[ANIMAUX] Non, Mme Tondelier, on ne peut aimer et les oiseaux et les éoliennes

La mortalité aviaire due aux éoliennes est minimisée, chez Total comme par Europe Écologie Les Verts.
Image générée par Grok.
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Marine Tondelier, la patronne des Écologistes, s’émerveille du bienfait du chant des oiseaux sur la santé psychologique des humains. Ne sont-ils pas à l’origine de sa vocation ? « Je suis devenue écolo en admirant la beauté des oiseaux », s’attendrit-elle, presque franciscaine. Mais est-ce compatible avec cette autre admiration qu’elle a pour les éoliennes ? Celles-ci détruisent l’habitat des oiseaux. Leurs pales assomment, blessent et hachent les oiseaux locaux, les oiseaux migrateurs, mais aussi nos lointaines sœurs ailées, les chauves-souris.

En 2017, la LPO [Ligue de protection des oiseaux, NDLR] a publié une étude qui établit la mortalité moyenne à sept oiseaux par éolienne et par an, avec 75 % des espèces concernées protégées (en l’occurrence, elles ne le sont pas !). Le parc s’étant accru, cela porte à 60.000 le nombre d’oiseaux tués, par an, ces dernières années en France, et à un million aux Etats-Unis (d’après France Info, en 2021). Effarant. Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN), organisme du ministère de l’Écologie, s’était autosaisi de la question offshore. Son rapport (2021) est accablant. Pour s’en tenir aux oiseaux chers à Marine Tondelier, « les parcs éoliens offshore constituent une menace potentielle pour les oiseaux marins ». Pour les oiseaux qui nichent à proximité, mais aussi pour les oiseaux marins et terrestres qui migrent – et, toujours, pour les chauves-souris.

Difficile d’évaluer la mortalité. On a peu de recul en offshore et la « course au gigantisme » gêne les projections. Quoi qu’il en soit, « la principale difficulté réside dans le fait qu’il est impossible de suivre les mortalités directes, faute de retrouver les cadavres tombés en mer (par rapport à l’éolien terrestre pour lequel c’est déjà très difficile) ». À cela s’ajoute, déplore le CNPN, « la rétention très fréquente des données par les gestionnaires de parcs éoliens qui les considèrent comme propriété privée, ou qui n’ont pas intérêt à les communiquer ». On fait en sorte que les oiseaux se cachent pour mourir.

Même indifférence chez EELV et TotalEnergies

La dangerosité des éoliennes étant établie – parmi tant d’inconvénients mis en évidence par Fabien Bouglé –, on est frappé du relativisme exprimé en retour. Pour TotalEnergies, les collisions « s’avèrent minimes ». Difficile de dire autre chose, quand on est une entreprise qui fait dans l’éolien terrestre et les « grands projets éoliens en mer ». Plus surprenant de la part d’EELV et sa secrétaire nationale, Marine Tondelier : l’impact des éoliennes pour les oiseaux « reste toujours extrêmement faible », surtout « en comparaison de celui des lignes électriques, des baies vitrées et de la chasse ». Les éoliennes tuent des oiseaux, mais moins que d’autres choses, donc plantons-en partout ! Écolo-jésuitisme ? D’ailleurs, d’autres disent qu’elles tuent moins que les chats, moins que le pétrole et le gaz de schiste

Les oiseaux, vous l’avez compris, ne doivent rien attendre d’EELV - sinon toujours davantage d’éoliennes, donc de mortalité dans leurs rangs. Il arrive qu’EELV s’oppose à un projet éolien, comme à Longèves et Auchay-sur-Vendée. Mais ça n’est pas par amour des oiseaux, juste une opportune reculade locale pour éviter « le rejet par les populations concernées de tout projet éolien ». Car les éoliennes, les populations n’en sont pas friandes. C’est pour cette raison qu’en 2022, le député EELV Aurélien Taché s’était opposé à un droit de veto des maires sur les projets éoliens : il ne cachait pas que ce droit signerait la fin d’un éolien dont personne ne veut.

