Agriculteurs en colère : la Mutualité sociale agricole dans le viseur

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Pas de répit pour les agriculteurs et le combat qu’ils ont réengagé, il y a maintenant plus d’un mois. Alors que les actions syndicales se multiplient dans de nombreux départements pour dénoncer les conditions de travail du monde paysan et rejeter le traité du Mercosur, la Coordination rurale intensifie la pression sur la Mutualité sociale agricole (MSA).

Des actions coup de poing pour dénoncer la MSA

Dans le Gers, le Lot-et-Garonne, les Landes, le Tarn, ou encore la Creuse, c’est sans synchronisation organisée que se sont retournés des membres de la Coordination rurale contre des bureaux de la MSA. Ces derniers jours, plusieurs antennes ont été visées par des actions de revendication, comme des jets de lisier, des dépôts de déchets ou encore des feux de pneus amoncelés. Des opérations que la préfète des Landes a d’ailleurs fermement condamnées, vendredi matin, dans un communiqué, après que des débordements ont été dénoncés, ce 20 novembre, à l’antenne locale de Mont-de-Marsan.

Dépassant l’enjeu de libre-échange avec le Mercosur, la colère de ces éleveurs et exploitants se déverse, cette fois, sur le régime de protection sociale obligatoire pour les salariés et non-salariés des professions agricoles. L’organisme qui gère l’ensemble des branches de la Sécurité sociale est accusé de trop peser sur les petits agriculteurs, les ouvriers agricoles et leurs familles qui cotisent pour en bénéficier et alertent, depuis des années, sur leur difficulté à se rémunérer à la fin du mois. Présent lors de l’action au lisier sur la façade des locaux de la MSA d’Agen, le président de l’antenne du Gers, Lionel Candelon, nous a exprimé sa colère depuis le barrage où il se trouvait. L’éleveur de canards dénonce le cumul des cotisations qui s’élèvent jusqu’à 43 % du résultat d’exploitation annuel chez certains agriculteurs. Des sommes importantes qui pèsent, à la fin du mois, sur les petites exploitations et qui ne garantissent pourtant pas de vivre d’une bonne retraite, alerte ce membre de la Coordination rurale. « Après des années de loyaux services envers l’agriculture, mon père touche une retraite de 802 euros ! », s’est-il indigné, auprès de BV.

Une colère ancienne, des solutions jugées insuffisantes

Ce n’est pas la première fois que la MSA est sous le feu des critiques des agriculteurs. Leur ressentiment avait déjà été exprimé dès janvier, quand les manifestations avaient pris une ampleur sans précédent. Les mêmes raisons avaient été invoquées : « démarches dissuasives » en raison d’une administration complexe, « retard de paiement »... « Nous prendre de l’argent, ça, ils savent faire », déploraient des manifestants, ce mercredi, auprès de La Dépêche du Midi. Mais cette colère traduit surtout une exaspération face aux pressions administratives et, plus encore, à des revenus jugés insuffisants. « Si les agriculteurs étaient rémunérés à la valeur de leur travail, ils pourraient payer les cotisations », explique Gaétan de Villaine, exploitant de céréales bio et éleveur de poulets dans l’Allier.

Début novembre, le ministre de l’Agriculture Annie Genevard avait pourtant annoncé le déblocage d’une enveloppe exceptionnelle de 20 millions d’euros, portant à 50 millions d’euros, en 2024, l’aide à la prise en charge des cotisations MSA. Une aide jugée ponctuelle et incapable d’apporter une solution durable. « De temps en temps, on reçoit un petit chèque, un petit cadeau de Noël, et l’État se targue d’être là pour les agriculteurs. Mais nous, on ne veut pas de subventions, on ne veut pas de chèque. On veut être rémunérés au prix de notre travail », poursuit l’agriculteur auvergnat. Les accords du Mercosur, s’ils devaient être signés, risquent d’aggraver encore la situation en mettant en concurrence directe les produits français avec des importations à bas coût. Un signal d’alarme que le monde agricole tente de faire entendre, malgré les nombreuses promesses restées en suspens.

Vos commentaires

41 commentaires

  1. Il faut supprimer purement et simplement la MSA qui est un organisme pompeux et bureaucratique ! Macron avait promis de supprimer les régimes spéciaux… sauf la MSA ! Parce que c’est un régime qui est beaucoup plus excédentaire que le régime général et parce que les cotisations MSA servent à financer les aides PAC, que perçoivent aussi les patrons de clubs de golf par exemple ! Élise Lucet aurait de quoi consacrer plusieurs numéros de Cash investigation tellement ce système est gourmand et opaque. Et comble de l’ironie, la MSA pour se légitimer, fait élire des agriculteurs (syndiqués) comme administrateurs dont on se demande l’utilité si c’est de servir de caution à sa propre existence.

  2. Mieux que ça : la « préfète » des Landes porterait plainte parce que les salariés de la DDTM ont eu peur ! Pauvres choux ! Alors que c’est tous les jours que les agriculteurs ont peur des décisions de notre très chère administration (publique et privée) dont les effectifs ont été doublés quand l’exode agricole a divisé par 2 le nombre d’actifs agricoles ! Peut-être est-ce l’une des raisons des montants minables de nos retraites agricoles alors que nous avons payé des montants astronomiques sur les montants de nos « revenus agricoles » et non pas sur nos « salaires » . Une autre cause est que nos cotisations retraites n’ont pas été prises en compte dans le calcul des prix de vente de nos productions …Et pendant ce temps là d’autres font grève pour augmenter leurs avantages acquis !

