Andy Kerbrat : député délinquant ou victime de « l’extrême droite » ?

captureX
captureX

Un élu vraiment stupéfiant. Jeudi 17 octobre, Andy Kerbrat, député La France insoumise de la circonscription de Nantes, a été interpellé à Paris alors qu’il venait d’acheter de la drogue dans le métro. Il a été arrêté la main dans le sac mais n’a pas été placé en garde à vue après avis hiérarchique, a indiqué une source policière à nos confrères de Valeurs actuelles. « Le vendeur était identifié comme étant un mineur, déjà connu pour une dizaine de faits et condamné, début octobre, pour des faits de trafic de stupéfiants à une peine de 4 mois avec sursis probatoire », a encore précisé le parquet de Paris.

Immédiatement, l’ex-militant LGBT a reconnu les faits. « Le jeudi 17 octobre 2024, j’ai été contrôlé en possession de stupéfiants, a-t-il confessé, dans un communiqué publié sur X. J’assume entièrement ma responsabilité et me mets à la disposition de la Justice dans le cadre d’une ordonnance pénale. » Des aveux dont son opposition locale s’est saisie sans attendre, à commencer par Guillaume Richard, conseiller municipal à Nantes, qui a estimé que M. Kerbrat devait « présenter sa démission immédiatement ». Plus clémente, Sandrine Rousseau a apporté son plein soutien à son collègue insoumis. « Cher Andy, la consommation de drogue et l’addiction sont un enjeu de soin, de santé psychique et d’accompagnement. Tu as reconnu, tu es dans un parcours de soins. Reviens-nous en forme. » Faute avouée, entièrement pardonnée.

L’hypocrisie de l’extrême gauche

Avant de passer l’éponge définitivement sur cette triste affaire, permettons-nous néanmoins de souligner une certaine hypocrisie dans le comportement du député Kerbrat. Il y a quelques mois, à peine, le jeune homme se faisait le chantre de la lutte contre la drogue et courait les plateaux pour y livrer ses solutions. « C’est la police judiciaire ! C’est le démantèlement des réseaux et des trafics humains ! », déclarait-il, fin 2023, à Télé Nantes, dénonçant le danger des « plaques tournantes » locales. « La lutte contre la drogue avant tout ! »

Peu après, il poussait le vice jusqu’à demander la création d'une commission d’enquête sur l'efficacité réelle de l'opération « Place nette XXL »... Peut-être le trentenaire aurait-il dû commencer par faire « place nette » dans sa chambre ?

Cette tartufferie est devenue habituelle à l’extrême gauche. On pense à Adrien Quatennens condamné à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales alors que son mouvement fustige le « patriarcat » à longueur de journée. On se souvient, aussi, de Sébastien Delogu, très en verve contre les violences dites « systémiques » de la police, mais lui-même poursuivi pour violences. On songe encore à Rima Hassan, pourfendeuse des « colons » en Algérie ou en Palestine, mais silencieuse quant à l’invasion de la France. Etc.

On peut s’interroger, aussi, sur la cohérence politique d’Andy Kerbrat, ancien militant LGBT. Une contradiction qui pourrait bien se retourner contre lui. Car le jeune homme n’a pas été interpellé en possession d’un joint mais d’un sachet de 3MMC. Il s’agit d’une drogue de synthèse, très populaire dans le milieu gay, et utilisée essentiellement dans le cadre de rapports sexuels désinhibés. Pas sûr que les quartiers dits « populaires », qui votent massivement pour LFI, voient ces pratiques d’un très bon œil…

La victimisation comme planche de salut

Pour se tirer de ce mauvais pas, Andy Kerbrat a une stratégie : la victimisation. Et son oppresseur est tout trouvé. « Mon entourage proche ainsi que ma famille politique ont malheureusement appris les faits par des révélations par le journal d’extrême droite Valeurs actuelles avant que je puisse les en informer directement, a-t-il dénoncé, dans son communiqué. Cela interroge une nouvelle fois sur la porosité entre des sources policières et les médias d’extrême droite. »

On a compris le message : le gentil député a été la cible d’un complot politico-médiatique néofasciste. Lui-même n’est coupable de rien, ou si peu. Comme il l’affirme, Andy Kerbrat souffre de « problèmes personnels » et de « fragilités psychologiques ». Il n’est rien de plus qu’une des innombrables « victimes de l’addiction ». Nul doute que, comme d’autres de ses collègues, le stupéfiant député bénéficiera très prochainement d’une totale réhabilitation. Il lui suffira de se mettre au vert quelques semaines pour pouvoir ensuite reprendre ses activités parlementaires, comme si de rien n’était.

Jean Kast
Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois