#AgriculteursEnColere : L’extrême gauche veut noyauter le mouvement
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La gauche ne manque pas d’air. Après avoir exprimé sa plus grande méfiance vis-à-vis de la révolte du monde paysan et appelé à une plus grande répression des actions de blocage, la voilà qui retourne sa veste. Le soutien massif des Français au mouvement #AgriculteursEnColere - évalué, dans un sondage, à plus de 80 % - n’y est sans doute pas pour rien… Les élections européennes approchent et il ne s’agirait pas de s’aliéner une fois de plus le vote populaire.
Alors, après quelques jours de flottement, l’opération récupération a enfin été lancée. L’attitude méprisante a été mise de côté et les éléments de langage sont fin prêts. Marges excessives des grandes surfaces, dérives du « néo-libéralisme », absence de « prix planchers »… le discours est déjà bien rodé. Wokisme oblige, LFI a pris soin de se choisir une « concernée » pour figure de proue, la très discrète Mathilde Hignet. Un atout de poids, à gauche, où l’on ne juge plus les personnes sur leurs idées mais sur leur identité. « L’élue insoumise, ancienne ouvrière agricole, est également fille et petite-fille d’agriculteurs », jubile Libération, comme si cette généalogie faisait de la députée un puits de science incontestable.
Vers une « gilets-jaunisation » du mouvement agricole ?
Comme elle l’avait fait avec les malheureux gilets jaunes, l’extrême gauche tente de se greffer sur le mouvement de rébellion agricole pour mieux le dénaturer et le pervertir. « Avec les blocages des agriculteurs, c’est le moment de se lancer tous ensemble dans le conflit, pour le blocage des prix, nos salaires, les services publics, contre la précarité, le capitalisme destructeur… telle une saison 2 de la bataille des retraites, pour gagner cette fois », appelle ouvertement Philippe Poutou. La CGT, évoquant une « convergence » des luttes pour « élargir la mobilisation », a également appelé ses militants à se joindre au mouvement.
Ah non certainement pas on ne vous veux pas
Attention amis agriculteurs foutez moi les dehors ils vont pourrir notre mouvementhttps://t.co/VgiG9jRFPA— Cédric (@agric15) January 25, 2024
Cette récupération conduirait évidemment à une radicalisation violente du mouvement, à sa répression policière et à sa fin. Invité sur CNews, Michel Onfray a justement exhorté les agriculteurs en colère à ne pas céder « aux sirènes de la NUPES ». « La grande erreur des gilets jaunes est d’avoir entendu les sirènes jacobines, rappelle le philosophe. Au départ, Coquerel avait été extrêmement méprisant. Quelques semaines plus tard, ils ont récupéré le mouvement […] Les gilets jaunes se sont laissés avoir, avec quelques-uns qui ont été politisés, des grandes gueules qu’on a installées sur les plateaux de télévision, et d’un seul coup, les gilets jaunes ont perdu leur substance, à cause de quelques-uns qui avaient été récupérés par cette gauche-là. »
L’imposture des escrologistes
C’est sans doute chez les Verts que la récupération est la plus décomplexée. Quelques jours, à peine, après avoir appelé le gouvernement à sévir contre le mouvement agricole, Sandrine Rousseau a totalement changé de ton. « Ça devient intéressant », commenta-t-elle après la publication de la vidéo d’un McDonald's dévasté par des agriculteurs à Agen. « Nous devrions les rejoindre sur les barricades », estima également Marine Tondelier. Chiche ! On a hâte de voir l’accueil qui leur sera réservé.
🗣️ Depuis 1 an les agriculteurs vendent leur production 7% - cher. Ce sont des revenus en moins.
Les Français, eux, achètent leurs aliments 8% + cher. Les consommateurs sont donc aussi perdants que les agriculteurs. Nous devrions les rejoindre sur les barricades.
Explication ⬇️ pic.twitter.com/MvjGAY6At7
— Marine Tondelier (@marinetondelier) January 24, 2024
Les écologistes de salon ont beau publier des textes affirmant qu’ils « ne sont PAS responsables de la situation actuelle » et qu’ils refusent d’y être associés, une grande partie de la colère des paysans leur est néanmoins destinée. Ce n’est pas pour rien si Pascal Canfin est, aujourd’hui, la tête de Turc des syndicats agricoles. Avec ses alliés écologistes, l’eurodéputé a été l’artisan du « Green Deal », cet énorme paquet de législations environnementales imposé par le Parlement européen au grand dam de la paysannerie. C’est cette écologie punitive qui a précarisé nos éleveurs et contribué à leur malheur. La gauche porte donc une lourde responsabilité. Comptons sur les agriculteurs pour le lui rappeler et ne pas se laisser récupérer.
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PS: » On » : c’est mon 20% de sang paysan qui parle…