Affaire Nahel : avec son réquisitoire, le parquet achète la paix sociale

Un an et demi après la mort de Nahel et les émeutes qui s’en sont suivies, le parquet de Nanterre a rendu, ce 4 mars, son réquisitoire définitif. Dans ce document d’une trentaine de pages, le ministère public réclame que le policier, auteur du tir mortel, soit jugé pour meurtre devant une cour d’assises. Le parquet considère en effet que le policier avait « l’intention » de tuer. Une position « inacceptable », pour les syndicats des forces de l’ordre, qui dénoncent « un signal désastreux [envoyé] au monde policier ». Si plusieurs syndicats préfèrent éviter de manifester par crainte de porter « préjudice » à la défense, Alliance Police nationale appelait les agents à se rassembler devant leur commissariat, ce 5 mars. « Le qualificatif de meurtre, on ne l’accepte pas. Cela voudrait dire que Florian avait l’intention de tuer », dénonce l’un d’eux, interrogé par BV. Ils craignent, en outre, que de nombreux agents finissent par ne plus utiliser leur arme par peur de se retrouver devant une cour d'assises. À l’inverse, ce réquisitoire a réjoui de nombreux élus de La France insoumise et les militants du Comité Adama Traoré. La mère de Nahel se dit, quand à elle, « soulagée ».
« Le qualificatif de meurtre, on ne l’accepte pas. Cela voudrait dire que Florian aurait eu l’intention de tuer ! » explique Loïc Travers, Délégué général Alliance. pic.twitter.com/FZEoN9dSQD
— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) March 5, 2025
La légitime défense écartée
« Mon client s'attendait à être maltraité. Le parquet n'allait pas se déjuger, cela aurait été reconnaître son erreur dans le traitement de l'affaire au départ. Pendant sa détention provisoire, Florian se considérait comme prisonnier politique. Aujourd'hui, il considère qu'il est un accusé politique. » À peine le réquisitoire était-il publié dans la presse que maître Laurent-Franck Liénard, avocat du policier mis en cause, prenait la parole, notamment dans les colonnes du Point, pour dénoncer la prise de position « hautement politique » du parquet. Dans ses réquisitions, le ministère public écarte, en effet, la légitime défense et affirme, au contraire, que le policier n’a pas agi « de manière strictement proportionnée » et que l’ouverture du feu était « à tout le moins une prise de risque inconsidérée ». Selon le procureur, « l’intéressé [ne s’est par ailleurs] pas trouvé dans un cas d’absolue nécessité » de faire usage de son arme de service. Le parquet explique, enfin, que le policier aurait pu viser le capot du véhicule ou bien les pneus plutôt que le conducteur. Autant d’éléments - tous infondés, selon la défense - qui conduisent le ministère public à demander le renvoi de cette affaire devant une cour d’assises.
Et ce, alors même que « l’intention de tuer » a été balayée à plusieurs reprises par les expertises balistiques et en accidentologie menées au cours de l’enquête. Le policier incriminé déclare en effet avoir visé avec son arme « le plus possible vers le bas afin d'atteindre une partie non vitale », mais que la trajectoire du tir a été déviée par le mouvement du véhicule qui a redémarré. Une version attestée par les expertises. D’autre part, comme le rappelle Maître Liénard, viser un capot ou des pneus ne permet pas d’arrêter un véhicule. Enfin, si le parquet ne reconnaît pas la légitime défense, la défense souligne que le voiture avait déjà manqué de renverser au moins deux piétons et un cycliste et, donc, qu’en redémarrant, Nahel pouvait mettre en danger d’autres personnes. Les parties civiles et la défense disposent désormais d’une dizaine de jours pour formuler leurs éventuelles observations. Ce sera aux juges d’instruction de confirmer (ou pas) le réquisitoire définitif.
Un policier et sa famille menacés
Pour Maître Laurent-Franck Liénard, ces réquisitions ont été formulées « pour que les banlieues ne flambent pas ». Au micro de BFM TV, l’avocat développe, faisant référence aux émeutes qui ont suivi la mort de Nahel : « Quand la France brûle, quand on met le feu à la France entière dans les cités, j’imagine qu’il est difficile pour le parquet, de dire : "ce policier, on ne va pas le juger". » Autrement dit, en réclamant un procès pour meurtre aux assises, le ministère public tente d’acheter la paix sociale. « On veut [le] juger pour meurtre peut-être pour éviter que la rue s'embrase à nouveau. [...] Sauf que, derrière, il y a un homme et une famille », rappelle l'avocat de la défense au Point.
