Alain Schmitz : « Les donateurs pour Notre-Dame souhaitent une restauration selon le dernier état visuel connu »
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Le Sénat a adopté, mercredi, le projet de loi encadrant la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, puis le texte retournera à l’Assemblée nationale.
Il prévoit, notamment, l’ouverture d’une souscription nationale pour gérer les dons de particuliers, d’entreprises ou de collectivités.
Explications du rapporteur du projet de loi Alain Schmitz au micro de Boulevard Voltaire.
Lundi, l’archevêque de Paris a affirmé que le montant récolté pour les travaux de Notre-Dame de Paris s’élève à 38 millions d’euros, alors que les promesses de don s'élevaient, initialement, à 850 millions. Fallait-il s’attendre à un tel écart ?
L’archevêque de Paris parle du montant collecté par la fondation Notre-Dame. Ce n’est pas le montant des sommes collectées aujourd’hui.
Je crois savoir que le montant des sommes collectées au niveau des particuliers s’élève à 90 millions d’euros.
Il y a plusieurs collecteurs, et notamment la Fondation de France, la Fondation du patrimoine et la fondation Notre-Dame.
Il est vrai qu’on avait parlé du milliard d’euros, mais on en est loin. Les dons des particuliers ont afflué au lendemain du sinistre. Des entreprises et de grands mécènes se sont, pour la plupart d’entre eux, adressés à la fondation Notre-Dame. Ils donneront leur don en fonction de l’état d’avancement du chantier. C’est ce qu’on appelle des promesses de dons.
Des dons affluent-ils encore, aujourd’hui ?
Non. La Fondation du patrimoine a clôturé les dons affectés à la cathédrale. Elle considère qu’il était de son devoir de s’engager dans le cadre d’une campagne qui s’appelle « Plus jamais cela » sur tout le patrimoine français. Ce patrimoine est souvent non protégé et en grand péril.
Cette décision est intervenue alors que les dons avaient quasiment cessé.
En revanche, des entreprises ont fait des promesses de don. Ils donneront en fonction de l’état d’avancement du chantier. Il ne faut pas oublier les collectivités locales, régions, départements ou communes. Elles ont fait des dons, généralement par la Fondation du patrimoine. Les votes sont intervenus lors des conseils municipaux ou des assemblées générales de ces collectivités.
Le projet d’une reconstruction contemporaine de la cathédrale a-t-il pu rebuter les personnes à faire des dons ?
Absolument pas. Les dons ont été faits sous le coup de l’émotion. Lorsque le président de la République a dit que ces dons pourraient bénéficier d’une déduction fiscale de 75 % sur les impôts, cela n’a en aucun cas motivé les donateurs privés. C’est vraiment sous le coup de l’émotion, avec le désir de pouvoir restaurer Notre-Dame et la restituer telle que tout un chacun l’a connue.
Hier, devant le Sénat, j’ai insisté sur la restitution du dernier état visuel connu.
Y aura-t-il de nouvelles décisions concernant la reconstruction de la cathédrale ?
C’est prématuré. En l’état actuel, nous en sommes simplement au déblaiement. Ensuite interviendra le renforcement de l’édifice. Puis le diagnostic. Et, une fois que toutes ces opérations auront été réalisées, il y aura le chiffrage et le début des travaux. Il y a toute une série d’étapes intermédiaires qu’il convient de remplir. Aucune décision concernant les travaux de restauration ne sera certainement prise avant l’année 2020.
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