Affaire Richard Millet : CNews accusé d’homophobie

R Millet P Praud CNews
capture d'écran X

« Homophobe », « répugnant », « honteux et illégal »… La polémique enfle, après les déclarations, sur CNews, de l’écrivain Richard Millet. Dans l’émission L’Heure des pros, diffusée vendredi dernier, l’écrivain - véritable bête noire de la gauche parisienne depuis la sortie de son livre Éloge littéraire d’Anders Breivik, en 2012 - a raillé la candidature de Lucie Castets au poste de Premier ministre. « Qui c'est, cette femme ? On a choisi une inconnue, sexuellement correcte en plus, qui est de gauche. Ce n'est pas possible ! », a-t-il jugé, avant d’être repris par Pascal Praud. « Ça veut dire, quoi une orientation sexuelle correcte ? Le modérateur que je suis se doit d’intervenir ! » L’essayiste a alors développé sa pensée, conscient d’avoir mis un pied en terrain glissant. « Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Ça fait partie du sujet. C’est presque une construction. Une femme de 40 ans, pas mal. Elle est sexuellement bien orientée selon les nouvelles normes du nouveau monde. […] Lorsqu’on est dans une logique politique de ce genre, c’est un plus. » Dont acte.

La discussion aurait pu s’arrêter là, mais c’était compter sans les petits commissaires politiques de la bien-pensance. Là où Pascal Praud et bien d’autres ont entendu « sexuellement correcte », l’ensemble de la presse de gauche a voulu entendre « sexuellement INcorrecte ». Comme par hasard. 20 Minutes, Le HuffPost, L’Internaute, Midi libre… tous ont dénoncé des propos « homophobes ». Et qu’importe si Richard Millet a précisé, dans la foulée, que Lucie Castets était « sexuellement bien orientée » (et non pas « sexuellement mal orientée »). L’occasion était trop belle de créer une polémique de toutes pièces.

La récupération de la gauche

La gauche politique s’est également jetée sur cette séquence comme la vérole sur le bas clergé. « L'homophobie est un délit, pas une opinion politique », a déclamé Sandrine Rousseau, sur X. « Toujours plus loin dans l'abjection », a réagi le communiste Ian Brossat, sur le même réseau social. Réaction, également, dans les rangs de LFI avec le député Hadrien Clouet : « On sait depuis longtemps que Richard Millet est un cuistre fasciste. Si CNews l'invite, c'est pour délivrer les ordures constitutives de sa pensée. »

Ravie de trouver là une nouvelle pièce à conviction contre CNews, la députée Sophie Taillé-Polian (Génération.s) a annoncé saisir l’Arcom. Même démarche de censure de la part de Fabien Roussel, le patron du PCF, qui a estimé que « face à la haine homophobe, le régulateur doit agir avec la plus grande fermeté ».

Devant la fronde, Pascal Praud a dû prendre la parole. « On prête à Richard Millet des pensées qu’il n’a pas. Il suffit d’écouter la séquence dans son intégralité pour s’en convaincre », a-t-il déclaré, sur X. Il revient désormais à l’animateur d’inviter ses chroniqueurs avec le plus grand soin. Car ceux qui ont juré sa perte et la fermeture de sa chaîne sont prêts à tout pour arriver à leurs fins.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

41 commentaires

  1. Et quand bien même il aurait exprimé par l’ironie ce qu’il pense de l’orientation sexuelle de Mme Castets ? Il va devenir imposible dans notre pays d’exprimer la moindre réserve sur le politiquement correct. La France république socialiste soviétique, en attendant l’UE de même des RSS, n’est plus loin.

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