« Agression du sanctuaire national » : l’avertissement du patron des gendarmes
Une lettre qui fait du bruit ! Le général d’armée Hubert Bonneau, directeur général de la gendarmerie nationale, à l’occasion des vœux du Nouvel An, a adressé à ses grands subordonnés une lettre (révélée par Le Monde) dans laquelle il ne se contente pas de souhaiter une bonne année et une bonne santé aux 130.000 « pandores » d’active et de réserve. « Depuis l’invasion russe en Ukraine, la possibilité d’un conflit armé et d’une agression du sanctuaire national doit être sérieusement envisagée », écrit en effet celui qui a pris ses fonctions le 31 octobre dernier.
Est-ce à dire que la guerre est à nos portes ? Personne n’en sait rien, mais...
À ce sujet, la semaine dernière, Hubert Védrine, lors d’une conférence aux stagiaires de l’École de guerre, dont le thème était « 2025 : l’année de tous les périls ? », déclarait : « Je pense un peu différemment de la moyenne, je ne pense pas que la Russie se lance dans une attaque insensée contre autre chose que l’Ukraine. » Et l’ancien ministre des Affaires étrangères d’expliquer : « Si Poutine avait voulu attaquer d’autres pays, il l’aurait fait, il y a deux ou trois ans, quand l’OTAN était désarmée, incomplète, les pays baltes pas assez armés, etc., et les opinions croyaient que c’était impensable. Il aurait fallu tenter le coup de surprise à ce moment-là… » Appréciation personnelle d’un ancien responsable se tenant très au fait des affaires de ce monde mais qui a eu, d’ailleurs, l’honnêteté intellectuelle d’ajouter immédiatement : « Mais je ne peux pas le prouver… Mais je ne peux pas le démontrer. C’est pourquoi je suis totalement favorable à la reconstitution de l’équilibre des forces, l’équilibre de la dissuasion… » Les militaires ne font pas de spéculations mais sont payés pour envisager toutes les hypothèses, notamment les plus « dimensionnantes », comme on dit aujourd’hui, et s’y préparer.
Les gendarmes : d'abord des militaires
Et les gendarmes - on l’oublie parfois, peut-être depuis que la gendarmerie a été rattachée au ministère de l’Intérieur sous Sarkozy - sont d’abord des militaires. C’est sans doute ce que leur nouveau patron a voulu leur rappeler, moins de trois mois après sa prise de fonction. Un message clair de la part d’un chef marqué par son passé opérationnel : escadron parachutiste d’intervention de la gendarmerie nationale, commandement du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale que l’on connaît mieux sous son acronyme GIGN. Les gendarmes ne sont pas des policiers en képi (de même que les policiers ne sont pas des gendarmes en casquette) : ainsi, le statut des militaires grave dans le marbre de la loi l’éventualité du « sacrifice suprême » ainsi que le service « en tout temps et en tout lieu ». Un devoir statutaire extraordinaire qu’aucun autre corps de l’État ne connaît.
Le rôle des gendarmes dans la défense opérationnelle du territoire
Mais au-delà de l’aspect moral de ce rappel que l’on peut deviner en filigrane dans cette lettre, il y a les aspects opérationnels fondamentaux. Si la France doit se préparer à l’hypothèse d’une guerre (meilleur moyen de l’éviter, selon le principe de la dissuasion !), les armées sont concernées au premier chef. Mais la gendarmerie aussi, dont le rôle, en cas de guerre, ne se limite pas à aller chercher les déserteurs au fond des campagnes ! Or, qui dit conflit majeur dit risque d’« agression du sanctuaire national », comme l’écrit le général Bonneau, et, donc, nécessité d’organiser ce qu’on appelle la « défense opérationnelle du territoire » (DOT). Une notion qui avait été quelque peu oubliée depuis – faisons court – la chute du mur de Berlin. La DOT, concrètement ? Comme l’explique le Code de la défense, il s’agit, « en présence d'une menace extérieure reconnue par le Conseil de défense et de sécurité nationale ou d'une agression, d'assurer au sol la couverture générale du territoire national et de s'opposer aux actions ennemies à l'intérieur de ce territoire ». Le Code de la défense évoque même, en cas d'invasion, la conduite d'« opérations de résistance militaire qui, avec les autres formes de lutte, marquent la volonté nationale de refuser la loi de l'ennemi et de l'éliminer ».
