Albi : la droite tarnaise se mobilise pour faire interdire le concert du sulfureux rappeur Médine
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Le rappeur Médine se retrouve, à nouveau, au cœur de la polémique. Son concert programmé à Albi (Tarn), le 1er avril, a déclenché une levée de boucliers. Pétition, saisine du préfet, dénonciation publique… la droite tarnaise tente par tous les moyens d’interdire la venue de cet artiste controversé.
Après Strasbourg et Istres, Médine poursuit en effet sa tournée dans toute la France en passant par Albi. Alerté, le collectif patriote Patria Albigès se mobilise depuis plusieurs semaines contre la venue du rappeur. Sa pétition rassemble déjà près de 2.000 signataires. Dans leur combat, les opposants ont été rejoints par Bernard Carayon, maire Les Républicains (LR) de Lavaur (Tarn). Contacté par BV, l’édile, qui a saisi le préfet, souhaite, lui aussi, interdire le concert « pour des raisons de troubles à l’ordre public ». Dans la foulée, Frédéric Cabrioler, député Rassemblement national (RN) de la première circonscription du Tarn, a publié un communiqué au vitriol contre le chanteur. « La venue du rappeur Médine pour un concert le 1er avril à Albi ressemble plus à une provocation qu’à un poisson d’avril, lance le parlementaire. Au vu du contexte albigeois qui mêle radicalisation islamiste et d’extrême gauche, il est à craindre qu’au-delà de troubles prévisibles à l’ordre public, ce concert s’apparente à une manifestation islamo-gauchiste. »
Ennemi de la laïcité ?
Pourquoi cette levée de boucliers ? « C’est un ennemi de la République et des valeurs françaises. » Comme de nombreux élus de droite et de la majorité présidentielle, Bernard Carayon accuse Médine de baigner dans la mouvance islamiste. En cause, ses différentes chansons souvent interprétées comme des hymnes anti-France et pro-islam. Ainsi, son premier album, sorti en 2004, « est apparu comme une apologie des attentats du 11 septembre et de Ben Laden », commente l’édile de Lavaur. Quelques mois plus tard, le rappeur lance Jihad, le plus grand combat est contre soi-même. Un album au titre plus que polémique… Au fil des albums, Médine enchaîne les attaques contre la laïcité. En 2008, il écrit dans l’une de ses chansons : « Laïcité liberticide, qui viole nos droits civiques sans préservatif. » Sept ans plus tard, il réitère avec « Don’t Laïk » : « Je scie l'arbre de la laïcité avant qu'on le mette en terre […] Je me suffis d’Allah pas besoin qu’on me laïcise. » Et ajoute : « Crucifions les laïcards comme au Golgotha. » À ces paroles explicites, il joint un clip, sorti seulement quelques jours avant les attentats contre Charlie Hebdo, dans lequel Médine mime l’égorgement avant de filmer un buste de Marianne tagué.
Mais il n’y a pas qu’avec ces chansons que le rappeur, originaire du Havre, crée la polémique. Si, aujourd’hui, il nie tous liens avec l’association, Médine s’est pendant un temps présenté comme « ambassadeur » de Havre de Savoir, une association normande qui entend favoriser la diffusion de l’islam et de ses valeurs. Dans une vidéo exhumée par les journalistes de Marianne, il déclare : « Je suis désormais l’ambassadeur de Havre de Savoir. Lors de mes déplacements, de mes concerts à l’extérieur, j’essaie toujours de placer un mot pour promotionner l’association » (sic). L’ennui est que cette association a été accusée « d’être influencée par le courant de pensée des Frères musulmans ». Le chanteur s’engage aussi régulièrement contre « l’islamophobie grandissante » en France, reprenant ainsi la dialectique victimaire des Frères musulmans. À cela s’ajoutent son intervention à une conférence du Parti des indigènes de la République, les photographies le montrant en train de réaliser une quenelle – geste antisémite – et des propos jugés homophobes.
Malgré ces éléments, Médine continue de bénéficier d’une certaine complaisance. Ce jeudi 23 mars, France Télévisions consacrait, par exemple, une soirée au rappeur. La salle qui doit accueillir son concert à Albi bénéficie du soutien financier de l’État et des collectivités locales.
Face à ce scandale, Bernard Carayon espère que « tous ceux qui sont hostiles à ce concert manifestent sur les réseaux sociaux et fassent monter la pression de manière que l’on reconnaisse que cet homme est, en lui-même, une provocation ». La droite tarnaise espère bien voir le spectacle albigeois de Médine annulé, comme ce fut le cas au Bataclan à Paris.
24 commentaires
il serait temps que la droite se mobilise un peu plus sinon on courre à la catastrophe
Quand je dis qu’il y a des Français, qui militent contre notre SOCIÉTÉ, et appuient ces musulmans pour trahir nos institutions. Que faisons-nous ? Rien. Parmi quelques Français, une réaction pour contrecarrer ses agissements. C’est tout à leur honneur. Si l’ensemble de la Société avait ces mêmes réactions, nous ne serions pas dans la défensive. Il est temps que nous prenions notre destin en main, car nos gouvernants avec un regard mondialiste s’en foute carrément.
Mais par contre se remplissent bien les poches à notre détriment.
Je suis pour que ce rappeur puisse faire son concert. Si on interdit Médine alors d’autres interdiront je ne sais quelle manifestation qui sera considérée de droite ou identitaire. Soit on accepte toute la liberté d’expression soit on censure. Actuellement on est dans une société de censure et ça se retourne contre tout le monde et surtout contre la liberté et la vérité. Privez Medine de concert et 1) vous nourrissez la colère de ses fans et vous faites augmenter leur nombre et 2) vous les légitimer pour interdire les manifestations qui les dérangent à eux.
Les fans de ce rappeur n’ont pas besoin de se sentir légitimés pour bizuter les manifestations qu’ils estiment « d’extreêêême -drouate ». qui les dérangent. Ils le font et le feront quelque soit notre acceptation de leurs dérives épistolaires. Pourquoi devrait on tout accepter au nom d’une liberté d’expression qui ne profite qu’a l’islamo- gauchisme , voire à l’islamisme tout court ?
Allez raconter vos salades ailleurs, depuis quand la droite identitaire peut s’exprimer librement.? P.CK