Alain Mimoun, ou l’exemple de l’assimilation à la française
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Alain Mimoun aurait eu 100 ans, le 1er janvier 2021. Il nous a malheureusement quittés en juin 2013, à l’âge fort respectable de 92 ans. Alain Mimoun était et reste un exemple pour toutes les générations passées, présentes et futures de jeunes gens, qu’ils soient Français ou étrangers d’origine. A-t-on vu un personnage aussi emblématique porter aussi haut les couleurs tricolores ? Bien sûr, il n’est pas le seul, car de très nombreux étrangers ont versé le prix du sang pour notre pays. Ils sont restés, pour beaucoup, dans l’anonymat. Ali Mimoun Ould Kacha, Algérien de naissance et naturalisé en 1963, avait, lui, ce supplément d’âme qui manque aujourd’hui a bien des personnes : il aimait la France, avait pour héros, étant petit, Vercingétorix, Jeanne d’Arc et le chevalier Bayard. Il chérissait la France, au point que dire qu’elle était sa « mère patrie ».
Il a d’ailleurs quitté son Algérie natale pour rejoindre Paris, et ce, afin de garantir sa totale intégration et pour devenir un Français à part entière, comme le rapporte Jeune Afrique de février 2017. Il aime tellement son pays qu’il s’engage, à 18 ans, au 6e régiment de tirailleurs algérien avant d’être affecté au 19e régiment du génie, puis à la 3e division d’infanterie algérienne. Il combat vaillamment contre l’Afrika Korps du maréchal Erwin Rommel, puis au Monte Cassino, où un éclat d’obus le blesse grièvement au pied. Il échappe à l’amputation et prend part au débarquement de Provence, en août 1944. Pour sa bravoure, il reçoit la croix de guerre 39-45 et la croix du combattant volontaire.
Démobilisé en 1946, il se lance dans les compétitions sportives de courses de fond : 2 miles, 3 miles, 5.000 m, 6 miles, 10.000 m, 15.000 m, 20 km et l'heure. Les plus anciens se souviendront de la rivale amitié qui l’opposait au Tchèque Emil Zátopek (1922-2000) sur certaines de ces distances ainsi que sur le marathon ! Il porte haut les couleurs de la France quand il parvient à remporter le titre olympique à Melbourne, en 1956, sur les 42,195 km. L’année précédente, il s’était converti au catholicisme, après un pèlerinage sur les pas de sainte Thérèse de Lisieux à laquelle il reconnaissait lui devoir toutes ses victoires. Il ira jusqu’à faire construire une chapelle dans le cimetière haut de Bugeat (Corrèze), où il est inhumé avec sa femme. Il vouait aussi une passion pour l’Histoire, notamment de Gaulle, Jean XXIII et Jean-Paul II.
La France n’a pas été ingrate avec cet homme d’exception dont le palmarès est long comme un marathon : trente-deux titres de champion de France (dont 8 sur 5.000 m, 12 sur 10.000 m et 6 en marathon), 12 records de France, 4 victoires dans le Cross des nations et, bien sûr, le sacre olympique à Melbourne en 1956. Pour tous ses faits d’armes sportifs, lui qui a porté 86 fois le maillot tricolore en sélection officielle (record à battre !), il sera fait chevalier de l’ordre national du Mérite, puis chevalier de la Légion d’honneur, jusqu’à la distinction de grand officier, en 2008. Que dire d’autre sur cet « athlète français du siècle », devant Marie-José Pérec, Guy Drut ou Michel Jazy ? Rien d’autre, sinon : merci, Monsieur, pour votre courage, votre parcours exemplaire dont beaucoup devraient s’inspirer et peut-être assimiler…
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