Alain de Benoist salué par Jacques Julliard !
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Cet article a été publié le 03/03/2023.
Alain de Benoist va bientôt fêter ses 80 ans. Principal animateur de la Nouvelle Droite, l'auteur de Vu de droite a régulièrement intrigué les personnalités de gauche soucieuses d'honnêteté intellectuelle. Dans une période marquée par le rejet du débat avec tous ceux qui ne font pas allégeance à la gauche, l'éditorial de Jacques Julliard saluant l'importance du fondateur du GRECE comme un intellectuel majeur n'a pas échappé à Nicolas Gauthier.
L’époque est, paraît-il, au dialogue et à la bienveillance. Peut-être. Mais jamais les Français – ou plutôt ceux qui font profession de penser pour eux – n’auront autant refusé toute forme de dialogue contradictoire, tout en professant une malveillance affichée. Pour résumer, la vulgate dominante nous dit : on ne parle pas avec ces gens-là et, pis, ils n’ont pas le droit de parler, puisqu’ils ne partagent pas nos « valeurs ». « Valeurs » de « dialogue » et de « bienveillance », il va de soi. Bref, à gauche, on ne débat presque plus qu’entre personnes du même avis ; soit l’exact contraire du débat.
Ces « gens-là », ce sont évidemment ceux de droite ou tenus pour tels, à l’instar d’Alain de Benoist, l’un des fondateurs du GRECE (Groupe de recherche et d’études sur la civilisation européenne), intellectuel pour le moins inclassable et bien connu de nos lecteurs. Pourtant, à l’approche de Pâques, il n’est pas interdit de croire aux miracles, la preuve par le dernier éditorial de Jacques Julliard, transfuge du Nouvel Observateur ayant demandé l’asile politique à Marianne.
L'article commence fort : « Alain de Benoist est, avec Pierre-André Taguieff et Michel Onfray, un des trois intellectuels français à publier en moyenne deux à trois livres par an, sans bâcler ni sans vraiment se répéter. » Il est vrai qu’on ne saurait en dire autant d’un Bernard-Henri Lévy ou d’un Jacques Attali. Et notre audacieux de poursuivre : « En raison de l’hégémonie actuelle de la gauche dans le domaine des idées, Alain de Benoist est assurément un des grands intellectuels les plus méconnus de notre temps. Il a l’élégance de ne pas s’en plaindre. » Peu de choses à ajouter à cet aimable portrait.
Le meilleur vient après : « J’ai toujours remarqué que l’extrême droite est moins de droite que la droite modérée, malgré les apparences. Pourquoi ? Parce que, le plus souvent, l’extrême droite privilégie les idées, tandis que la droite modérée privilégie toujours les intérêts. » Ces mots peuvent paraître énigmatiques, mais ils sont lourds de sens. S’il fallait résumer le paradoxe, il ne serait pas incongru de remonter à François Fillon et à sa candidature à l’élection présidentielle de 2017. Là, une certaine « extrême droite » lui apporte ses idées, catholiques et conservatrices, dont il se fait le héraut plus ou moins consentant. Mais, au soir du premier tour, le candidat malheureux appelle à voter pour Emmanuel Macron contre Marine Le Pen, alors que le ministère de l’Intérieur n’a même pas rendu les résultats officiels. Une fois encore, les intérêts réels auront eu raison des idées supposées.
Tout cela, Jacques Julliard l’analyse mieux que bien. Tout comme il sait qu’Alain de Benoist, qu’il a lu, lui, au moins, ne correspond pas tout à fait avec l’idée que l’on peut se faire d’un penseur de droite, puisqu'il se sent en meilleure compagnie avec « Joseph Proudhon, la Commune ou Georges Sorel » qu’avec les traditionnels « Robert Brasillach et Joseph de Maistre ». Ce n’était un secret pour personne, mais il est élégant de le reconnaître.
Au téléphone, le principal intéressé nous confie : « Jacques Julliard est un homme d’une grande honnêteté intellectuelle. Théoricien de la nouvelle gauche, sociale-démocrate, ce n’est pas pour rien qu’il a été celui de la CFDT. Il est tout aussi proche que moi de Georges Sorel, l’homme du syndicalisme révolutionnaire, ce qui nous fait un point commun dont il est très agréable de discuter lors de nos déjeuners ou dîners pris en privé. »
Cela n’empêche pas le même Jacques Julliard de mettre en exergue les désaccords qui l’opposent à Alain de Benoist : son anti-universalisme, principalement, même s’il salue sa rigoureuse critique du « néoracialisme identitaire », si en vogue dans nos universités. Alain de Benoist nous confie : « Tout cela est éminemment logique. Jacques Julliard est universaliste parce que chrétien. Mais chrétien, je ne suis pas. Le tout consiste seulement à avoir encore le droit d’en débattre. »
Jacques Julliard et Alain de Benoist montrent l’exemple. On attend les suivants.
