[ANIMAUX] Ne dites plus « espèces invasives », ça renforce « le rejet migratoire »

Connaissez-vous les EEE ? Les espèces exotiques envahissantes sont ces plantes ou ces animaux dits aussi « invasifs » qui, venus d’ailleurs, perturbent un écosystème donné. « Les impacts écologiques des espèces exotiques envahissantes sont parfois difficiles à quantifier, mais sont souvent irréversibles », explique le site officiel naturefrance.fr. Cependant, selon une tribune de Philosophie Magazine, parler d’« espèces invasives »… c’est limite raciste.
En assimilant des migrations écologiques à des maux, on « alimente insidieusement la crainte d’une "submersion migratoire" », y écrivent Jacques Tassin (chercheur en écologie végétale) et Gilles Clément (ingénieur agronome). C’est un « rejet de l’altérité », « une forme "d’immigration zéro" ». Cela renvoie « aux listes noires des indésirables » et nourrit « un grand rejet migratoire ». Tout le lexique immigrationniste et antiraciste est mobilisé. Il n’y suffit même pas, un néologisme est nécessaire : il y aurait un lien « entre xénophobie et bioxénophobie ».
La thèse invaso-sceptique face à la réalité
Jacques Tassin est - qu’on nous permette, à nous aussi, un néologisme - un invaso-sceptique. Il ne croit pas aux invasions. Migrations, oui. Invasions, non. En 2014, il publiait La Grande Invasion. Qui a peur des espèces invasives ? (Odile Jacob). L’invaso-scepticisme existe aussi, en Histoire. En 2016, une exposition de la Cité des sciences et de l'industrie expliquait qu’« il n'y a pas eu d’invasions barbares ni de conquêtes violentes et rapides au Moyen Âge mais de grands mouvements migratoires lents et progressifs ». Le mot « invasion » renvoie à des réalités désagréables, surtout quand il concerne les terres européennes. Celui de « migration » sonne tellement mieux.
« Dans l’immense majorité des cas, les effets de ces populations considérées comme intruses demeurent globalement positifs », écrivent encore les auteurs de la tribune. Les nuisances des espèces envahissantes sont pourtant une réalité décrite par les scientifiques, admise par l’État, dénoncée par les associations environnementales. Pour France Nature Environnement (FNE), les espèces envahissantes peuvent « parfois menacer la faune et la flore sauvages autochtones ». Pour le CNRS, elles sont « une catastrophe écologique et économique ». Le crabe chinois, l’écrevisse américaine, la tortue de Floride, l’ouette d’Égypte, l’écureuil de Corée - si mignons et sympathiques soient-ils - sont autant de dangers pour les écosystèmes européens, selon l’Union européenne. FNE, CNRS, UE doivent-ils être considérés comme « bioxénophobes » - donc xénophobes ?
Fables et sciences
Les comparaisons de la société humaine avec le monde animal sont vieilles comme le monde. Elles font merveille, dans les fables. En sciences sociales, le décalque est risqué. « Et si les animaux gouvernaient mieux que nous ? », s’interrogeaient nos confrères de Slate, dans un article sur la « Démocratie à poils et à plumes ». Le lion, qui chasse seul, n’attrape que trois proies sur dix. Alors que les lycaons, qui « votent » en éternuant pour ou contre la stratégie à adopter, attrapent sept proies sur dix. Slate s’extasie : de la sorte, les lycaons « accèdent facilement au top 3 des meilleurs prédateurs ». En voulant faire l’éloge de la démocratie, Slate a fait celui de la prédation : curieuse démonstration.
Jacques Tassin et Gilles Clément sont conscients de la difficulté. « Si les parallèles entre populations humaines et non humaines […] demeurent hasardeux, écrivent-ils, du moins peut-on les interroger lorsqu’ils bénéficient d’une sémantique aussi commune. » Or, on passe aisément des espèces envahissantes au Grand Remplacement, nos deux invaso-sceptiques le savent, eux qui se gardent bien de prononcer le mot. Il suffit de lire le site ecolo.gouv.fr : « L’espèce [invasive] colonise ce territoire et s’étend, au détriment d’espèces locales qu’elle va supplanter voire totalement éradiquer. » Seule manière d’échapper à ce parallélisme possible ? Nier l’existence d’espèces envahissantes. CQFD. La démonstration est idéologique. Pour la science, on repassera.

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29 commentaires
Qui aurait pensé qu’un jour le ver de terre serait une espèce protégée ? Que les anguilles que nous ramenions de la pêche seraient espèces rares ? Et que la coccinelle venue d’Asie serait carnivore ? il faut dire aussi que dans la douceur des rivières de France, la perche et le brochet ont des appétits d’ogre. Nos doucereux chercheurs scientifiques qui se mêlent de sémantique nous envahissent aussi !
Quand des chercheurs en « sciences dures » cherchent à faire les malins en « philosophant » ou en s’interessant, par exemple, à l’économie ou à la sociologie, le lyssenkisme n’est jamais très loin.
Un scientifique doit s’efforcer d’être le plus pointu possible dans « SON » domaine d’expertise. Et s’il a besoin de compétences provenant de domaines scientifiques qu’il ne maitrise pas, qu’il fasse alors appel à expert du domaine en question. Ainsi, par exemple, un chimiste devra-t-il faire appel à un physicien s’il est confronté à un problème relatif à la physique. Or ce n’est pas du tout la tendance que l’on observe depuis les années 60 . Ici même, sur BV, on pouvait lire que le politologue (sic) Thomas Guénolé allait enseigner la politique étrangère à SUPELEC…Le n’importe quoi ! Voilà ce qui détruit la science ! Chacun chez soi et les vaches seront bien gardées.
Si toutes les sciences dures étaient scientifiques, ça se saurait. Le culot de s’appeler « sciences po » ! Le terme de « sciences po-po » ne serait-il pas plus approprié ? Vous faites référence à Lyssenko mais son génie était immense. Il a fait de l’idéologie une science exacte sur laquelle tout le poutinisme a misé. Le génie de Macron est de faire du lyssenko sans le savoir.
Combien d’argent public a servi pour effectuer cette trouvaille par des gens qui n’ont comme seul souci de débattre du sexe des anges ?
Pour la gauche la meilleure bête invasive depuis des années c’ est le castor le roi des barrages qui devient historique à chaque élections on nous refait le coup .Plus sérieusement à quoi sert toutes ces commissions qui nous coutent un fric de malade
Fin des années 60 les écolos ont fait d’incomensurables BETISES , aujhourdh »hui on les paye Grassement
c’est EUX la catégorie invasive entre autres
Passer à côté de l’essentiel par de pitoyables circonvolutions cérébrales !
Aucune limite à leurs absurdités !…
Les mêmes qui se plaignent de l’invasion de frelons asiatiques qui déciment littéralement les colonies d’abeilles pollinisatrices.
Les animaux savent facilement devenir communistes, Staline aurait du y penser, et ses petits rejetons actuels en France ou ailleurs un peu partout. Lire » La ferme des animaux », c’est dingue comme çà peut aller vite !
Je me dis depuis longtemps que ces termes » espèces invasives » va un jour déboucher dans la polémique habituelle
Des gens trouvent le temps de penser à de telles inepties ? Faire reculer la perception du réel, une activité à temps plein. Quand la vague va-t-elle balayer toutes ces scories.
J’ajoute que s’il on continue sur cette lancée wokiste, le Larousse et autre Petit Robert ne comprendront plus qu’une dizaine de pages et encore …
A-t-on vraiment besoin d’un Jacques Tassin (chercheur en écologie végétale) et d’un Gilles Clément (ingénieur agronome) pour débiter de telles âneries « envahissantes ? Sans compter qu’ils coûtent un « pognon de dingue » aux contribuables !!!
Pour vous répondre = Certains chercheurs et pas seulement en sociologie ou en économie ne doivent leur « pain quotidien » qu’à des « contributions » dans « le vent ». De temps en temps celui-ci tourne mais on a souvent eu le temps de s’enrhumer. Ma contribution = Trop ignorant pour prendre position, je rappelle qu’au cours de ma vie j’ai vu disparaître dans nos campagnes la tourterelle des bois au profit de la tourterelle turque et dans nos ruisseaux l’écrevisse que nous avions toujours connue a été remplacée par l’américaine…
Tout est dit sans la dernière ligne, et ils émargent à combien pour nous enfumer ?
Les phrases de la fin sont hélas tout à fait justes.
Le ragondin, un très gros rat, originaire d’Amérique du sud a été introduit dans les élevages pour leur fourrure. Son principal prédateur est le crocodile. Comme les éleveurs qui ont fait faillite ont ouvert les cages, le ragondin, très prolifique s’est installé le long des cours d’eau et effondre les berges par ses terriers très profonds. pour respecter la biodiversité je propose scientifiquement d’ouvrir les cages des crocodiles de Pierrelatte de manière à bénéficier écologiquement et gratuitement d’un allié sympathique. Merci qui?
Rire. Excellente idée Scrogneugneu !
Encore faudrait-il qu’ils puissent remonter tous les cours d’eau et sauter le plateau de Langres ou le Vivarais…
Ce n’est valable que pour les animaux?
Il est vrai qu’en 1940 une espèce migratoire avait tenté de s’implanter en France. On a les chercheurs qu’on mérite en France, pendant ce temps chinois américains et indiens avancent eux.
Ces gens sont fous.
Je crois que vous avez la bonne formule , l’idéologie (de gauche ) rend fou parce qu’elle éloigne la personne du raisonnement et de la rationalité pour finir par la faire délirer .