  3. La M SA c est la même escroquerie que le RSI régime social des indépendants qui a lésé et mis en faillite nombre de commerçants et artisans et qui a été dissout

    • Remplacer par l’URSSAF qui est pire et qui passe son temps à menacer pour des cotisations non dû. Les petits commerçants n’ont pas d’aide,les micros entreprises vont être taxés à 26% soit disant pour améliorer la retraite

      • C’est vrai que l’URSSAF est aussi un organisme peu recommandable. Par contre les intermittents du spectacle prouvent que la France sait protéger une profession par un régime spécial quand elle le veut bien. Les agriculteurs et les entrepreneurs ne demandent pas à être des assistés comme eux, mais on pourrait au moins cesser les différences de traitement d’une profession à l’autre.

  4. Quand on voit ce que verse la Caisse des Intermittents du Spectacle, en ponctionnant les autres caisses, on ne peut que trouver le système totalement injuste. Alors que les agriculteurs nous nourrissent sans faire de politique quand les intermittents ne nous amusent plus et, même, nous emm…. avec leurs prises de position politiques à tort et à travers.

  5. Imaginez un cheminot «  roulant «  partant à la retraite à 65 ans et qui toucherait 802€ de retraite mensuelle …lui dont la seule contrainte dans sa vie professionnelle était les «  découché «  avec des horaires irréguliers et dont le montant de sa retraite est indexé sur les 6 derniers mois de sa vie professionnelle, ces derniers mois où l a vu le montant de sa rémunération grimper comme le mercure d’un thermomètre en plein soleil …imaginez

    • Bonjour. J’aime bien l’image  » le montant de sa rémunération grimper comme le mercure d’un thermomètre en plein soleil » elle est tellement vrai. Hélas !

  6. Malheureusement, pour les agriculteurs, je pense qu’une restructuration de leurs propriétés devra se faire, comme dans les années 1960/70/80, certains trop petits disparaitront au profit d’exploitants plus performants, c’est inéluctable et je ne suis pas certain que dans certaines régions aux reliefs tourmentés, cela suffise pour être compétitifs. Ce qui se passe maintenant est un « baroud » d’honneur, qui n’à aucune chance de résoudre leurs problèmes. Tel que c’est parti je pense que la France va dans le mur et la grosse inquiétude des Français est de savoir quelle sera la date des prochaines vacances. Hélas!

    • Contrairement à ce que vous exprimez, le remembrement des années 1960/70 n’a pas été partout un succès, bien au contraire. Et ce ne serait pas la panacée d’en refaire un nouveau. Quand à la MSA, c’est devenu au fil des gouvernements de menteurs et d’incapables, une véritable arnaque qu’il convient de réformer de fond en comble au besoin en créant une branche agricole de la sécurité sociale. Quand aux Français, non seulement ils ne pensent qu’aux vacances et autres « ponts » avec RTT ou non et la moindre neige les bloque sauf quand il s’agit d’aller faire du ski, bien sûr.

  7. Vu de l’extérieur car je ne suis pas agriculteur ni éleveur,on a l’impression que la MSA est surtout là pour faire du fric indûment sur le dos de ceux qui bossent très durement et je suis persuadé que les bureaux de cet organisme doivent être dernier cri,et que ses dirigeants ne doivent pas être au SMIC,les employés de base je ne sais pas, cependant pour connaître des gens qui travaillent dans le milieu agricole les histoires qui racontent le fait que nombre de remboursement traînent ainsi que des retards de paiement des retraites sont fréquents.Je présume que l’argent des cotisations doit être placé quelque part et doit rapporter pas mal, c’est le même sorte de système de fonctionnement que le RSI.L’Etat français est le parasite en chef par excellence ayant à son service d’autres parasites pour le servir et donc la MSA et le RSI lui ressemblent.

    • Idem pour les artisans ! Mais interessez-vous à la rémunération du responsable de la FNSEA, vous serez (trés) surpris !

  8. beaucoup beaucoup de fonction publique, trop,
    coûte beaucoup beaucoup d’argent,donc trop,
    aux entreprises et employés qui eux ont tous moins!

  9. Le système actuel, basé sur les subventions, dévalorise l’agriculture dans son ensemble. La première revendication paysanne devrait être le respect de sa dignité, en lui permettant de vivre de la commercialisation de ses produits, et non d’aumônes.

    • Pourtant, pendanrt des décennies ils n’ont pas craché sur les subventions de l’UE Mais maintenant à 27, l’argent part ailleurs

    • Oui, sauf que quand nous coulerons, en grande partie par sa faute, il ne sombrera pas avec le navire France, il retournera chez Rothschild, félicité et bien rémunéré, pour avoir ruiné la France.

    • « l’Economie mondialiste » est une expression bien trop générale qui se dispense de nommer les responsables nous y ayant plongés sans nous demander notre avis. Jusqu’à quand allons nous accepter que nos dirigeants se sentent tout à fait libres de ne faire, en tout et sans jamais rendre de comptes, que l’exact contraire de ce que veut la majorité des Français ?

  10. Le monde politique français et européen est vicié, ces gens ne veulent pas nous voir vivre unis. Tout ce qu’ils veulent c’est que nous continuons à nous quereller, à nous affronter, voire à nous entretuer, ne nous y trompons pas cette caste politique est viciée de l’intérieur !

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