[ANIMAUX] Loup y es-tu ? Le décompte de l’OFB ne satisfait pas les éleveurs

En limitant son enquête aux expertises génétiques, l'OFB donnerait une vision minorée des loups en France.
Loup gris. © Clément Bardot Wikipedia Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International
Loup gris. © Clément Bardot Wikipedia Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International

Alors que le loup vient d’être rétrogradé au rang d’« espèce protégée » (et non plus « strictement protégée »), le Groupe national loup s’est réuni le 16 décembre pour faire le point. Fabienne Buccio, préfète coordonnatrice du Plan national d’actions loup et activités d’élevage, a donné l’estimation officielle de la population lupine française : elle est stable, avec 1.013 individus. Le « plafond de destructions » pour 2025 est fixé à 192 loups - soit les 19 % autorisés.

Maillage, preuves génétiques : insuffisant !

Obtenu par l’Office français de la biodiversité (OFB), ce chiffre de 1.013 loups est contesté par les syndicats. Joint par BV, Christian Provent, le référent loup de la Coordination rurale, nous explique pourquoi la méthode est défectueuse. En ne prenant en compte que les expertises génétiques (excréments, urine, sang, poil), l’OFB ignore les prédations, les traces, les signalements sonores ou visuels (pièges photos, observation des éleveurs). De même, seules des mailles du territoire sont observées, là où il y a prédation. On peut donc voir des loups, les entendre, dans des endroits où finalement l’OFB conclura à l’absence de loup ! Une minoration d'ordre idéologique, pour légitimer le combat des associations pro-loup ?

La FNSEA, les Jeunes Agriculteurs et la Fédération nationale ovine font la même analyse. L’estimation « ne reflète absolument pas la pression exercée par la prédation sur les éleveurs », dit leur communiqué. Prédation dont la préfecture a donné les chiffres : +4,6 % en attaques, +10,6 % en victimes. Les attaques augmenteraient là où le loup s’implante, baisseraient là où il est acclimaté. Cela a entraîné une protestation des présidents de département de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour qui le chiffrage ne reflète pas la réalité des prédations. Ils demandent un décompte précis de la population des loups dans les Alpes et une augmentation des tirs autorisés.

De moins en moins de monde autour de la table

Pour le moment, celui qui a du plomb dans le flanc, c’est le Groupe national loup. Les associations de défense de l’environnement l’ont quitté en septembre 2023, trouvant que le nombre de loups était majoré, et n’y sont pas revenues. (Contactée par BV, l’une d’elles, France Nature Environnement, n’a pas répondu à nos questions.) La réunion du 16 décembre a été boycottée par la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs et la Fédération nationale ovine au motif que les chiffres avaient fuité, quelques jours auparavant. Il manquait aussi le préfet référent, et les chambres d’agriculture n’y étaient pas représentées non plus.

Christian Provent, lui, était présent : « Le dossier est trop important pour que la Coordination rurale boycotte ce genre de réunions. Nous déplorons l’absence des associations car les échanges ne peuvent avoir lieu, laissant la place à des batailles de communiqués. » Il nous rappelle la position de son syndicat : « Ce n’est pas une fin en soi de tuer des loups et ce n’est pas un avenir de laisser la prédation sur les troupeaux se développer. »

Avoir une vision continentale

Pour la Coordination rurale, la cohabitation des loups et des élevages est contre-nature. Le non-sens est financier (la protection des troupeaux coûte des millions d’euros, financés à 80 % par l’État) mais aussi écologique : « C’est dans les zones de pastoralisme que les écosystèmes et la biodiversité fonctionnent le mieux, analyse M. Provent, avec des mosaïques de paysages variés et ouverts où vivent un maximum d’espèces, que ce soit faune ou flore. Y amener le loup est désastreux. »

Question débattue et passionnée, Christian Provent le reconnaît. Et de nous préciser : « Nous sommes contre la cohabitation avec le loup, mais nous sommes pour une coexistence. » Des meutes ici, des troupeaux là. Avec une vision continentale qui dépasserait la vision franco-française des associations de l’environnement : les loups vivent très bien dans des territoires de l’Europe de l’Est où le pastoralisme est moins développé. Chacun chez soi… et les troupeaux seront bien gardés.