Quand Marine Tondelier « promeut l’écologie à Saint-Georges-sur-Arnon », elle est en terrain conquis : 23 éoliennes pour 643 habitants ! Pauvres oiseaux de Saint-Georges-sur-Arnon… Quelle hypocrisie de la voir déclarer : « Et merci à la LPO de défendre sans relâche la voix de ces oiseaux qui disparaissent en silence et dans l’indifférence. » Dans son cœur, un kilo de plumes ne pèse rien face à… un kilowatt d’énergie renouvelable.

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Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

38 commentaires

  1. Ce qui est surtout minimisé comme cause de la disparition des oiseau, c’est surtout la première d’entre elles que sont les chats, suivis par les lignes à haute tension, les collision contre les immeubles de grande hauteur, surtout dotés de surfaces vitrées, les collisions avec les voitures, les empoisonnements….. Les éoliennes venant très très loin derriere ces causes premières. Jamais aucune contestation n’a été entreprise contre ces causes majeur, et comme par miracle une cause tout à fait minoritaire apparaît sur le devant de la scène, en même temps que bien d’autres choses lui soient reprochées…? Si j’étais d’un naturel soupçonneux je serai certainement tenté de croire que c’est une raison moins avouable qui est reproché à l’éolien. comme de faire partie d’un système concurrent du nucléaire par exemple, parce que c’est tout de même étrange que les éoliennes ne tuent les oiseaux qu’en France ou le lobby nucléaire est si puissant, non ?
    Serge Rochain

  2. Les écologistes politiques n’ont aucune sensibilité paysagère , ni même naturaliste .Il suffit pour en trouver la preuve de lire leur littérature électorale , on n’y lit jamais l’expression « défense de la nature .
    Il faut distinguer les vrais écologistes attentifs à la défense des milieux et du vivant et les gauchistes déguisés .

    • Je crains qu’il ne vous faille retourner à l’école…. Les éoliennes tournent entre 70 et 85 %du temps selon le lieux où elles sont installées. Vous faites sans doute une confusion entre temps de production variable et facteur de charge qui est lui de 25% pour les éoliennes terrestre et 40 % pour les éoliennes en mer. Les deux améliorant d’années en années avec les progrès des nouvelles générations d’eoliennes.
      Serge Rochain

  3. cette Marine Tondelier, je suis en mesure de l’emmener suivre la route de la migration des oiseaux, depuis Gibraltar, jusqu’a la frontière franco-espagnole côté pays Basque. sous chaque éoliennes, il y en a des milliers, c’est une véritable hécatombe, d’oiseaux déchiquetés, pourquoi? tout simplement parce que ces sal….ries sont placées dan les couloirs migratoires, car c’est là ou il y a les vents porteurs pour les oiseaux, sans pour autant parler du massacre visuel de toutes ces éoliennes espagnoles, a perte de vue, et là se repose la question du nucléaire , sur cette route ce sont des milliers d’oiseaux et de chauves souris qui ont perdu la vie.

    • Rassurez-vous, il y a des années que l’Espagne ne construit plus d’éoliennes. d’abord par saturation des sites, mais surtout par arrêt des subventions. Elle a donc construit moult centrales thermiques à gaz, pour suppléer l’intermittence du vent. Les éoliennes sont là, horreurs dans des paysages sublimes, mais personne n’en a prévu la maintenance (et les finances). Donc patience, elles finiront comme aux USA, par terre.

      • Vous êtes dans le rêve… Là réalité c’est que l’Espagne nous fournit souvent l’électricité qui nous manque quand notre nucléaire est un. Peu court. Et ils ont en. Moyenne la production électrique la moins chère d’Europe grâce aux éoliennes précisément, vous pouvez voir ça tous les jours sur le site ECOEMIX de RTE dans les rubriques échanges au frontières et celle des prix par pays

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