[ANIMAUX] Rapport du WWF: les vertébrés disparaissent, plantons des éoliennes!

Martin Shongauer, Homme sauvage tenant un écu à la tête de cerf © CC0 Paris Musées / Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris
Martin Shongauer, Homme sauvage tenant un écu à la tête de cerf © CC0 Paris Musées / Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris

Réalisé par le WWF avec la Zoological Society of London, le rapport publié ces jours-ci estime que, sur la période 1970-2020, « la taille moyenne des populations d’animaux sauvages suivies a diminué de 73 % ». Contrairement à ce que disent des titres alarmistes, cela ne signifie pas que près des trois quarts des animaux sauvages ont disparu. L’indice Planète vivante (IPV) mesure, en réalité, « l’abondance relative de près de 35.000 populations de 5.495 espèces de mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens ».

Or, le résultat doit être tempéré. Publiée par Nature, une récente étude tchèque constate que « le calcul de l'IPV est biaisé par plusieurs problèmes mathématiques qui imposent un déséquilibre entre les tendances à la hausse et à la baisse détectées et surestiment les déclins de population ». L’IPV serait donc approximatif et tendancieux dans son approximation.

Un index plus politique que scientifique

À quel point ? Analysées autrement, les mêmes données « montrent que les populations croissantes et décroissantes sont en moyenne équilibrées », dit l’étude. Ce n’est pas du tout le même résultat. Pourtant, « nous restons confiants dans la solidité » de l’indice, a déclaré Andrew Terry, l’un des directeurs de la Zoological Society of London. Anna Toszogyova, l’une des auteurs de l’étude critique de l’IPV, explique à BV qu’en effet, le nouveau rapport du WWF ne prend pas en compte leurs remarques sur « la nature asymétrique des calculs », car cela aboutirait à « remettre en cause ses travaux antérieurs ».

Sans nier que la situation écologique ne soit grave, elle souligne qu’il existe « certaines pressions sur la forme de l’indice », puisqu’il est calculé par « une organisation impliquée dans l'élaboration et la gestion de la conservation de la nature et fournissant des conseils pour orienter la politique gouvernementale sur le respect de diverses conventions des Nations unies ». Le rapport est très politique et sa date de publication - à la veille de la COP29, qui se tiendra en novembre en Azerbaïdjan - n’est pas anodine. (Interrogé sur ce point et sur celui du calcul de l’IPV, WWF ne nous a pas répondu.)

L’avatar écologique du « bon sauvage »

Pas anodin, non plus, l’éloge très appuyé des « peuples autochtones » dans ce rapport du WWF. Ils sont « par leurs connaissances et leur profond respect de la nature », « les véritables gardiens » de celle-ci (p. 15). « Les valeurs et philosophies autochtones » ne s’accompagnent-elles pas de « la croyance en une profonde parenté entre les humains et les entités non humaines, ou encore en une absence de séparation entre eux » (p. 136) ? L’autochtone paraît n'être rien de plus qu’un être idéalisé - l’avatar écologique du « bon sauvage ».

En contrepoint se dessine, implicite, la culpabilité de l’Occidental qui consomme trop d’énergie fossile (p. 70) et épuise la nature par l’élevage nécessaire à la consommation de viande (p. 62). Le rapport préconise d’installer panneaux solaires et éoliennes « à proximité de cultures et de bétail qui, en faisant de l’ombre et en rafraîchissant l’air (sic), peuvent même améliorer le rendement » (p. 57). Quel meilleur usage des pâturages et autres terres agricoles que d’y installer des éoliennes (p 76) ?

Un mammifère abandonné

En résumé : sanctuarisons les terres des « peuples autochtones » et achevons de dénaturer et massacrer les paysages européens en y plantant des éoliennes. Bétonnons les terres, bétonnons les mers. Peu importe le bilan écologique des éoliennes (le broyage d’oiseaux est une réalité, avec des estimations diverses), peu importe la pollution visuelle dans des sites patrimoniaux, naturels ou culturels. L’habitat des peuples non autochtones ne mérite aucun respect. Dans cette optique, le vertébré de type hominidé occidental n’a droit à aucune sollicitude.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

14 commentaires

  1. Sauver la planète …. La bonne blague. C’est l’espèce humaine qu’il Faut éventuellement sauver… la planète, elle existait avant nous, elle existera après nous… quand elle aura marre de tous les délires de l’espèce humaine … et bien elle l’éliminera comme ont été éliminés d’autres civilisations…. La terre n’a pas besoin de nous elle se sauvera toute seule … à nos dépens

  2. Les textes publiés par les écologistes politiques n’ emploient jamais l’expression « protection de la nature « On voit que leurs démarches sont étrangères au monde animal . Le cas des éoliennes est particulièrement significatif , ils ont adopté la position du lobby éolien .
    Ne confondons pas les politiciens de ce camp avec ceux qui s’efforcent de sauvegarder nos richesses naturelles ,

  3. « Peu importe le bilan écologique des éoliennes (le broyage d’oiseaux est une réalité, avec des estimations diverses), ».
    Exact, ceci sans oublier que les migrateurs sont déstabilisés du fait des modifications des courants d’air dus aux éoliennes et on retrouve des colonies d’oiseaux morts car ne retrouvant plus leur chemin (sans compter les antennes 4 et 5 G), comme on le voit dans la région, qui est sur leur trajet.