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Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

26 commentaires

  1. Une seule solution : capturer des loups et les relâcher dans les forêts fréquentées par les adorateurs du Lupus. Forêts en général proches des grandes agglomérations comme le Bois de Boulogne, la Forêt de Fontainebleau, le Bois de Vincennes, la forêt de Compiègne, la forêt de Haguenau, la forêt de Bouconne et de Buzet, la Forêt de Grésigne, la forêt de Paimpont etc etc. Lorsque les Lupusmaniaques auront vu le loup manger leur petit chaperon rouge ils comprendront ce qu’est la perte d’un agneau et de sa mère. Ces citadins autoproclamés défenseurs de l’agriculture sont une véritable plaie pour la France. Ils ne veulent plus d’agriculture et pourtant, en cas de disette (ça peut arriver), ils seront les premiers à tenter d’acheter au marché noir de la viande, des oeufs, de patates et peut-être même des topinambours ou des raves.

  2. Notre Maire a décidé qu’un loup solitaire retrouvé mort de sa belle mort, aurait tué 65 brebis en passant en Vendée…probablement la bête du Givaudan et preuve que certains subventionneurs sont prêts à tout pour gagner des électeurs.
    Coexister, c’est possible ailleurs, donc pourquoi pas chez nous, avec les lois de la nature et de la raison.

  3. Une éleveuse ovine a dénoncer ces pseudo attaquent de loup qui sont pour beaucoup faites par des chiens errant , un loup tue pour manger , de ce faite soit il planque les carcasses soit il les manges sur place ; les photos montrent juste une bête égorgé sans trace de consommation, donc il est sur que ce soit un chien qui est fait cela, quand on vois que même un chien peux attaque sont maitre n’importe quand…..
    Les éleveurs devraient mieux connaitre les habitudes du Loup, mais ils préfèrent accuser le loup pour toucher des dédommagements puisque pour les chiens errant il ni y a rien ; c’est une forme de vol.

  4. Capturons et envoyons nos loups en Europe de l’est. Comme ça tout le monde est contant, les pro et anti loups.

  5. Proposition : Il faut que ces bobos-écolos de la ville aillent convertir les loups de France au veganisme. Comme çà, ils n’attaqueront plus les troupeaux et les éleveurs (qui nous nourrissent, pour ceux, comme moi, qui ne sont pas vegans) ne seront plus embêtés.

  6. Le loup coûte au moins 15 M€ par an au contribuable et sa présence n’apporte aucun bénéfice, surtout aux pauvres bêtes sauvages et d’élevage qui se font cruellement massacrer par centaines.
    N’ont-elles pas elles aussi le droit de vivre en paix?
    À consulter: le PNA ( plan national d’action), édifiant !

  7. je ne sais pas ce qu’ils cherchent, mais en même temps que le loup, le requins sont « d’adorables poissons », on nous impose une invasion migratoire, « certains » nous rendent cobelligérants contre la Russie qui ne nous a rien fait, et si ils décident d’appuyer sur le bouton, ça va nous jeter dans les bois ou le loup guette… AIE AIE AIE! ça va saigner !!!

  8. Les mêmes bobos hors sol, qu’ils soient à Paris, Bruxelles ou ailleurs, prennent des décisions absurdes, n’étant pas impactés par les effets néfastes de celles-ci. Un exemple, ils veulent qu’il y ait des loups et des ours dans nos montagnes, dont ils n’en connaissent que les stations de ski huppées, par contre ils ne disent rien sur la destruction des moustiques, qui sont en début de chaine alimentaire, oui mais ils piquent, alors on voudrait bien les exterminer. Autre cas les bassines interdites parce qu’il y a dans le coin quelque outardes canepetières, aucun problème, on importera des céréales de l’autre bout du monde.

