Agression homophobe : l’art et la manière de dissimuler l’info

Un couple d’homosexuels a été injurié et menacé de mort dans un supermarché de Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine. « Hélas », le forfait n’a pas été commis par un abominable intégriste de la Manif pour tous mais par une Chance pour la France - pays si avide de diversité, paraît-il.

Autrement dit, c’est "une jeune femme, accompagnée de sa fille de quatre ans, qui les a violemment insultés, en poussant leurs achats sur le tapis de la caisse" (Le Salon beige). Joignant la parole au geste, elle a même déclaré : "“Des mecs comme vous, en Algérie, on les égorge”, […] avant d’appeler, par téléphone, un de ses amis pour lui dire qu’il fallait les “buter”" (op. cit.).

L’histoire ne s’arrête cependant pas là, ces sortes de manifestations de tolérance discutable étant légion de la part d’une certaine catégorie culturelle de la population. Déjà, en 2004, L’Express écrivait dans un article – "Cités : le malheur d’être homo" – qu’"en banlieue, pas loin, au bout des lignes de bus, c'est l'enfer. […] Les homosexuels y subissent une violence quotidienne", particulièrement ceux d’origine maghrébine, expliquait ledit article.

En effet, ce qui est proprement scandaleux dans ce fait divers, c’est que France Info, un média public, s’est rendu coupable de dissimulation de l’information en titrant : "“Des mecs comme vous, on les égorge” : un couple d’hommes insulté et menacé de mort dans un supermarché." Or, la jeune furie en question a bel et bien évoqué l’Algérie comme modèle d’éradication de « mecs » comme eux. Le privé n’est pas en reste puisque, pour LCI, c’est "Un couple d’hommes insulté et menacé de mort à la caisse d'un magasin", tandis qu’en Belgique, selon Sudinfo.be, on s’en tient à "Un couple d’hommes insulté et menacé à la caisse d’un Carrefour Market : “Des mecs comme vous, on les égorge !”"

Si, dans le contenu des articles incriminés, la phrase est restituée dans son entier, nous savons que ce sont les titres que les lecteurs voient en premier, ce qui les détermine à lire ou non la suite. D’où la tromperie dans ces titrages.

Il est vrai que, dans le camp progressiste, il existe depuis longtemps des violences admissibles – la récente exposition « Le Che à Paris » l’atteste – et d’autres inadmissibles. Pointer l’origine algérienne de l’agresseur, ce serait donc contrevenir à l’imagerie d’Épinal véhiculée autour de la diversité. Tenons-nous-le pour dit !

Quant à moi, bis repetita, mon opposition au mariage gay ne m’autorisera jamais à cautionner ce genre de discriminations violentes à l’égard des homosexuels.

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