Agression homophobe à Mazamet : la suppression des allocations réclamée

capture X CNews
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Mazamet est une petite ville de dix mille habitants, située au pied de la Montagne noire, dans le Tarn. Une petite ville où normalement, il devrait faire bon vivre. Malheureusement, comme dans beaucoup de communes, dans cette ancienne cité de délainage, les temps ont changé. Paul, un jeune homme de 17 ans en a fait les frais, le samedi 21 juin dernier.

Alors qu’il se promenait avec une de ses amies dans un parc, cette dernière croise une vague connaissance qui lui demande si le jeune homme est son petit ami. Spontanément, Paul répond qu’il est homosexuel. La réponse dérange. La fameuse « vague connaissance », choquée, va chercher des cousins pour qu’ils donnent une leçon au jeune homme.

Fait divers

Ils sont une dizaine, âgés de 13 ans à une vingtaine d'années, comme l’a précisé Sandy, la mère de la victime à nos confrères de 20 minutes. Ils commencent à tourner autour de Paul, s’intéressent à son téléphone, sont menaçants. Le jeune homme et son amie décident de s’éloigner mais après avoir parcouru une cinquantaine de mètres, ils se retournent et voient la bande de jeunes leur courir après en lançant des insultes comme « sale pédé ». Rattrapés, Paul et son amie qui tentait de le protéger se font tabasser. L’agression prend fin lorsqu’un passant s’interpose mais l’histoire ne s’arrête pas là.

Paul est emmené à l’hôpital de Castres pour y recevoir des soins. Là, une des filles de la bande se présente et tente de faire pression sur le jeune homme et sur ses proches pour qu’ils ne portent pas plainte. Elle leur aurait promis « un comité d'accueil » à leur sortie de l'établissement de santé, dans le cas contraire.

À ce jour, trois mineurs de 14 et 15 ans, déjà connus des pour des vols ou des agressions commis dans la ville, ont été placés sous contrôle judiciaire dans l’attente de leur procès qui se tiendra le 18 décembre prochain au tribunal de Castres. Une enquête a été ouverte par le parquet de la sous -préfecture du Tarn afin de retrouver d’autres présumés auteurs de l’agression.

Faits de société

Au micro de Cnews, Olivier Fabre, le maire de Mazamet, s’est exprimé sur cette affaire. Il pointe du doigt un certain laxisme judiciaire : « Vous avez aujourd’hui une couche de délinquance qui n’est jamais prise en compte et qui n’est quasiment jamais sanctionnée. Les gens qui ont participé à cette agression sont dans un système de familles qui vivent de petits trafics et d’allocations sociales depuis plusieurs générations, parfois depuis trois générations et qui créent du trouble quotidiennement. »

Il appelle à « changer de logiciel », à « tout reprendre » : « Il faut pouvoir faire des flagrants délits beaucoup plus facilement, il faut que des peines soient prononcées, y compris pour ce que l’on appelle les incivilités et les petits délits. » Il demande également à ce que « les maires ou en tout cas un organisme proche du terrain puisse décider de sanctions » à l’encontre « des familles qui manifestement n’ont rien inculqué d’autres à leurs enfants que le trafic, la violence et le vol ». Olivier Fabre affirme qu’il faut pouvoir « suspendre les nombreuses prestations sociales auxquelles ils ont droit tous les mois et qui sont un fond de roulement d’un système délinquant ».

Il n’est pas le premier à penser que cette solution pourrait être la bonne. Avant lui, David Lisnard (LR), le maire de Cannes et Robert Ménard, le maire de Béziers, avaient souhaité sanctionner les délinquants de cette manière. Il y a un an, l’Assemblée nationale aurait même pu voter une loi allant dans ce sens mais cette dernière, présentée par Bryan Masson (RN), a été rejetée. Ce, alors que sept Français sur dix sont favorables à une telle mesure. Combien d’affaires comme celle de Paul faudra-t-il pour que les décideurs se réveillent, pour que la France ne soit plus uniquement un État de droits mais un État de droit ?

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