  9. Il faudrait que les écolos pros loups élèvent eux-même des moutons dans la montagne pour voir le résultat et comprendre le problème. Peut-être qu’ils changeraient d’avis. Parce que c’est facile, dans un palace du XVI ème de critiquer la destructions des loups ou autres. Il faudrait que les écolos reviennent sur terre et prennent la place de ceux qui bossent dur sur le terrain. Mais çà, c’est une autre histoire!

  10. Les loups, c’est comme les islamistes, si vous ne les stoppez pas ils colonisent tout mais comme pour certains ,un loup vaut mieux qu’un paysan ,on n’est pas sorti d’affaire

    • je vous recommande les enquêtes de Bruno Lecomte sur le sujet et le livre de Dugrain Dubourg qui met en relation des « pur écolos » avec des bergers et qui changent d’avis en 15 jours.
      il y a ceux qui sont idéologisés et « ceux qui sont concernés » comme le disait si justement Monsieur Pierre Rabhi

  11. Il faut rappeler que ce déclassement du loup est le fait de… vdl et oui encore elle car son chien aurait été attaqué par un loup…
    Personne ne semble intéressé par les attaques de bandes de chiens errants…
    Personne ne semble intéressé par les animaux malades abandonnés par les bergers pour être indemnisés…
    Tout le monde oublie que le loup est un régulateur de la biodiversité animale et végétale, comme démontré dans le parc de yellowstone…
    En fait, l’ours et le loup même combat et mêmes polémiques…

    • je suis berger, et en tant que tel je me permet de vous répondre.
      non on n’abandonne pas des brebis pour toucher des indemnités
      oui le loup est une réelle menace pour tout le monde, les gosses (le petit Emile) même des adultes (personnes disparues entre autre au Grand Morgon, au Vieux Chaillol 05 en 2016)
      non il n’est pas un régulateur, il un exterminateur de TOUT le vivant: chevreuils, sangliers, marmottes… tout y passe
      quand aux « chiens errants », je n’en ai jamais vu par contre des 67 brebis tuées, égorgées dans une seule attaque malgré toutes les précautions
      c’est pas pour rien que nos anciens en sont arrivés a briler des forêts entières pour se débarasser du dernier et ce, a Ancelle (en 1965), a Prapic, a Chaudun, a Pierre grosse, a Réalon (en 1963) ,a Moline…et je ne sais que dans les Hautes Alpes.

  12. Il me semble que le loup était là avant l’Homme non ? Ce dernier détruit tout sur son passage, animaux, nature et même ses semblables !
    OUI, je suis misanthrope…à force de les observer.

    • Je pense comme vous, les éleveurs peuvent prendre des chiens montagne des pyrenées ou berger d’Anatolie, maintenant je me demmande s’il certaint ne le font pas expres pour toucher des indemnités après la mort de plusieurs de leurs animaux.

      • Sais-tu qu’un éleveur qui se fait bouffer un bélier c’est le travail de deux voir trois generations sur la génétique qui est anéanti… alors les indemnités çà ne l’empêche pas de pleurer

      • je vous recommande les enquêtes de Bruno Lecomte sur le sujet et le livre de Dugrain Dubourg qui met en relation des « pur écolos » avec des bergers et qui changent d’avis en 15 jours.
        il y a ceux qui sont idéologisés et « ceux qui sont concernés » comme le disait si justement Mr Pierre Rabbi
        l’an dernier malgré 14 chiens de protection j’ai eu une attaque de nuit: bilan, deux brebis seulement mais 6 chiens blessé dont deux qui ont eu 50 point de sutures.
        alors vos avis … on s’en contre care et on tire a vue

      • L’origine du loup remonte a 40 Millions d’année , l’homme seulement de 300000 miles ans, c’est l’homme qui est un envahisseur sur le territoire du Loup, c’est le plus grand prédateur qui existe et qui modèle le monde pour sont utilisation propre.
        PS: je ne suis pas un écolo bobo , juste une personne qui cherche le pourquoi du comment.

  13. Le chiffre de 1.013 loups émane de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) , qui contrôle les agriculteurs , colt à la ceinture , style  » On achève bien les chevaux  » (Sydney Pollack, 1969) . Dès lors , un loup de + ou de – , …

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