André Bercoff : « Vous avez d’un côté Outreau et de l’autre, vous avez Epstein »
Après la mort, dans sa cellule, du milliardaire américain Jeffrey Epstein, soupçonné d'agressions sexuelles, et la demande de Marlène Schiappa qu'une enquête soit ouverte sur cette affaire car elle aurait des ramifications en France, réaction au micro de Boulevard Voltaire d'André Bercoff.
Le milliardaire Epstein a été retrouvé mort dans sa cellule. Cette mort tombe extrêmement bien pour énormément de personnes impliquées. En revanche, elle tombe mal pour la justice. Beaucoup de zones resteront dans l’ombre. Que vous inspire cette affaire ?
Cette affaire me rappelle une certaine affaire Ben barka. Il avait lui aussi été retrouvé mort dans sa cellule. Le Canard enchaîné avait titré "Suicidé à bout portant". C’est un peu ce que m’inspire cette nouvelle affaire.
J’ai peut-être tort, mais comme par hasard il était dans une cellule soi-disant surveillée 24h/24. Il avait, paraît-il, fait une tentative de suicide et avait été transporté à l’hôpital.
J’ai lu aussi qu’il y avait une caméra de surveillance qui ne fonctionnait pas.
Des personnalités étaient impliquées dans un trafic glauque et sordide de pédophilie et de viol.
On entend beaucoup en ce moment "Circulez, il n’y a rien à voir"…
Sans tomber dans le complotisme, les préférences sexuelles de Epstein étaient parfaitement connues. Comment expliquer qu’il ne soit pas tombé ?
Il y a une vingtaine d’années, une émission sur France 3 avait enquêté sur la pédophilie. C’est la chose la plus difficile puisqu’il s’agit du mal absolu.
Vous avez d’un côté Outreau et de l’autre Epstein. Outreau, c’était vraiment la misère et le sordide. Epstein, c’était les milliardaires. Il est évidemment plus difficile d’enquêter et d’accuser un multimilliardaire qu’un misérable. Cela n’empêche pas que le petit soit aussi lamentable et coupable que le grand.
Cela veut-il dire que tous les gens qu’il fréquentait comme Bill Clinton ne savaient pas ces tendances ? On a commencé à divulguer des noms. L’enquête n’est donc pas finie. L’action en justice est arrêtée, mais l’enquête et les révélations peuvent continuer.
Cette affaire va certainement toucher la France. De nombreuses voix se sont élevées pour qu’une enquête soit ouverte pour déterminer s'il y avait bel et bien des victimes françaises. C’est ce qu’a demandé Marlène Schiappa, la secrétaire générale à l’Égalité entre les femmes et les hommes. Cette demande a-t-elle des chances d’aboutir ?
Cette affaire est tellement glauque et sordide qu’une enquête doit être faite. On peut espérer qu’elle aboutisse. Sur le principe, je ne vois pas pourquoi on arrêterait l’enquête sous prétexte que la personne s’est suicidée ou a été suicidée. Je crois qu’à ce niveau-là, on ne peut pas dire "C’est fini et oublié".
Si l’on peut obtenir des résultats, alors l’enquête doit être faite.
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