Angoisse chez Quotidien : le gouvernement de gauche danois est-il de droite ?

Capture d'écran Quotidien
Capture d'écran Quotidien

Les équipes de l'émission « Quotidien », sur la chaîne TMC, modèle d’objectivité journalistique, ont suivi Éric Ciotti jusqu’au Danemark. Accompagné d’Annie Genevard, secrétaire générale du parti LR, de son conseiller aux affaires internationales Michel Barnier et de la sénatrice Muriel Jourda, le président des Républicains allait à la rencontre de Kaare Dybvad Bek, le ministre de l’Immigration et de l’Intégration danois. La petite troupe visite l’annexe du ministère où sont examinés les dossiers des candidats au séjour. Ils viennent essentiellement de Syrie, d’Irak et d’Iran.

Toujours à l’affût de la faute morale, les inspecteurs de l’ordre et de la vertu mandatés par l'animateur de « Quotidien », Yann Barthès, ont tendu leurs perches pour ne rien rater des dérapages. Le journaliste prévient : « Le Danemark est le seul pays en Europe à renvoyer les Syriens dans leur pays. » On comprend que c’est épouvantable, mais le pire est à venir : « Ce n’est pas tout : le Danemark propose de limiter à 30 % le nombre de non-Occidentaux dans les quartiers les plus pauvres. » Des quartiers, qui plus est, « divisés en quatre catégories : les quartiers sensibles, les quartiers communautaires, les quartiers à transformer, les quartiers à surveiller ».

On sent planer comme un parfum de suspicion… « sensible », « communautaire », « à surveiller »… ça ne serait pas un peu facho ?

En plateau, le journaliste commente la séquence : « Au Danemark, le projet est porté par cet homme, à côté d’un Éric Ciotti tout sourire. Ministre de l’Intégration et de l’Immigration, et il est donc… de gauche ! » Tempête sous un crâne. Qu’ouis-je, qu’esgourdais-je, comment se peut-ce ?

Là-bas, au pays des ours polaires, la dame qui tient le micro sous le nez de Kaare Dybvad Bek insiste : « En France, vous êtes vu comme un modèle pour la droite et l’extrême droite. Qu’est-ce que ça vous fait ? » Tranquille en son âme et conscience, le ministre répond : « Si d’autres pays veulent s’inspirer de nos politiques pour mieux contrôler l’immigration, moi, ça me va… »

La dame va défaillir : y aurait-il « something rotten in the state of Denmark » ?, se demandait déjà Shakespeare. Alors, elle lui pose carrément la question qui fâche : « Vous pensez être de gauche ? »

« Bien sûr, à 200 % », répond le ministre, qui enchaîne, à l’aise dans ses mocassins à glands : « Vous savez, si on veut être de gauche, il faut avoir une politique stricte sur l’immigration, parce que ce sont toujours les classes populaires qui paient le prix de l’immigration, qui paient le fardeau de l’intégration des immigrés, jamais les bourgeois. Donc, si on ne comprend pas ça, les classes populaires vont arrêter de voter pour nous. »

Prends ça !

Sur le plateau de « Quotidien », la tension est à son comble. Et le journaliste conclut la séquence par ces mots où l’on devine le vide existentiel dans lequel va plonger la rédaction : « Et voilà cette question que nous posent les Danois : une gauche qui refuse les immigrés peut-elle toujours être de gauche ? »

L’angoisse ! Coincés, tous ces donneurs de leçons d’éthique, tous ces théâtreux en écharpe tricolore qui sont allés défiler à Saint-Brevin-les-Pins, en soutien au maire démissionnaire. Ses administrés, s'ils condamnent les exactions contre leur élu, ne veulent pas non plus transformer la ville en villégiature pour migrants.

Voilà donc nos apôtres de la bien-pensance confrontés à la quadrature du cercle, la trisection de l’angle et la duplication du cube : To be or not to be de gauche et pour une immigration contrôlée.

C’est, demain, la Pentecôte. Puisse le Saint-Esprit les éclairer…

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 28/08/2023 à 11:22.
Marie Delarue
Marie Delarue
Journaliste à BV, artiste

Vos commentaires

19 commentaires

  1. Pour prendre les bonnes décisions, il faudrait laisser à la porte toutes les étiquettes et prendre les bonnes idées de TOUS.

  2. Suprême ironie de l’histoire ! C’est la politique d’un gouvernement social-démocrate qui inspire notre droite en matière de politique migratoire ! Ce n’est pas en Italie que se sont rendus nos Républicains mais au royaume très socialiste de Danemark où est menée la plus spectaculaire et efficace politique d’arrêt de l’immigration. La démonstration est faite que l’identitarisme n’est pas la solution parce qu’il ne permet pas de rassembler une majorité ce qu’a bien compris Marine Le Pen. Ce qu’attendent les peuples, ce n’est pas qu’on défende des identités qui furent celles de leurs lointains ancêtres (les Vikings par exemple pour les Danois) mais les identités actuelles de leurs pays respectifs; or, dans le cas du Danemark, la forte solidarité sociale, qui est un trait important de ce pays, est un trait identitaire essentiel. Nul besoin, donc, d’invoquer les mânes des ancêtres vikings pour mettre un terme à l’invasion; la volonté forte de protéger le mode de vie, la sociabilité propre au pays et les principes qui structurent l’existence des citoyens au plan personnel et au plan collectif, permet de créer un large consensus favorable à une politique d’arrêt de l’immigration. L’identitarisme est un grigri totalement superflu et même contre-productif.

  3. Le journaliste : « Et voilà cette question que nous posent les Danois : une gauche qui refuse les immigrés peut-elle toujours être de gauche ? » . Il n’a pas tout compris. Le ministre danois a tout simplement dit en langage diplomatique « La gauche français est idiote ». Petit rappel de ce ministre : « « Vous savez, si on veut être de gauche, il faut avoir une politique stricte sur l’immigration, parce que ce sont toujours les classes populaires qui paient le prix de l’immigration, qui paient le fardeau de l’intégration des immigrés, jamais les bourgeois. Donc, si on ne comprend pas ça, les classes populaires vont arrêter de voter pour nous. ».

  4. Où l’on voit bien que les notions droite/gauche ont tellement été triturées dans tous les sens, qu’elles ne veulent plus rien dire du tout aujourd’hui. – – – Aujourd’hui, le vrai clivage est entre les mondialistes (privilégier une élite ultra-riche internationale au détriment des peuples) / et les patriotes (pour protéger les peuples).

  5. bravo la « Gauche  » danoise, et merci Quotidien à qui ça a du leur faire mal de passer ce reportage , alors qu’un mot LOL !

  6. 100% d’accord avec la politique menée par le Danemark ! Une politique bien proche de ce que prône le RN. Oui il f

  7. On peut être social pour son propre peuple et rigide vis-à-vis de l’étranger.Ça dérange certains!

  8. Est-ce que la météo froide de ces pays aurait une bonne influence sur le bon sens ?
    Vu que çà se réchauffe chez nous…l’espoir s’amenuise !

  9. George Marchais disait la même chose et pourtant il me semble qu’il était un peu de gauche, il avait simplement du bon sens et avait compris que le patronnat pronait l’immigration pour museler les revendications des ouvriers français, c’est simple et clair.

  10. Ce gouvernement danois est certes de gauche mais de gauche intelligente, censée et qui oeuvre pour le bien de la population et du pays. Il ne s’agit pas d’une gauche extrémiste, wokiste, LGBTxxx, pro-immigrationniste qui ne pense qu’à son propre bien et certainement pas au bien commun.

  11. La gauche en PLS…. Trop drôle… et oui se sont les classes populaires qui paient le prix fort à l’immigration délirante dans notre pays…. Quotidien et toute son équipe de bobos ne sont pas au contact des migrants car ils ne sont pas dans les beaux quartiers…. Et maintenant on aussi détruire les campagnes qui étaient les derniers lieux épargnés… ça va être dramatique car ces populations oisives ne vont pas trouver de quoi faire leurs petits trafics…. Et pour les quelques courageux pas de Uber pour travailler….. au service des bobos des grandes villes…

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