Affaire Traoré : ce sont les gendarmes qui pourraient demander des comptes !

Instagram ©StellaMcCartney
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La Justice vient de prononcer un non-lieu dans l’affaire Adama Traoré, mort en juillet 2016 à la suite de son interpellation par des gendarmes à Beaumont-sur-Oise : « Aucune trace de violences ayant contribué au décès d’Adama Traoré n’a été notée lors des autopsies et des expertises de synthèse. » Fin de sept ans d’instructions, d’expertises, de battage médiatique, de manifs… Mais Assa Traoré ne l’entend pas de cette oreille : « Nous contestons ce non-lieu qui est une honte pour la Justice française », a-t-elle martelé sur France Info. Loin d’y voir un point final, Assa Traoré veut en faire un nouveau carburant. Elle a d’ores et déjà annoncé, indignée, que la famille faisait appel. Une manifestation est organisée ce 5 septembre. Mais ne sont-ce pas plutôt les gendarmes, à présent, qui seraient fondés à s'indigner ?

Lenteur de la Justice et complaisance des médias

Ils pourraient, par exemple, demander des comptes à la Justice qui a laissé traîner et envenimer l’affaire durant sept ans, acceptant frileusement sans moufter expertises et contre-expertises. Le livre de la mère de l’un d'entre eux, Virginie Gautier, est éloquent : dans Mon fils n’est pas un assassin (Robert Laffont), elle décrit l’impitoyable rouleau compresseur qui s’est abattu sur son fils et la famille de celui-ci. Dès l’annonce du décès d’Adama Traoré, « le secteur de Persan-Beaumont-Champagne-sur-Oise s’est embrasé » : véhicules incendiés, pompiers caillassés, mobilier urbain saccagé. Viennent ensuite les menaces de mort contre les gendarmes, mais aussi contre leurs femmes et leurs enfants. Leurs noms sont tagués dans les cités. Ils doivent être exfiltrés. En deux heures, son fils doit partir avec sa femme et sa fille de 8 mois.

Ces gendarmes pourraient aussi pointer du doigt nombre de médias, et non des moindres. Virginie Gautier, qui se définit plutôt de gauche, cite notamment Mediapart. Suivi par la meute de ses épigones, le pure player a sonné l’halali : « J’aimais beaucoup Mediapart avant… Or, ces journalistes ont créé de toutes pièces une icône » : Assa Traoré. Elle est devenue l’intouchable soror dolorosa. Toute remise en perspective des faits est réputée abjecte. Les gendarmes sont coupables, forcément coupables. Un discours biaisé est colporté tête baissée. Dans la bouche d’Assa Traoré, ses frères sont des prisonniers politiques, de nouveaux Soljenitsyne dans l’archipel du goulag français : « Cinq de mes frères sont passés par la case prison, on a fait presque toutes les prisons d’Île-de-France », s’exclame-t-elle avec emphase, en avril 2021, devant le TGI de Paris. Dans ces incarcérations aux motifs crapuleux, elle voit, avec une mauvaise foi confondante, la preuve irréfragable de l’acharnement judiciaire.

Ces médias auraient pu, a minima, avoir l’honnêteté de ne pas relayer les accusations de racisme à l’endroit des gendarmes, puisque deux d’entre eux sont… antillais. Les magazines féminins comme Causette ou Elle ne sont pas en reste : ils exaltent « une militante charismatique et tenace », et tant pis si celle à laquelle ils tressent des couronnes de lauriers fait l’éloge de la polygamie - « une expérience formidable » - à travers l’exemple de ses parents. Même la presse internationale s’en est mêlée : en décembre 2020, Assa Traoré est à la une du Time, sacrée « gardienne » de l’année. Dans un clair-obscur à la Rembrandt, la photo est quasi christique. La seule touche de couleur est le bleu de sa tunique, comme la Vierge. Les gendarmes, dont la vie a basculé restent, quant à eux, des ombres anonymes en uniforme, sans épaisseur humaine.

Complicité de l'extrême gauche et des marques de luxe

Les gendarmes pourraient demander des excuses à l’extrême gauche, La France insoumise et EELV, qui ont fait d'Assa Traoré leur pasionaria et de leur présomption d’innocence des confettis. Louis Boyard, Éric Coquerel ou encore Mathilde Panot et Sandrine Rousseau ont soutenu sans faillir Assa Traoré, arborant ses tee-shirts, multipliant les selfies en sa compagnie, faisant mine de croire à ses « contes de faits » et à la fable des frères Traoré, ces doux agneaux immolés. Aucun d’entre eux n’a trouvé indécente la mue de la jeune femme en chef avisé d’une petite entreprise : la marque « Adama » a été déposée à l’INPI le 30 septembre 2016, « propriété collective de dix membres de la famille Traoré, déclinable en photographies, cartes, objets d’art, serviettes de toilette en papier, etc. » Assa Traoré devient ensuite l’éphémère égérie, dans le luxe, de Louboutin et Stella McCartney. À l’extrême gauche, on ne s’émeut pas de cette complicité de woke washing avec des entreprises de luxe engraissant le grand capital.