Cette DOT revient donc sur le devant de la scène, compte tenu du contexte géopolitique. Preuve en est, le rapport d’information des députés Patricia Mirallès et Jean-Louis Thiériot, publié en février 2022. « Dans la perspective d’un conflit de haute intensité, la défense opérationnelle du territoire (DOT) doit être remise au goût du jour », soulignaient les rédacteurs. Un général de gendarmerie, auditionné par les parlementaires, avait d’ailleurs expliqué qu’il fallait « développer l’interopérabilité entre l’armée de terre et la gendarmerie pour que chacun sache ce que fait l’autre ». Ce même général déclarait, quelques mois plus tard : « En cas de déclenchement de la défense opérationnelle du territoire, nous serons mobilisés aux côtés des armées sur le territoire national où on jouera tout notre rôle et rien que notre rôle. » Or, couvrant 97 % de notre territoire et 95 % des communes, la gendarmerie a pour ADN historique l'ancrage territorial. Il est donc évident qu'en cas d'agression de notre sanctuaire national, la gendarmerie nationale aurait un rôle essentiel. C'est ce qu'a voulu rappeler le directeur de la gendarmerie à ses troupes.
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
91 commentaires
De nombreux commentateurs entendent dans le propos du directeur général de la Gendarmerie une mise en garde face au risque de guerre civile. A le lire et le relire, je ne trouve rien de tel. Hubert Bonneau évoque le risque de guerre étrangère, il parle de l’invasion du territoire par une armée étrangère, faisons simple: il rejoint la cohorte des faux prophètes qui voit la Russie à nos portes. La Russie est embourbée en Ukraine, et Poutine a compris qu’il devrait s’en tenir là. C’est bien le risque de guerre civile qui existe, mais il ne prendra forme que lorsque les Français décideront qu’il faut en prendre le risque pour éviter celui d’attendre le retour à la maison d’un enfant qui ne reviendra pas.
Agression de la Russie non, irresponsabilité des dirigeants de l’UE menant à la guerre beaucoup plus plausible, révolte civile qui sait…. De toute façon il nous faut une défense et quitter l’OTAN et ses affidés
Pourquoi ne jamais tirer les leçons du conflit en Bosnie. Cette ancienne province de l’ex-Yougoslavie avait une population majoritairement de bosniaques serbes orthodoxe et de bosniaques musulmans, pour l’essentiel, peu ou pas du tout pratiquant, comme en France actuellement. Des religions issues traditionnellement des origines familiales. Ce mélange de populations, qu’on a souvent dit, à tord, très différente, vivait en bonne entente et plus que ça puisqu’il y avait beaucoup de mariages mixtes. (contrairement au Kosovo) la mixité était d’ailleurs totale dans les administrations, usines, écoles, universités, sport et autres de travaille ou de loisir. Et puis le conflit est arrivé, porté par des minorités extrémistes, sortant d’on ne sait où (ou presque) bardées d’armes automatiques, sans uniforme, mitraillant à tout va en pleine ville… La guerre s’est peu à peu organisée et surtout imposé à tous. Chacun à du choisir son camp y compris pour les plus hésitants et les pacifiques (pas le choix : tu es chrétien ou tu es musulman ?) Les amis de hier sont devenus les ennemis à tuer, face à face les uns connaissant parfaitement la famille des autres, leurs enfants, leurs épouses et on connait la suite.
Une amie serbe connaissant bien la France pour y avoir travaillé avant la guerre pendant de nombreuses années, était revenue passer quelques jours à la maison il y a 20 ans et avait été effarée du changement survenu en France : vous vous balkaniser, m’avait elle dit et personne n’a l’air de s’en rendre compte.