En effet, ce policier, visé, comme son avocat, par de nombreuses menaces de mort vit aujourd'hui « caché » avec sa famille, affirme Jean-Christophe Couvy, secrétaire nationale d’Un1té, invité de CNews. Compte tenu de ces menaces « extrêmement graves », Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, annonçait, en novembre 2023, qu’ils faisaient « l’objet d’une surveillance ». Le syndicat Un1té a par ailleurs réussi à lui obtenir une protection fonctionnelle à laquelle il a le droit. Son nom et son adresse ayant été divulgués dans la presse, il a également été contraint de « déménager loin » et de refaire sa vie dans l’anonymat.
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58 commentaires
Un parquet qui cire les pompes d’un pouvoir apeuré et nous glissons dans le grand complot du mutisme, sourd et aveugle d’une société qui met la vérité sous le boisseau à son corps défendant. La Police est notre dernier rempart mais la magistrature fait le mur. Je ne serai « soulagé » que lorsque Florian sera couvert des fleurs de la justice vraie.
Selon certaines rumeurs Macron serait derrière cette manœuvre, pour faire plaisir à l’Algérie…
Que cela soit Macron ou le Parquet, ils n’ont pas à faire plaisir à quiconque, la LOI, c’est la LOI, ce Policier ne peut pas être jugé deux fois pour le même fait
Preuve que la justice est très bien politisée. Où est son indépendance ? Peut-être dans les placards de l’Elysee. C’est proprement scandaleux. Ce policier a fait son travail au risque de sa vie et il se retrouve accablé avec sa famille. Cest ‘une honte
A travers ce policier véritablement crucifié, c’est notre police qu’on assassine, qu’on se le dise fort et clair !
C’est la France algérienne. A quand un gouvernement unique algérien ?
« Acheter la paix sociale »! est-ce-que cela veut dire que la majorité des maghrébins en France, veulent la guerre?
quel justice pourrie, en majorité gauchiste à la botte du pouvoir ! c’est vraiment une honte !
Est- il interdit de dire que, dans cette affaire, les magistrats du parquet, « indépendants », comme chacun sait, se sont comportés comme ceux qui refusent d’obtempérer ?
Le soucis, comme chacun le sait, c’est que nous sommes envahis par une magistrature gauchiste dont le seul objectif est la déstabilisation du pays, pour mieux pouvoir s’imposer et diriger. Il va bien falloir à un moment donné faire un grand ménage dans cette administration destructrice. Comme Trump est en train de le faire au US
Un jour viendra où la Police, toute la Police, la gendarmerie se refusera de quitter leurs commissariats ou leurs casernes. Nous verrons comment réagira le peuple et la justice toujours malveillante envers les honnêtes gens, et excusable envers les fripouilles.
Ras le bol des magistrats rouges, certains de leur impunité, pour qui la justice est un moyen d’asservir les français à leur idéologie mortifère.
On va faire trainer ça en longueur pour noyer le poisson dans 5 ou 6 ans il y aura un non lieu ou une peine de principe, il serait étonnant que le juge ne suive pas le proc
Il me semble qu’ils oublient que l’opinion publique, ces électeurs silencieux, ne sont pas dupe, j’ignore si la gauche s’en rend compte.
Cela fait des années que l’on martelle que la justice défend les malfrat et condamne les victimes. S’il y avait eu des innocents tués par ce véhicule la donné aurait elle changé ?
quelle honte ce policier n’a fait que son travail et c’est lui qui est puni au nom de la paix social ? mais dans quelle démocratie vivons- nous ?
Bonne question
Une nouvelle preuve, s’il en était besoin, de la lâcheté et de l’inconséquence de nos hommes politiques.
Ce n’est pas comme ça que la peur va changer de camp. Triste France.
Toute cette affaire est un scandale, jusqu’à Macron qui avait soutenu publiquement ce délinquant récidiviste mettant ainsi la famille de ce policier en danger
6 mois de stage dans un commissariat et sur le terrain dans une banlieue style Marseille Nord ou Vénissieux devrait être obligatoire pour les magistrats
Seule profession totalement irresponsable, et extraordinairement imbue d’elle-même…