[ANIMAUX] Grâce au Brexit, le Royaume-Uni interdit l’exportation d’animaux vivants

La Commission européenne, elle, reste sur une position anti-animale au nom du libéralisme agro-alimentaire.
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Le Royaume-Uni a voté, ce 14 mai, une loi sur le bien-être animal qui interdit l’exportation de bétail (bovin, ovin, caprin, porcin et équin). En limitant le transport d’animaux vivants à son territoire, le Royaume-Uni met fin aux transports à des fins d’abattage et d’élevage excessivement longs. Pour ce qui est de l’abattage, le bénéfice est double : d’une part, il évite le transport, d’autre part, il garantit que le bétail sera abattu « dans des abattoirs britanniques à haut niveau de bien-être » plutôt que dans des abattoirs « inconnus » et aux méthodes douteuses.

« L'abolition des expéditions cruelles d'animaux vivants » figurait dans les engagements de Boris Johnson en cas de victoire du Brexit. Eh oui! Si le Royaume-Uni a pu choisir l’option animale et la préférence nationale, c’est grâce au Brexit. Les règles de l’Union européenne, elles, interdisent à un Etat membre d’interdire l’exportation d’animaux vivants. Restée dans le marché commun, l’Irlande du Nord n’est pas concernée par la loi qui vient d’être votée.

Des animaux trimballés au nom de la rentabilité

Les associations de défense animale se sont réjouies du vote britannique. Et pour cause : les conditions de transport d’animaux vivants sont révoltantes. Entassés des heures voire des jours sans condition d’hygiène, sans possibilité de se reposer, exposés aux températures basses ou hautes, les troupeaux sont baladés à travers l’Europe et au-delà. Ils arrivent assoiffés et en état de dénutrition, certains avec des membres fracturés… Une torture qui ne peut satisfaire ni les amis des animaux ni les gourmets : animal stressé ne fait que mauvaise viande.

Ces conditions délétères ne s’expliquent pas par un quelconque sadisme des acteurs professionnels mais par le modèle économique. Au lieu d’avoir des élevages de taille raisonnable et, à proximité, des abattoirs proportionnés, la politique de l’Union européenne est de détruire toujours davantage nos territoires avec ici de vastes élevages, là-bas de vastes abattoirs - la grande taille assurant la rentabilité -, d’où la nécessité de transporter les uns vers les autres. Le libéralisme effréné ne déracine pas que les humains.

La Commission européenne freine des quatre fers

Sous la pression des défenseurs des animaux qui - ironie du sort - peuvent brandir maintenant l’exemple britannique, la Commission européenne travaille depuis plusieurs années à une amélioration des conditions de transport. C’est le maximum qu’elle puisse faire, puisqu’il ne s’agit pas d’interdire les exportations d’animaux vivants : ce serait remettre en cause sa politique de nomadisme des biens, des personnes et des animaux. Les pays membres sont partagés. Certains sont favorables à une interdiction du transport s’il dépasse huit heures de trajet. D’autres, dont la France, exigent le statu quo - toujours pas par sadisme, seulement parce qu’ainsi fonctionnent les marchés agricoles.

Les propositions de la Commission européenne sont à son image : technocratiques. Volet normatif : elle propose de durcir les normes de transport pour un mieux-être très relatif des animaux. Volet pénalitaire : elle propose de taxer les mauvaises pratiques, donc de répercuter les prix de la viande concernée et d’en informer le consommateur par un étiquetage… « Avec cette proposition de révision trop peu ambitieuse, analyse la fondation Brigitte-Bardot, la Commission prouve une fois encore qu’elle répond davantage aux pressions politiques et de l’agro-industrie qu’aux enjeux qu’elle a elle-même identifiés. »

On lit beaucoup d’articles, en France, disant que le Brexit entraîne le Royaume-Uni vers l’abîme. Or, précise un spécialiste à Atlantico, il n’a été « ni la catastrophe prévue […] ni l’entrée dans un âge d’or de prospérité ». Il a été la reprise en main, par le pays, de sa liberté de décision. Et cela a une valeur incomparable. Au sujet du traitement des animaux, écrivait Boris Johnson en 2019, « là où nous le choisirons, nous pourrons faire les choses différemment et mieux [que nos partenaires européens] ». Aujourd’hui, dans les fermes anglaises, galloises et écossaises, les animaux chantent en chœur : merci le Brexit !

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Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

23 commentaires

  1. Enfin ! Un peu de bon sens et d’intelligence dans ce monde complètement détraqué…
    Vivement le FREXIT !

  2. « Abattoirs britanniques à haut niveau de bien-être » !!! Dans un pays où la charria s’installe de plus en plus ouvertement permettez-moi d’en douter.