    Et ils ne sont pas morts de grippe aviaire!

    Et les bovins qui tombent eux aussi malades, voire meurent lorsqu’ils sont parqués dans des près proches des éoliennes.

    Pour les chevreuils, les chasseurs faisant des battues plus que fréquentes, ceci avec des guetteurs assis sur leur canne tabouret, le portable à la main pour prévenir les tireurs, ils font tellement de dégâts que, toujours dans ma région, ils lâchent des chevreuils achetés dans des fermes spéciales. (sans compter la même chose pour les faisans!)
    Ce qui fait que, dès le lâchage de ces bêtes, nous les retrouvons dans nos cours, nos jardins, nos vergers. (moi, je les nourris et du coup, au premier coup de fusil, ils rappliquent dans mon jardin et mon verger. j’espère pouvoir leur donner un gros sursis, voire leur sauver la vie définitivement).

  4. « Des Animaux Dénaturés » . Cette réflexion philosophique et zoologique était fort intéressante . Elle n’a pas attendu la vertitude des esprits pour s’exprimer . Il y a des vertébrés qui disparaissent et d’autres qui pullulent abusivement . Tenter de réguler se comprend mais préserver les caïmans par ex n’a guère de sens . . . sauf politique.

  5. Je pense faire partie du peuple autochtone français, n’y a t-il de par le monde que des autochtones de pays non développés? Ce terme est encore une fois mal employé, nous sommes des autochtones dans chaque pays, développé ou non ? Les non autochtones sont les immigrés, peut-être sont-ils plus respectueux de la nature ou au contraire le sont-ils moins, y a t-il une étude de faite à ce sujet?

  6. Article édifiant. Les problèmes sont bien posés. Les écolos ? Avant tout des ronds de cuir qui n’affichent leur présence que pour détruire et surtout se lover dans les fauteuils acquis. Les éoliennes sont des nuisances dans tous leurs aspects, occupation, réhabilitation des sols, destruction de volatiles, nuisances sonores et paysagistes . A coté de cette énergie, nos écolos distingués négligent totalement l’énergie thermique des profondeurs. Exploitée par de profonds puits que nous savons percer, elle serait pourtant susceptible d’alimenter des villages, des villes entières, en eaux chaudes et énergie électrique, perpétuellement et en continu, sans dégrader les paysages. Mais là, nos écolos sont absents. Ce n’est pas le seul domaine où ils sont absents : le nettoyage des mers et océans, la création de méga-bassines alors qu’ils laissent filer vers la mer des millions de M3 d’eau, l’organisation des réseaux de distribution d’eau potable, la préparation d’un avenir sans neige donc sans rivières et fleuves à certaines époques de l’année (c’est ce qu’ils prévoient avec leur réchauffement), la modernisation du ramassage des ordures, etc. Nos écolos ? Des bavards sans ambitions.

  7. En Moselle, et l’information est vérifiable, certains parcs éoliens sont mis à l’arrêt forcé en raison de la présence d’un Milan royal. Les pales des éoliennes tuent des dizaines d’oiseaux chaque jour. Le Milan royal étant une espèce rare, les éoliennes sont obligées d’être à l’arrêt pour ne pas meurtir leur contingent.

  8. Les oiseaux (naturels) ne disent pas merci aux éoliennes. Ils en ont marre, à leur contact, de devenir des natures mortes.

    • Le sauvetage de la planète est devenue la nouvelle religion de notre époque, mais pour qui se prennent-ils donc tous ces « prophètes » ? Pour Dieu lui-même ? Vouloir sauver le monde et prétendre que l’humain puisse y arriver tout seul est une utopie, c’est comme si on soufflait avec un ventilateur vers le ciel pour en chasser les nuages. Diminuer la pollution,oui,trier les déchets oui, mais revenir à l’âge des cavernes….

      • Extrêmement difficile de faire comprendre aux français que « l’écologie » vue par WWF n’est qu’un « business juteux » … qu’ils aillent faire leur propagande dans les pays pollueurs qui ne manquent pas …en Chine par exemple.

  9. Nombre d’éleveurs ont pu constater les effets nuisibles, pouvant entraîner la mort de leur bétail suite à l’installation d’éoliennes. A priori, le WWF et la Zoological Society of London ont oublié de prendre en compte ces réalités.

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