[ANIMAUX] Sauvons Rillette, la laie que l’OFB veut abattre !

D.R.
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Oui, sauvons Rillette ! Cette laie d’un an et demi vit chez Élodie, éleveuse dans une ferme équine de l’Aube. Rillette est en bonne santé et bien traitée, mais la situation déplaît à l’administration, qui veut l’euthanasier.

Il y a un an et demi, Élodie a trouvé ce marcassin de quelques semaines, terrorisé et affamé, près de ses poubelles. « Je pense qu’elle est venue se réfugier là lors d’une chasse, explique Élodie, à BV. La compagnie à laquelle elle appartenait a dû être divisée et elle s’est retrouvée toute seule. »

Connaissant la loi, Élodie dépose une demande pour la garder auprès de la DDETSPP. Rien que ce sigle, qui signifie « Direction départementale de l'emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations », a quelque chose d’inhumain. La DDETSPP refuse à trois reprises la demande en invoquant l’article L424-10 du Code de l’environnement. « Il est interdit de détruire, d'enlever, de vendre, d'acheter et de transporter les portées ou petits de tous mammifères dont la chasse est autorisée. » Légalement, une seule issue : euthanasier Rillette.

Rillette ? « Un vrai petit chien ! »

Une solution qui scandalise Élodie. « Rillette fait partie de la famille, au même titre que nos chiens, nos chats. Elle a appris à s’asseoir, se coucher, donner la patte, elle répond à son nom… Elle nous fait la fête quand on revient. Un vrai petit chien ! » Et Rillette a sa personnalité. Madame n’aime que la salade et le sucré (pommes, cerises, bananes, brugnons). Elle « déteste tout ce que les enfant peuvent détester, les haricots verts, les épinards. »

Élodie, les animaux, elle connaît : elle gère une structure d’accueil d’animaux, un domaine de vingt hectares en pleine campagne. « Je récupère des chevaux de boucherie, que je remets dans le circuit du loisir pour financer l’entretien d’autres chevaux. » Aussi n’a-t-elle pas fait les choses à moitié, pour Rillette : « Je lui ai aménagé un parc de mille mètres carrés avec une clôture électrifiée de 1,80 m, elle a sa soue et son box. Elle est avec nous sur le domaine dans la journée, et la nuit dans son box. »

Une administration caricaturale

L’administration fait la sourde oreille. Suite au passage d’Élodie dans la populaire émission de Julien Courbet (Ça peut vous arriver, sur RTL), la préfecture a produit un communiqué, modèle de caporalisme et d’irresponsabilité. La préfecture rappelle l’article L424-10, l’arrêté ministériel du 8 octobre 2018, puis se défausse sur l’Office français de la biodiversité, connu pour ses rigides contrôles des agriculteurs (contacté par nos soins, l’OFB n'a pas répondu).

La préfecture de l’Aube signale qu’une enquête a été ouverte par le parquet. « On peut acheter un python en animalerie, s’insurge Élodie, auprès de BV, on peut mal éduquer des malinois qui deviennent alors très dangereux, et c’est moi qui pourrais me retrouver en garde à vue ? Où est le curseur ? Je n’ai pas de drogue chez moi, mon casier judiciaire est vierge, mais on va me mettre un bracelet électronique parce que j’ai recueilli un sanglier ? »

Ces animaux qui trouvent refuge auprès de l’homme

En relisant l’article L214-10 du Code de l’environnement, on se demande si Élodie y a réellement contrevenu. Elle n’a ni détruit, ni enlevé, ni vendu, ni acheté ni transporté aucun animal : elle a sauvé un animal mourant de froid et de faim au pied de ses poubelles. Il y a un défaut dans l’article L424-10 qui ignore les cas où un animal sauvage vient se réfugier auprès des habitations humaines pour demander de l’aide. Des députés bien inspirés devraient amender l’article en tenant compte de cette donnée.

En attendant, Élodie cherche un parrain ou une marraine pour représenter et défendre Rillette. Julien Courbet ? Brigitte Bardot ? « On me parle d’euthanasie pour Rillette, mais une balle dans la tête, à mes yeux, c’est de l’abattage », nous confie Élodie. Si la situation de Rillette vous émeut, vous révolte, signez la pétition en sa faveur. Laisserons-nous commettre un acte aussi bête qu’inutile et qui n’est pas sans faire penser au destin de Peanut, l’écureuil dont la mort a (peut-être) fait élire Trump ?

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Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Moi, je mettais de la pâtée pour chats pour les hérissons en hiver. Il y a deux ans, une mère porteuse est venue accoucher de toute une portée de bébés (il y en avait une quinzaine, minuscules). Je les ai portés chez mon véto. Elle m’a dit qu’elle n’avait pas le droit de s’en occuper parce c’était de la faune sauvage.
    Et après ça, les écolos chialent parce que le nombre de ces animaux si utiles est en baisse !

  2. C’est tellement inhumain de vouloir enlever la vie de Rillette que j’hallucine sur le mal dont sont capables ceux qui sont censés être justes vu que le sauvetage de Rillette ne correspond pas à l’article L424-10 du Code de l’environnement et il serait bien qu’on ait des référendums concernant l’environnement car cela nous concerne tous et cela clarifierait des articles qui sont mal interprétés.
    Et en effet, il semble que ceux qui vendent de la drogue ou se comportent mal risquent moins qu’un pauvre animal venu quémander sont sauvetage auprès d’une bienfaitrice, un animal qui ne fait de mal à personne.

  3. Nous vivons dans un pays magnifique. Vous pouvez être porteur d’une OQTF en liberté, avoir un casier judiciaire long comme un jour sans pain, vendre de la drogue : vous ne risquez pas grand chose ; un rappel à la loi, une peine de prison avec sursis… Mais si vous sauvez un animal sauvage vous risquez une inculpation. Et votre protégé, la peine de mort. Cherchez l’erreur comme l’on dit vulgairement.

  4. Pourquoi cette bonne dame, consciente de la réponse qu’elle recevrait de ce machin (DDETSPP) qui n’a apparemment aucun lien avec les animaux est-elle allé demander une autorisation, d’autant que cette professionnelle pouvait très bien cacher l’existence de ce pauvre cochon sauvage, sauvé d’une mort certaine ? En vérité je me demande si la bête qu’ils veulent euthanasier n’est pas plus « humaine » que ces abrutits à œillères.

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