Affaire Nahel : les expertises invalident la version des parties civiles

@Silanoc/Wikimedia commons
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« La police tue. » C’est le constat qu’a fait une grande partie de la gauche, suite à l’affaire Nahel. Pourtant, les milliers de pages du procès-verbal remettent en perspective la culpabilité du policier mis en cause dans la mort de ce jeune homme, suite à son refus d’obtempérer. En effet, ce 18 septembre, nos confrères du JDNews ont eu accès aux documents relatifs à l’enquête. Selon cette expertise, la version des parties civiles ne tient pas.

Et pour cause : il s’avère que le policier n’a pas frappé Nahel à la tempe avec la crosse de son arme, contrairement à ce qu’affirme Farid, le passager du véhicule. En effet, l’autopsie ne révèle aucune ecchymose sur le visage de Nahel. Les seules marques sur son corps ont été datées de quelques jours avant l’altercation. Par ailleurs, le copilote de Nahel, témoin de la scène, assure que Nahel a redémarré involontairement son véhicule. Les experts assurent que ce récit ne tient pas : pour redémarrer la Mercedes, quatre actions successives, distinctes et volontaires, sont de mise.

La reconstitution des faits remet, en outre, en cause la volonté du policier de tirer un coup létal : l’accélération de la voiture semble avoir dévié le coup de feu. Encore un témoignage rendu caduc : « Et comme [Nahel] se protégeait [prétendument des coups de crosse du policier] et qu’il était un peu sonné, son pied a glissé de la pédale et la voiture a commencé à avancer. C’est à ce moment-là que le policier a tiré », assurait Farid H. Le policier ayant ouvert le feu est toujours mis en examen pour homicide volontaire. Le second est témoin assisté pour complicité de meurtre.

Le récit des policiers correspond aux résultats des expertises

Le récit des parties civiles déplorait le tir mortel du policier alors même que ni sa vie ni la sécurité d’autrui n’étaient mises en danger. Le récit des deux policiers assure le contraire. Leur version n’a jamais varié. Aujourd’hui, c’est l’hypothèse qui correspondrait le mieux aux résultats fournis par les nombreuses analyses et reconstitutions opérées.

Pour rappel, au mois de juin 2023, Nahel, mineur de 17 ans, a été abattu par un policier suite à un refus d’obtempérer. Il roulait sans permis, mettant en danger de nombreuses vies ainsi que celle des deux policiers qui effectuaient les contrôles routiers. La France connut alors une grande séquence d’émotions et d’émeutes violentes contre les forces de l’ordre.

Une affaire politique plutôt que judiciaire

Pierre-Marie Sève, directeur de l’Institut pour la justice, analyse pour BV : « Les parties civiles qui ont témoigné pourraient être reconnues complices des délits commis par Nahel Merzouk. On ne pouvait absolument pas se fier à la parole de ces témoins-là. » Il poursuit : « Même si cette parole n’était pas fiable, elle a eu énormément d’impact. Au début de l’affaire, personne ne dit rien. Et puis la vidéo et les déclarations ont mis le feu aux poudres et ont lancé la polémique. »

Outre la version des parties civiles, Pierre-Marie Sève pointe du doigt la dimension politique de cette affaire : « L’affaire Nahel reste dramatique parce qu’il y a eu la mort d’un mineur. C’est, en fait, une gigantesque opération politique pour des groupes divers et variés, des élus, La France insoumise, etc. Toute cette histoire a été complètement politisée. Ce n’était plus une affaire judiciaire. »

Selon le directeur de l’Institut pour la justice, le sort des policiers est lié à cette médiatisation de la parole des complices et à la récupération politique de certains groupe de gauche : « L’un des policiers a été mis en détention provisoire, ce qui est vraiment quelque chose de rarissime. Il ne serait pas allé en détention provisoire s’il n’y avait pas eu tout ce brouhaha autour de l’affaire. » Il poursuit : « Il a dû y avoir des pressions politiques, peut-être des pressions du ministère de la Justice, et puis tout simplement aussi une ambiance qui font que les magistrats ont craint de le laisser en liberté de peur d’attiser les émeutes. »

Raphaelle Claisse
Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Dans cette affaire le Procureur (aux ordres du gouvernement) et le juge d’instruction (indépendant) ont oublié que les témoins dans la voiture sont complices parce qu’ils n’ont rien fait pour empêcher Nahel de rouler : ni en essayant de le convaincre d’obtempérer, ni en tournant la clé de contact (ce qui était pourtant facile).
    De plus ces témoins, qui pouvaient agir mais n’ont rien fait, sont coupables de non assistance à personne en danger.
    Et l’on apprend aujourd’hui qu’ils sont coupables de faux témoignage.
    Ce sont trois motifs de mettre en examen ces témoins, mais notre personnel judiciaire semble ne pas y penser. De tels « oublis » se reproduiront aussi longtemps que notre personnel judiciaire sera sous l’influence de la Gauche.

  2. Il n’y a que les gauchistes et les émeutiers pour croire les déclarations d’un délinquant soit pour donner du réel à son idéologie soit pour ravager le pays …. Quoique dans les deux cas la France et sa démocratie sont leurs ennemis

  3. Aujourd’hui nous vivons dans un pays où la parole de délinquants est devenue sacro-sainte et la parole de la police est remise en question. C’est un vrai scandale qui démontre que nos politiques ne sont pas à la hauteur car c’est à eux que revient la responsabilité et le devoir de faire changer les choses qui ne marchent pas dans notre pays.

  4. QUESTION : Est-ce celui qui nous amène droit dans le mur « des lamentations faillilitaires » aurait eu le même jugement « sans appel » : « inexplicable » et « inexcusable », si le policier avait été tué à la place du délinquant qui conduisait sans permis et pour cause puisque mineur ?

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