Mais les gendarmes pourraient aussi en vouloir à l’État et au gouvernement, aux abonnés absents pour les défendre, voire complices objectifs d'opérations de dénigrement à leur endroit : comment, à titre d’exemple emblématique, Assa Traoré a-t-elle pu avoir l’autorisation de s’exprimer dans des lycées ? Lycée Voillaume à Aulnay-sous-Bois, lycée Angela-Davis à Saint-Denis, lycée Romain-Rolland à Ivry, lycée Jean-Jacques Rousseau à Sarcelles…

Oui, ce sont les gendarmes, dont l’honneur vient d’être enfin lavé, qui pourraient demander des comptes.

Gabrielle Cluzel
Gabrielle Cluzel
Directrice de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

61 commentaires

  1. Mme Cluzel, c’est sans mauvais esprit que je vais vous titiller, mais fustiger l’éloge de la polygamie par des magazines différents tout en écrivant « contre les gendarmes, mais aussi contre leurS femmeS » me paraît bigrement paradoxal.

  2. cette famille abjecte n’a aucune honte, de père en fils ils ont fait de la prison ces  » pauvres victimes  » , mais ces gens là n’ont aucune dignité, et j’espère que la manif qu’il prévoit sera interdite et refoulée manu-militari !

  3. Hier soir sur C News tous les détails ont été donnés sur cette affaire et cette famille !! Ahurissant !! Et un fait m’a interpellée au moment où tout le monde parle de « politique familiale »: Si j’ai bien compris le patriarche « Traoré » aurait eu 17 enfants avec une polygamie de 4 femmes ? Sommes nous vraiment en France ? pourquoi acceptons nous de telles dérives ?
    Si l’on remettait les AF dès le premier enfant et que de 1 à 3 on les majore de 20% et à partir du 5ième du même père plus rien ? Rien n’empêche les fanatiques des familles nombreuses d’en pondre des quantités mais plus aux frais de l’Etat !! et moins d’enfants traineraient dans les rues et les quartiers chauds !! Bon espérons que certains de ce forum , au vu de certaines opinions ne vont pas m’assassiner !!! Prendre certaines femmes pour des poules pondeuses à mon avis n’est pas très moral !!

    • Totalement approuvé ! C’est le premier enfant qui coûte cher en investissement « matériel ». Qu’on donne un petit « coup de pouce » à ceux qui souhaitent (ou qui ne font pas gaffe) en pondre plus, pour agrandir le logement (mais on peut les mettre 2 par 2), OK. Mais, à partir de 5, le logement est suffisamment équipé et ce n’est pas à la société (les autres ; ceux qui travaillent et ne peuvent en gérer correctement + de 2) de nourrir/habiller les surnuméraires des galipettes inconsidérées ! On devrait, au contraire les pénaliser et les laisser assumer leur inconséquence s’ils n’ont pas un terroir « de souche » justifiant la réquisition future des bras utiles (pour relever de vieilles pierres, par exemple : voyez les jeunes courageux de Guédélon

  4. Si Assa Traoré a pu déverser sa haine dans des lycées c’est qu’elle a bénéficié de complicités haut placées. Qui sont ces complices de l’ombre ? Les membres du gouvernement qui les côtoient chaque jour les connaissent trop bien mais feignent d’ignorer leur sordide stratégie qui s’avère dévastatrice pour notre pays. Quand allons-nous enfin faire le vrai ménage au sein de nos ministères pour éradiquer ces taupes malfaisantes qui oeuvrent sournoisement contre le peuple de France ?

  5. Mon véhicule est flashé à 56 au lieu de 50 km/h : je paie 90 € : elle organise et prend la tête d’une manifestation interdite et….rien.
    Des élus de gauche participent à cette manif interdite en arborant leur écharpe tricolore et….rien.
    Vive la France

  6. Mais on va donner du crédit à ce genre de femme encore combien de temps ? Le fait d’en parler c’est lui donner de l’importance surtout quand on connaît la qualité d’honnêteté des individus.

  7. Si une cagnotte est lancée pour aider les militaires à porter plainte contre la justice et contre les media, je pense que je donnerai une 3me fois.

  8. Allons-nous repartir pour une série de provocations, de voitures brûlées, de caillassages ? Au nom de quoi permettons-nous

  9. Belle analyse d’une enfume politico judiciaire, avec complicité lucide des médias ,il s’agissait de nous fourguer du racisme par tout les moyens même les plus tordus, pour ensuite s’autoproclamer champions du Bien et en tirer des bénéfices médiatiques et électoraux.
    L’Etat ne s’est pas battu pour les siens , il ne roule que pour sa Caste.

  10. Très bon article qui remet les pendules à l’heure ! Oui, enfin, l’honneur de ces gendarmes vient d’être lavé !

  11. Ce qui est une honte pour la justice française c’est de laisser cette femme cracher sa haine , intervenir dans des lycées , organiser des meetings pour défendre des voyous . Que ces gendarmes qu’elle a trainé dans la boue lui fasse un procès et demandent des dommages et interêts , que l’état fasse pénitence auprès d’eux pour les avoir traité ainsi . La honte ce sont toutes ces marques qui soutiennent cela . La vraie justice virerait cette éxitée et sa famille .

    • Lisez (ou relisez ) « le destin français »; d’Eric Zemmour, dans lequel il démontre que le France a toujours été trahie par ses élites.

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