Angleterre : le match de foot s’arrête pour que le joueur français Wesley Fofana puisse rompre le jeûne du ramadan
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Un match de foot en Premier League anglaise (l’équivalent de notre Ligue 1) entre Leicester et Crystal Palace a été interrompu, ce lundi, pour permettre à un joueur de se désaltérer au moment de la rupture du jeûne du ramadan. Le joueur concerné a remercié le gardien de but d’avoir conservé le ballon le temps nécessaire ; fit un signe, pouce levé, à l’arbitre qui laissa faire ; et s’empressa de saluer ce geste via les réseaux sociaux.
On est, bien sûr, choqué ! Imagine-t-on Pavarotti s’interrompre sur scène car un choriste est resté gosier sec depuis le lever du soleil ? Sans compter les représentations en matinée qui deviendraient impossibles… Imagine-t-on un prof interrompre son cours magistral dans un amphi mal climatisé de la Sorbonne parque qu’un élève meurt de soif ? Un chef de service suspendre une opération à cœur ouvert au motif qu’une panseuse trop stressée ne peut attendre pour aller boire ? Un chef d’État mettre fin à une conférence au sommet car Erdoğan réclame sa tasse de thé ?
Tout cela ni ne se peut ni ne se doit. On reste donc, d’une part, perplexe devant cette immixtion du religieux dans ce qui n’en relève pas, d’autre part, abasourdi par la connivence montrée par les autres joueurs et par l’arbitre lui-même.
L’introduction du respect d’un commandement musulman dans un domaine laïc est le signe d’une poursuite de l’exigence que nos vies et tout de l’activité des humains soient rythmés par une religion que la majorité d’entre eux ne pratiquent pas et dont ils ne veulent pas. Il n’y a rien de nouveau en cela, que nous ne connaissons que trop bien. Mais accepter de s’y soumettre, une nouvelle fois, hors de la sphère religieuse publique ou privée, est un très mauvais signe.
D’autant plus que l’on ne saurait ici accuser un quelconque autrui de nous l’imposer. Il ne s’agit pas d’un ministre qui bavasse sur le voile ou d’une Martine Aubry qui autorise des horaires réservés aux femmes dans les piscines ou du maire de Paris qui impose des fêtes nocturnes pour célébrer la fin du ramadan. Non ! Il s’agit, ici, d’une simple exigence de personnes privées à laquelle d’autres acceptent de se soumettre lors d’une activité publique.
Mais que le corps arbitral anglais ait laissé faire cela m’apparaît comme une monstruosité. Et si d’aucuns réclament des sanctions contre un appel de généraux à la retraite, c’est auprès de la fédération anglaise de football, de l’UEFA et de la FIFA que nous les réclamons.
À quand, l’interruption des 24 Heures du Mans ou du marathon des prochains Jeux olympiques à la tombée de la nuit ?
Le sport s’est laissé gangrener, ces dernières années, par des exigences extrinsèques : se mettre à genoux avant le départ en F1 suite au mouvement Black Lives Matter, affirmer durant les cérémonies vouloir rejeter hors du champ des compétitions toute forme de racisme, etc. Il ferait bien d’affirmer vouloir exclure toute ingérence religieuse dans ses activités !
D’autant plus que la pratique d’un jeûne strict n’est pas une obligation dans l’islam et qu’il peut être reporté dans le temps. On peut même en faire abstraction et des passages du Coran peuvent y être opposées : « Allah veut pour vous la facilité » (Coran 2/185) ; « Allah veut vous alléger [les obligations] » (Coran 4/28) ; « Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion » (Coran 22/78).
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— Mbafraude (@Mbafraude) April 30, 2021