Afrique du Sud : faillite énergétique sur fond d’empoisonnement…

Drôle de titre, me direz-vous, pour un article traitant de fourniture d’électricité… Après vingt-cinq années de gouvernement ANC (African National Congress), qui était censé apporter liberté et richesse aux soixante millions de Sud-Africains libérés du joug de l’apartheid, l’Afrique du Sud prestement qualifiée de « pays arc-en-ciel » n’en finit pas de dégringoler vers des abîmes sociaux et économiques dont nul ne connaît aujourd’hui la profondeur…
On savait déjà que la corruption rampante s’était lentement faufilée dans tous les rouages de l’État et qu’elle gangrenait, lentement mais sûrement, tous les secteurs de la vie publique sud-africaine, mais on pensait quand même que la solidité du système mis sur pied par les Boers depuis des générations résisterait tant bien que mal à cet insidieux mal. Force est aujourd’hui de constater que cet immense pays, riche et puissant sur tous les plans, est devenu un colosse aux pieds d’argile qui prend plus vite que prévu le même chemin que son jadis florissant voisin le Zimbabwe, devenu l’un des pays les plus pauvres de cette partie du continent africain.
L’électricité fournie par Eskom, la centrale électrique sud-africaine depuis sa création en 1953, avait largement contribué à la success story de ce pays sur les plans agricole et industriel. Elle illuminait même les pays limitrophes, tant sa capacité était importante et rarement mise en défaut. Aujourd'hui, le pays fait face à une crise de l’énergie sans précédent qui met à mal ses capacités industrielles et agricoles.
Dépendant essentiellement du charbon pour sa fourniture électrique, l’Afrique du Sud avait commencé d’amorcer, depuis quelques années, une reconversion énergétique en mettant en chantier des champs d’éoliennes et de panneaux solaires financés par des pays européens sous le nom de Just Energy Transition, à hauteur de huit milliards de dollars (aujourd'hui, l’Afrique du Sud dépend à 80 % du charbon et est le principal émetteur de gaz carbonique sur le continent). Il faut rappeler que cette faillite énergétique qui ne date pas d’hier avait commencé vers l’an 2000, lorsque les mines (jusque-là parmi les premières du monde en termes d’efficacité) commencèrent d’être gérées par les petits copains du nouveau pouvoir. La qualité du charbon produit s’était alors tellement dégradée qu’elle nuisait à Eskom, chargée de la transformer en électricité. Vint ensuite l’arrivée de ces mêmes petits copains à la tête de la centrale elle-même, qui commença alors d’être d’une rare inefficience. Dans ce pays jamais privé d’électricité, les délestages firent leur apparition jusqu’au point où, aujourd’hui, certaines parties du pays n’ont de l’électricité que huit heures par jour. La grande ville de Johannesburg, centre des affaires du pays, est souvent privée de lumière dans les rues. Le soir venu, et pour pallier la séance de feux de circulation, des comités d’habitants se sont organisés pour régler la circulation aux carrefours afin d'éviter les accidents… Puis à ces délestages techniques de plus en plus fréquents sont venus s’ajouter les vols des câbles électriques.
Depuis plusieurs mois, la crise énergétique se double d’une mise sous tutelle des mines et de la centrale électrique par de véritables gangs violents. Ces gangs pillent au vu et au su de tout le monde le charbon de ces mines, qui est vendu dans des circuits parallèles au plus disant. Pire encore, la tentative d’empoisonnement du nouveau patron d’Eskom, André de Ruyter, nommé en 2019 par les autorités pour essayer de mettre fin aux actes de sabotage dans la centrale. Un matin, il fut empoisonné par son café dans lequel on avait versé un mélange d’arsenic et de cyanure. Échappant de justesse à la mort, de Ruyter, grand patron de l’industrie locale, a depuis quitté son poste et le pays où il était né, il y a cinquante-cinq ans. Interrogé par Andrew Harding, le correspondant de la BBC en Afrique du Sud, Gwede Mantashe, ministre de l’Énergie, a refusé avec colère de commenter la tentative d’empoisonnement du patron d’Eskom, qu’il a qualifiée de spéculation…
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33 commentaires
La France est en train de suivre le même chemin que l’Afrique du Sud. Mais, beaucoup ne veulent pas s’en apercevoir.
