Albi : un projet de mosquée très discret pose la question de la transparence

mosquée islam

Les projets immobiliers liés aux lieux de culte islamiques font parfois moins parler que d’autres.... C’est le cas du grand terrain de la mosquée d’Albi, dans le département du Tarn, qui devrait bientôt remplacer les locaux actuellement alloués par la mairie à l’association Lueur d’islam. La consigne semble simple : motus.

Interrogations autour de la nouvelle mosquée

Le projet a pourtant été voté presque à l’unanimité par l’ensemble du conseil municipal. Une seule abstention, celle de l’unique conseiller Rassemblement national, lors de la session de septembre. Tant qu’il n’aura pas davantage d’informations sur les tenants et aboutissants concernant ce projet de mosquée, Frédéric Cabrolier reste prudent. S’il nous a confié ne pas être, sur le principe, opposé à contracter la vente du terrain destiné à « l’amélioration du bon fonctionnement et d’accueil » de la mosquée, selon la requête de l’association Lueur d’islam, l’opacité du projet le pousse à suivre le dossier de près.

Très peu d’informations ont pour le moment été dévoilées à propos de cette nouvelle mosquée, au cœur de la ville tarnaise, avenue de Pélissier. Les renseignements semblent difficiles à obtenir, même pour les élus au conseil municipal. Interrogé à ce propos lors du conseil de septembre dernier, le maire Horizons, qui présentait le projet comme celui d’un simple « bâtiment », ne semblait pas avoir beaucoup d’informations à transmettre. Elle a assuré qu’il n’y aurait pas de construction d’un minaret. Ce point avait, en effet, déjà été soulevé en 2008, lorsque la mairie avait financé à hauteur de 80.000 euros la rénovation de la salle de prière qu’elle louait déjà à Lueur d’islam. À l’époque, l’installation d’un minaret avait été demandée par le président de l’association mais, déjà, elle avait été refusée.

Des financements encore inconnus

Concernant les financements de l’association, qui a récolté plus de 50.000 euros à ce jour, sur les 100.000 euros nécessaires à la finalisation de la vente, le maire n’en « sait pas plus ». Selon un élu local, une librairie islamique dans le viseur des renseignements généraux pour ses liens avec le salafisme aurait partagé dans sa boutique des appels aux dons. Là encore, le mystère reste entier. Contactées à ce sujet, ni la mosquée ni la mairie n’ont fait suite à nos demandes.

Pour Frédéric Cabrolier, cette opacité demeure problématique dans une ville qui, rappelle-t-il, a déjà été marquée par plusieurs arrestations à la suite des attentats du 13 novembre et où une cellule djihadiste liée à Mohammed Merah avait été démantelée en 2015.

Des projets trop opaques pour les locaux

Ce cas d'édification discrète n’est pas le premier. À Ambarès-et-Lagrave, des débats animés entourent actuellement le dépôt d’un permis de construire pour une mosquée prévue à proximité d’un quartier résidentiel. Outre la crainte des habitants de voir cette construction perturber la tranquillité du secteur, en raison des allers-retours fréquents et des possibles tensions avec la communauté des gens du voyage, il est reproché au maire socialiste d’avoir affirmé, quelques mois plus tôt, qu’aucun projet n’était en cours. Ce manque de transparence inquiète les habitants de cette ville de 17.000 habitants qui auraient aimé être tenus au courant du projet.

Des silences qui, comme le fait remarquer Frédéric Cabrolier, n'auraient jamais été brisés si des élus de droite ne les avaient rompus...

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