  3. La commission européenne, prétendument soucieuse du bien-être animal, n’est-elle pas au courant de la souffrance barbare imposé aux animaux dans les pratiques, autorisées et explosives, de l’abattage hallal ? La commission européenne ne sait-elle pas que pratiquement tous les animaux sont actuellement soumis à cette fin de vie barbare ? Et que fait donc la commission européenne pour alléger la souffrance de ces animaux ?

  4. C’est là que l’on vois que le Brexit est une réussite, en France on a les moyens de l’auto-production d’animaux largement suffisante et quant on parle de maltraitances animalières il se trouve que ceux qui la dénoncent à raison avec l’abattage culturel ne le font pas très longtemps curieusement. Peut être un tabou.

  5. Bravo les britanniques, encore une fois. Comment peut-on encore voter pour des listes qui acceptent de rester dans l’u.e. ?? Faut-il être aveugle ! Vive le Brexit, vive le Frexit !

  6. Le Frexit pourrait être bloqué par notre énorme dette en euros, que Macron, l’Europe et les marchés ont laissée s’accumuler pour rendre une éventuelle sortie risquée, voire impossible selon beaucoup d’experts, malgré les dénégations de Mélanchon et la possibilité d’annuler nos créances, comme la France l’a déjà fait le 25 juin 1928 en effaçant 80 % de sa dette publique d’un coup de stylo législatif. Il semble qu’il faille revenir à une monnaie équivalente aux Francs, dont la valeur serait nettement inférieure à celle de l’euro actuel. Cela aurait un impact négatif sur nos économies, nos entreprises et nos épargnes, et la valeur de celles-ci chuterait. En résumé, cela ne serait probablement pas une situation envisageable pour les Français. L’autre solution serait de tenir tête à Bruxelles.

    • la possibilité d’annuler nos créances, oui et peut être aussi de couper quelques hémorragies financières quant à la balance des échanges alors que nous ne vendrions plus à ceux qui nous vendent leur production, le déséquilibre en notre défaveur c’est déjà le cas.

      • . L’annulation voir la diminution de la dette ne peut ce faire que par une dévaluation importante nous obligeant alors a sortir de l’euro nos importations même intra européenne sans verraient considérablement pénalisaient et nos exportations avantageaient il est vrai mais combien de temps et à quel prix ? Réfléchissez dans le détail à tous ce que nous avons besoin d’acquérir à l’extérieur payer en euros ou en dollars: énergies, métaux, composant divers, et toutes sortes de technologies et de biens pour produire et pour ne pas avoir à revenir au 19eme siècle sans parler de nos épargnes ou de nos biens dont la valeur se verrait du jour au lendemain diviser par 3 ou 4. La France est le second contributeur à l’Europe il suffit d’avoir des convictions nationales et du courage politique pour tenir tête aux deconstructeurs de Bruxelles…

  7. … « On lit beaucoup d’articles en France disant que le Brexit entraîne le Royaume-Uni vers l’abîme. »
    Surtout les médias gauchistes, soit presque la majorité, spécialisée dans la désinformation.
    Maintes fois ici ou ailleurs je l’ai dit, je réside en Grande-Bretagne depuis 29 ans et j’ai voté POUR le Brexit.
    Combien de fois me suis-je élevé contre la désinformation française eu égard aux bénéfices du Brexit.
    Voilà un exemple, parmi tant d’autres !

  8. Bravo les Anglais ! Qu’attendent tous nos défenseurs de la cause animale pour s’inspirer de nos voisins ? Et pour s’occuper par la même occasion de l’abattage rituel qui en matière de bien animal est d’une sévère barbarie ! Mais là, plus personne ! A géométrie variable comme le féminisme…

  9. A quand la sortie de l’UE pour nous . Et surtout ceux qui ici prétendent défendre la cause animale sont bien silencieux sur le sujet du transport et de l’abbattage rituel . Peut on dire qu’ils sont vendus ou lâches , chacun se fera son opinion .

    • Hélas, nous sommes prisonniers de l’euro, donc une éventuelle sortie de l’Europe n’est pas pour demain ! Ce qui a permis le Brexit , c’est leur propre monnaie , donc il ne dépendait pas de l’euro

      • Reprendre sa liberté c’est sortir aussi de l’Euro. Il y aura peut-être un choc au début mais notre travail confortera notre nouvelle monnaie. Sinon,on accepte d’être des larbins pour l’éternité. On a le choix. On a toujours le choix.

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