impression que des arbitrages et une remise en ligne des éditoriaux seraient nécessaires.Une part importante des auditeurs , payeurs contraints par leurs impôts, aimerait bien comprendre l’usage qui est fait de l’argent public.il y a bien des rapports sur le fonctionnement de ce secteur. Curieux personne n’en parle jamais , pas même l’Arcom .

  2. C’est normal qu’elle dise cela, puisqu’en tant qu’extrême gauche, elle est fasciste (comme B. Mussolini). Et le fascisme veut faire taire ses opposants politique par la violence, la force, puisqu’il est anti-démocratique. Tout cela est cohérent.

    • Parfaitement résumé. Malheureusement je pense que cela va continuer a s aggraver. La gauche voyant son magistère moral en perdition va devenir de plus en plus féroce.

  3. Mais où est donc passé l’Arcom ? Notre ministre de la culture ? Notre ministre de l’intérieur ? L’Etat qui subventionne Médiapart avec l’argent du con-tribuable spolié ? Sont-ils tous en weekend pascal ou toujours soumis au 2 poids 2 mesures ? D’ailleurs, va t’on continuer encore longtemps à donner la parole à des harpies, traitres au pays qui les nourrit, intouchables malgré leurs propos discriminatoires et haineux contre une très grande partie de la population spolié pour les entretenir ? Nos dirigeants, ceux qui ont mis ce système en place sont d’ailleurs autant condamnables que cette minable au cerveau bien moins développé que celui d’un cochon.

  4. Mais ,cette harpie ne se pose pas la bonne question . La bonne question est : Pourquoi et comment en sommes nous arrivés là ? Et bien c’est très simple « madame » ; c’est que la politique de CE chef des tas et son gouverne-ment de godillots est catastrophique ; la FRANCE est en faillite à tout les niveaux . Une minorité de FRANCAIS ont donnés la barre d’un paquebot à un mousse (Macron ) , et la FRANCE a pris l’iceberg de plein fouet . Voilà ou nous en sommes ! Ceux qui viendront après ne peuvent faire que mieux , car pour le pire du pire nous y sommes ! Le choix de beaucoup de FRANCAIS est déjà fait pour les prochaines élections .

  5. Cette dame Mahaut DRAMA, de son confortable fauteuil, néglige une donnée fondamentale, comme tout va-t-en guerre au berceau. Une attaque suppose un retour de bâton. C’est une loi de la nature. On ne se limite jamais à rester observateur intouchable. L’intelligence de cette dame la conduirait-elle à imaginer un instant qu’en cas de réalisation de ses invitations à insurrection, elle serait certainement une cible prioritaire en tant que Chef de guerre à l’initiative du projet ? Pas courageuse nous dit-elle. Il sera nécessaire qu’elle se vaporise afin de fuir le rouleau compresseur populaire.

  6. L’agonie n’est pas que bruyante, elle est violente et imbécile. Au pouvoir il faudra les mater. et les rendre dos cils.

  7. Le prénom Mahaut évoquait pour moi la comtesse d’Artois, de dynastie capétienne, incarnant une France jeune, lumineuse et pleine d’avenir. Son homonyme actuelle renverrait plutôt un remugle de « de profundis ».
    J’ai fait mon choix.

    • Idem , je me suis fait d’emblée la même réflexion. J’en ai conclu que sa génitrice italienne ( immigrée, donc) avait exceptionnellement lu « les rois maudits » ( ou l’avait siroté en feuilleton à la télé) durant sa grossesse-canapé; avait été fortement impressionnée par le vice et la méchanceté de la dame Mahaut, et désiré que sa fille – à défaut de garçon- soit le scorpion qui attaque sournoisement tout ce qui passe pour se venger: quand on rajoute que la  » petite » était nulle en maths, donc  » obligée » de faire une licence de lettres, et voulait aussi passer dans la boite d’écran qui paye bien sans efforts…

  8. C’est la crainte que j’ai. C’est que le RN, une fois au pouvoir, soit trop « timoré » avec avec cette mouvance et ne sache pas, où n’ose pas, les mettre radicalement hors d’état de nuire. Je ferais plus confiance à Reconquête pour cela…

  9. La gauche pourrait avoir au moins la décence de mourrir dignement mais même ça ils en sont incapables . Elle oublie qu’elle est payée avec l’impôt de nombreux électeurs du RN et Reconquête qui insultés par elle exige que leurs impôts ne servent plus à payer celle qui appelle au meurtre contre ces électeurs .

  10. LOL ! … La première question devrait être : qui connaît cette « humoriste » ? … La deuxième serait : SI elle n’était pas dans un merdia biberonné à coup de subventions venant de nos impôts, serait-elle capable de se « suffire » pour vivre ? …

    Comment expliquer que ce genre de propos ne sera pas sanctionné au prétexte que ce serait « de l’humour » comme vient de vomir l’une des quiches de la nupes se prétendant « écolo » ? … Les dérapages de cette caste médiatico-poly-tocarde permet en fait de bien mettre à jour le degré de couardise dont ils font preuve … Qu’ils aillent défendre la « démocratie » dans des pays où les femmes risquent leurs vies si elles osent revendiquer à avoir accès à l’Education et qui meurent parce qu’elles ne portent « pas bien le voile » ! …

  11. Tiens ! Toujours le même discours de la part des gauchistes : Je n’ai pas le courage d’aller me battre, mais si vous voulez y aller nous vous soutiendrons. Au delà de ça elle ne se rends pas compte que ses déclarations tombent de fait sous le coup de la loi : Incitation à l’insurrection, incitation à la haine et à la violence, toutes ces lois élaborées à dessein par la gauche révolutionnaire qui pourraient lui revenir dans la gueule comme un boomerang.

  12. Comme Arnaud Florac le dit, tout ceci se fait avec nos impôts.
    Mais nos impôts ne permettent plus depuis 40 ans d’avoir un budget équilibré, donc cette femme est payée, en partie, avec des emprunts et de la dette.
    Et ce sont les chômeurs qui s’apprêtent à payer l’addition alors que cette gauchiste éhontée continuera à arpenter les terrasses de Saint Germain des Prés où l’on aime ripailler et trier le bon grain de l’ivraie dans les effluves de l’alcool et d’autres paradis artificiels.

  13. L’idéologie mortifère de la gauche ne cesse de me surprendre. Une journaliste (si on peut appeler cela une journaliste) rémunérée par nos impôts qui incite à la lutte armée si le RN arrive en tête en 2027, soit à ce jour 13 millions de citoyens et certainement plus dans trois ans vu le bilan catastrophique de macron, ne connaît pas le mot démocratie ni le respect des français qui ne pensent pas comme elle.

  14. Comme ca vient de la gauche, les plaintes seront classées sans suite. Et puis, c’est de l’humour, n’est-ce pas?

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