Tous les ingrédients réunis pour une guerre civile, le directeur de la gendarmerie est réaliste. Mais est il écouté de nos politicouards ?
CLAIREMENT NON . QUI? encourage cette violence pour diviser toujours plus ?
qui Cautionne tout ca ?
Ce général a-t-il simplement lui-même compris ce qui se prépare ? J’en doute à moins qu’il ait déjà choisi son camp ! Je ne citerai pas ce que m’avait dit un jour, un colonel de l’armée de terre au sujet de la gendarmerie, mais je m’aperçois au fil du temps qu’il avait raison
On ne cesse de le dire on va vers une guerre civile et il faudra bien mettre un terme final à toutes
ces provocations avec les coups de couteaux, les viols la drogue les vols l’islam radicale l’immigration galopante
La menace extérieure viendra par la mise en œuvre d’une guerre civile ou d’une guérilla urbaine mobilisant un grand nombre de gendarmes et de policiers et causant des dégâts considérables déstabilisant le gouvernement, ensuite des actions auront lieu venant de l’étranger à visage couvert, inutile aujourd’hui de faire une guerre comme nous en avons connue, il suffit de foutre le bor.d.l et de s’occuper de l’informatique pour déstabiliser un pays puis mettre ses gens en place.
Bien dit ! Détruisez ou destablisez les moyens de fourniture et de transport de l’électricité d’un pays et vous le condamnez à l’immobilisme. Présentement tout passe et s’exécute via les réseaux internet mais il faut de l’électricité pour cela ; tout étant dématérialisé, attaquez cela et le Pays sera paralysé. A bon entendeur !
Quant on voit que nous sommes impuissants à réprimer efficacement des émeutes internes, mieux vaut ne pas imaginer une agression externe par une armée déterminée, entraînée et bien dirigée.
Ah la Russie! Des années de combat pour récupérer un peu de territoire ukrainien et elle s’attaquerait au reste de l’Europe? Allons! Par ailleurs, le déclenchement d’une attaque atomique serait un suicide puisque l’Angleterre et la France utiliseraient en réponse, leurs propres capacité nucléaire. En résumé, quelle mauvaise idée d’avoir préféré la confrontation ( souhaitée par Washington) avec la Russie plutot qu’une coopération européenne, comme le voulait De Gaulle. En sabotant Nord Stream, nous avons fait le choix d’un gaz américain, cher, au lieu d’un gaz russe, bon marché, ruinant quasiment par exemple une partie de l’industrie allemande…
L’avantage de ce que dit ce général est que, étant donné que le rôle de la gendarmerie se limite au territoire national, son appel pourrait concerner aussi bien une agression extérieure que des confrontations intérieures. C’est plus facile de mettre ça sur le dos de la Russie, mais ce n’est peut être pas l’objectif réel de cette lettre. Dans tous les cas, c’est inquiétant et la France n’a pas besoin, dans la chienlit macronienne actuelle, de surenchères catastrophiques.
Dans sa pensée,dans le cas d’une attaque par un ennemi extérieur il y intègre le danger des ennemis de l’intérieur .Il n’y a que les niais qui ne veulent pas les voir
Notre véritable ennemi est intérieur: ce sont les Français de papier, grossis chaque jour de nouveaux arrivants via nos frontières…
Mais oui vous avez raison , pas besoin d’être un spécialiste , il suffit d’observer !! La première fois dans l’histoire où l’on paye pour se faire détruire
Sûrement vrai
On sait enfin pourquoi ce général a obtenu ses étoiles
il tiens les même propos que sont chef jupiter c’est pour ça qu’il a était choisit
Si quelqu’un menace la France aujourd’hui, c’est la cinquième colonne présente sur notre sol. On peu ajouter un autre risque majeur : l’inconsistance de notre dirigeant qui favorise les menaces dans nos DOM-TOM, et incite certains pays comme l’Algerie, la Turquie a s’essuyer les pieds sur notre drapeau.