Amélie de Montchalin annule une amende à Anne Hidalgo qui avait recruté trop de femmes…

Monchalin Hidalgo

Bonne nouvelle : la mairie de Paris va économiser 90.000 € ! Certes, une somme correspondant au coût annuel d’entretien d’une vingtaine de Vélib’ n’épongera que de manière homéopathique l’ardoise phénoménale de la municipalité mais, comme disait ma grand-mère, « à cheval donné, on ne regarde pas les dents ». C’est Le Figaro qui nous l’annonce, « la ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin a annoncé mercredi 27 janvier l'annulation de l'amende administrative de 90.000 euros infligée à la Ville de Paris pour avoir nommé trop de femmes aux postes de direction en 2018. »

Comme vous, je me suis gratté la tête puis tapoté le menton devant cette nouvelle intrigante, mais deux aspirines plus tard, je crois être en mesure de vous éclairer sur ce mystère…

En 2012, un nommé Sauvadet, du ministère Fillon III, tente, par une loi danse du ventre modèle Chippendale, de séduire la clientèle des femmes fonctionnaires à l’approche de la présidentielle. Il donne donc son nom à une loi disposant, entre autres, de punir d’amendes les employeurs de la fonction publique qui n'appliqueraient pas un pourcentage de nomination de 40 % d'hommes et de femmes dans les nominations aux emplois supérieurs.

Ce sympathique message féministe attendra, toutefois, 2018 pour parvenir à la conscience d’Anne Hidalgo qui - toujours aussi mesurée - veut trop bien faire et décide, alors, d’enrichir son armée mexicaine de 11 femmes contre 5 hommes à des postes de direction !

Mais 69 % de nominations féminines (compte non tenu du « genre » éventuellement choisi par les cinq porteurs de testicules), c’est beaucoup trop et, en tout cas, en contravention avec la loi du sieur Sauvadet. D’où les 90.000 € infligés par le tribunal administratif, mais annulés aujourd’hui par Amélie de Lombard de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques…

Et comment un ministre peut-il annuler une amende ? C’est bien simple. Dans un trop rare éclair de lucidité, le gouvernement a, en 2017, abrogé la disposition Sauvadet, au caractère « évidemment absurde et contre-productif », selon les termes de Mme de Montchalin, non sans ajouter que la « cause des femmes mérit[ait] mieux ».

Reste à espérer que le gouvernement continuera dans cette voie, parce que des lois, décrets et règlements absurdes et contre-productifs, on peut lui en fournir une longue liste.

Et, pour en revenir à ma grand-mère, « faire et défaire, c’est toujours travailler »…

Richard Hanlet
Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

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