Afrique du Sud et Algérie: même combat. Les deux plus riches pays du continent sont gérés par des corrompus
Cette perle de l’Afrique, est devenue, ce que deviennent les pays décolonisés, gérés par des autochtones qui ne pensent qu’a se gaver, et n’amènent jamais le bonheur à la population. Aucun pays africains, n’est devenu mieux que lors de sa colonisation. La Rhodésie, autre perle de l’Afrique devenue le « Zimbabwe », est un échec total. L’Occident devrait arrêter d’aider à fond perdu ces pays, c’est ce qu’a compris la Russie avec sa politique africaine du : Donnant – Donnant !
« la Russie avec sa politique africaine du : Donnant – Donnant ! ». Oui, et cela semble fonctionner.
il est beau le monde des africains sans les blancs.
C’est toujours la même chose et dans tous les coins du monde.
Gauchos, pourris dans une politique de petits copains, incompétents, anti-blancs, menteurs et violents.
Il paraît aussi qu’au Sénégal celà va très mal….Etonnée ? non. Mêmes principes et mêmes résultats.
Gauchos, mais pas seulement. Les gauchos ont bien évidemment de très lourdes responsabilités. Mais ce ne sont pas les seuls ! L’Afrique du Sud, c’est la démonstration que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Les bonnes intentions de l’anti-racisme. De l’anti-racisme à toutes les sauces. Ce n’est pas l’anti-racisme qui fait marcher l’économie, la société, la famille, la sécurité, l’école, les centrales électriques et tout ce qui fait la cohésion d’un pays. On ne fait jamais rien dans la vie en étant « contre » On construit, on donne du sens en étant « pour ». Pour quoi les Sud Africains veulent ils s’engager ? Vous le savez ? S’ils ne le savent pas vraiment, vous pouvez être sûrs que d’autres (suivez mon regard) le sauront pour eux.
Pour un peu nous pourrions faire un parallèle avec l’Algérie oh mais non faut pas !!
Oui mais pas complètement. Deux « ciments » bien sprécifiques donnent à l’Algérie une « cohésion » qu’on ne retrouve pas en Afrique du Sud : Le FLN (l’armée) et l’Islam. Deux « acteurs » autrement « efficaces » que l’ANC. Ils n’ont pas de Prix Nobel de la Paix, mais ils ont du pétrole et des « arguments »
Quel malheur pour ce pays que j’ai connu avant Mandela, ce pays était riche et magnifique, faire la route des jardins était un ravissement , de Port Elisabeth à Cap Town, qui pour moi à l’époque voulait dire Barnard et la première greffe du coeur, un pays puissant, aujourd’hui un coupe gorge, où les copais des copains dans leur rage anti blancs, ont mis le pays à genoux.
Lire Vagabond des Mers du Sud de Moitessier …..
Pour y avoir vécu au moment de la fin de l’apartheid, j’y ai vu le début de la dégradation du pays et le détournement systématique des fonds publiques, l’abandon de l’entretien des infrastructures, bref la déchéance totale. Comment voulez-vous qu’un pays soit bien gouverné quand le président « élu » se targue d’avori appris à lire et à écrire en prison à vingt ans ? De plus l’appartheid n’a jamais été éliminé mais a seulement changé de bord.
comme dans tous les pays qui ont chassé les blancs aidé bien souvent par des gouvernements ou des ONG blanc de peau les pays sont à la proie de mafia qui profite de rente pour eux non pour le peuple
Salauds de boers ils ont sûrement saboté quelque chose. Le charbon peut-être. Quant aux mafieux, y a des leçons à prendre chez Vladimir pour ce qui est du café.
Nous ne sommes pas très loin de bientôt subir le même genre de situation par la faute de nos élus .
Elle n’est pas belle la république arc-en-ciel ?
Très sincèrement, je suis d’autant plus désolé pour eux que ce pays nous montre la voie qui nous attend.. délestages frôlés de peu l’année dernière, gants violents, copinages aux plus hauts sommets… reste à voir qui d’eux ou de nous touchera le fond le plus vite… en revanche, ce que je trouve presque drôle, c’est le passage sur les pays européens qui financent les éoliennes chez eux… toujours prompts à prendre l’argent, tout en accusant les occidentaux de tous les maux… mais comme nous sommes assez c.ns pour financer tout cela…
Bin quoi? C’est entre frères maintenant, c’est beaucoup moins grave….
Et il y en a encore pour nous seriner que pour lutter contre l’immigration c’est de développer les pays d’origine. Que n’avons nous pas entendu cette argutie lénifiante depuis cinquante ans pour un résultat que l’on connaît d’avance.