22 commentaires
Il importe peu qu’un être soit croyant ou non. Il est beaucoup plus important qu’il soit bon (Dalaï Lama).
Bel article
… « On attend les suivants. » dites-vous.
Étant donné le niveau intellectuel de ce qui compose la Nupes, et le manque de sens politique chez les LR, ce n’est pas demain que nous trouveront du nouveau, les suivants.
L’indigence est plutôt de mise.
Respect Mr De Benoist !
Alors les nouvelles stupéfiantes voleraient en escadrille ? Michel Onfray vient de lui faire un panégyrique sur TV ONFRAY hier , en considerant qu il etait la personne ayant la plus grande Culture qu il ait rencontré !
Il aggrave son cas ce garçon deja au ban des « sévices public « de l audiovisuel !
Ce que dit Alain de Benoist depuis des années commence à se voir, et de plus en plus… Les « appellations » politiques ( droite modérée etc ) sont de moins en moins valides. La dite « droite modérée » a ( semble avoir depuis longtemps ) pour horizon l’économisme et la gestion. Beaucoup d’autres défendent des intérêts plus que des « valeurs » ( ah, ce mot ! ). Quant aux idées… l’hégémonie des slogans ( bien peu des idées) reste de gauche, puisque la droite _ il faut bien employer ces termes_ est suspecte lorsqu’elle énonce des idées ( à l’opposé de celle de gauche, mais très souvent contraires également à celles de la droite dite modérée… ).
Ne comparez pas deBenoist avec BHL ou Attali ! On ne mélange pas les serviettes avec les torchons.
Il serait plus intelligent et plus productif d’appeler à voter pour la rectification de la pensée de la volonté et de l’action dans tous les domaines de la Vie en Société que de feindre d’annoncer que certains auteurs pensent bien, et, en même temps, de persister à défendre l’universalisme qui est le portail grand ouvert pour l’entrée du woke destructeur.
La lecture de son monumental « Vu de Droite » (1977) a été pour moi comme pour beaucoup, une extraordinaire révélation.
« Vu de droite « a été longtemps mon livre de chevet. Je conseille sa lecture à tous ceux qui interviennent sur BV.
Alain de Benoist est très sympathique
Son paganisme est une construction académique du 20ème siècle. Le paganisme c’est le christianisme paysan. Jupiter et Zeus c’est Yahvé et Dieu, et il n’existe pas de religions du désert. Je ne peux pas croire que Benoist ne s’en soit pas rendu compte.
De l’élucubration idéologique, sans portée collective. Tout cela finit naturellement avec Julliard et la deuxième gauche, et par le vote Macron, au nom de l’identité européenne.
Il est heureux que l’honnêteté intellectuelle apparaisse publiquement entre des hommes parfaitement honnêtes. Merci pour cet article qui fait espérer
« le plus souvent, l’extrême droite privilégie les idées, tandis que la droite modérée privilégie toujours les intérêts. » Cette phrase d’une grande lucidité résume bien le malaise LR, héritiers du chiraquisme et de ce qui reste du gaulisme. Ils cherchent avant tout leur « confort politique » et tant-pis si la France s’enlise.
L’Universalisme chrétien est la pensée d’un Dieu qui ne fait aucune différence de principe entre le « Bon Sauvage » assumé et l’assidu de la Messe dominicale . Comme on est loin du Peuple Elu assisté de JHWH, Dieu privatif et otage d’une ethnie établie en Canaan au moyen de génocides bénis allant jusqu’à la mort de femmes, enfants et bétail .
Finalement, c’est un homme de gauche qui découvre un autre homme de gauche… donc il n’ y a pas vraiment débat entre eux.
La preuve par l’absurde que M. Prade n’a jamais ouvert un livre d’Alain de Benoist !
Absurde dites-vous…
Je cite notre cher Nicolas Gauthier:
« Tout comme il sait qu’Alain de Benoist, qu’il a lu, lui, au moins, ne correspond pas tout à fait avec l’idée que l’on peut se faire d’un penseur de droite, puisqu’il se sent en meilleure compagnie avec « Joseph Proudhon, la Commune ou Georges Sorel »
P.S.
J’ai lu plusieurs articles signés Alain de Benoist et si sa manière de voir les choses est respectable, je le sens plus près de la gauche que de la droite
De grâce ne comparez pas ces deux là avec BHL et Attali , c’est les offenser .