[ANIMAUX] Trump et la condition animale: une désinformation bien française
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Les médias français n’ont pas de mots assez forts pour décrier Trump, mais restent discrets sur sa politique en matière de condition animale. Est-ce parce qu’il a promulgué durant son premier mandat « plusieurs mesures historiques de protection des animaux »? Ces mots sont ceux de la Humane Society Legislative Fund, affiliée à la Humane Society of United State qui est une « SPA américaine » à la puissance 10 et ouvertement transpartisane.
Parmi ces mesures historiques, l’emblématique loi de 2019 « sur la prévention de la cruauté envers les animaux et de la torture ». Tout acte impliquant l’écrasement, la brûlure, la noyade, l’étouffement, l’empalement ou autre de mammifères, d’oiseaux, de reptiles ou d’amphibiens est devenu un « crime fédéral » (sous juridiction du FBI) et passible de sept ans de prison (en France la peine maximale est de trois ans). Une loi qui aurait dû faire réagir positivement chez nous L214 ou la SPA mais il ne semble pas que cela ait été le cas.
Les animaux de laboratoire, c’est bon pour l’environnement?
Sous Trump, l’Agence de protection de l’environnement (EPA) avait promu un plan visant à mettre fin « à tous les tests sur les mammifères pour détecter les produits chimiques et les pesticides d’ici 2035 ». Le plan était doté de 4,25 millions de dollars, nécessaires au développement de technologies d'expérimentation sans animaux. Las! Ce plan a été interrompu par l’administration Biden, un retour en arrière dénoncé par le White Coat Waste Project (WCWP, en français: « Projet Gaspillage Blouse Blanche »). Le WCWP s'oppose aux expériences animales financées par l'argent public, une combinaison typiquement américaine: défense des animaux et des contribuables!
Les enquêtes du WCPC ont révélé que l’EPA faisait, entre autres choses, respirer aux animaux la fumée des armes (afin d'étudier si les armes sont mauvaises pour la santé… de ceux qui les utilisent) ou surchauffait leurs cages pour mesurer l’impact du réchauffement climatique. Car - et c’est à souligner - toutes ces expériences ne sont pas le passe-temps de savants fous mais sont réclamées par des organisations de protection de l’environnement qui veulent absolument voir démontrée la nocivité de telle substance chimique ou tel effet du changement de climat. Là, le bien-être animal est allègrement sacrifié, et l’administration Biden y a plus que consenti. On a vu avec « l’affaire Peanut » que les animaux ne sont pas son affaire.
Quand l'administration Biden traîne la patte
Objective, la Humane Society Legislative Fund souligne aussi les manquements de Trump à la cause animale. Ainsi, la loi de protection des espèces en danger (« Endangered Species Act ») a été affaiblie en décembre 2020 par des dérégulations. Le Refuge faunique national de l'Arctique s’est vu ouvert aux forages pétroliers, d'autres annulations réglementaires ont favorisé la chasse. Entre la protection animale et la chasse, le cœur des Américains balance - tout comme entre les espaces naturels et les énergies… C’est sans doute pour cette raison que l’administration Biden n’a rétabli les règles annulées qu’en mars 2024 - plus de trois ans après - et encore n’ont-elles pas été totalement rétablies, laissant les défenseurs de la faune mi-figue mi raisin.
Le second mandat de Trump sera sur le même modèle que le premier : des décisions en faveur de la condition animale, d’autres en sa défaveur. L’homme n’est pas tout d’une pièce, ni sa politique. En France les associations concernées ont salué la loi de 2019 contre la cruauté, mais d'ordinaire elles alertent par des titres dramatiques et orientés : « le terrible coup porté par Trump à la faune sauvage » (30 millions d’amis), « Cause animale : le déjà lourd bilan de Donald Trump » (peuple-animal.com). La question des animaux de laboratoire, favorable à Trump mais pas à Biden ni aux organisations qui font du climat leur cheval de bataille, a été plutôt dissimulée qu'abordée. On ne peut que regretter une telle désinformation qui nuit à la vérité et, in fine, à la cause animale.