[ANIMAUX] Trump et la condition animale: une désinformation bien française

© Samuel Martin
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Les médias français n’ont pas de mots assez forts pour décrier Trump, mais restent discrets sur sa politique en matière de condition animale. Est-ce parce qu’il a promulgué, durant son premier mandat, « plusieurs mesures historiques de protection des animaux » ? Ces mots sont ceux de la Humane Society Legislative Fund, affiliée à la Humane Society of United States, qui est une « SPA américaine » à la puissance 10 et ouvertement transpartisane.

Parmi ces mesures historiques, l’emblématique loi de 2019 « sur la prévention de la cruauté envers les animaux et de la torture ». Tout acte impliquant l’écrasement, la brûlure, la noyade, l’étouffement, l’empalement ou autre de mammifères, d’oiseaux, de reptiles ou d’amphibiens est devenu un « crime fédéral » (sous juridiction du FBI) et passible de sept ans de prison (en France, la peine maximale est de trois ans). Une loi qui aurait dû faire réagir positivement, chez nous, L214 ou la SPA, mais il ne semble pas que cela ait été le cas.

Les animaux de laboratoire, c’est bon pour l’environnement ?

Sous Trump, l’Agence de protection de l’environnement (EPA) avait promu un plan visant à mettre fin « à tous les tests sur les mammifères pour détecter les produits chimiques et les pesticides d’ici 2035 ». Le plan était doté de 4,25 millions de dollars, nécessaires au développement de technologies d'expérimentation sans animaux. Las ! Ce plan a été interrompu par l’administration Biden, un retour en arrière dénoncé par le White Coat Waste Project (WCWP, en français : « Projet Gaspillage Blouse Blanche »). Le WCWP s'oppose aux expériences animales financées par l'argent public, une combinaison typiquement américaine : défense des animaux et des contribuables.

Les enquêtes du WCPC ont révélé que l’EPA faisait, entre autres choses, respirer aux animaux la fumée des armes (afin d'étudier si les armes sont mauvaises pour la santé… de ceux qui les utilisent) ou surchauffait leurs cages pour mesurer l’impact du réchauffement climatique. Car - et c’est à souligner - toutes ces expériences ne sont pas le passe-temps de savants fous mais sont réclamées par des organisations de protection de l’environnement qui veulent absolument voir démontrée la nocivité de telle substance chimique ou tel effet du changement de climat. Là, le bien-être animal est allègrement sacrifié et l’administration Biden y a plus que consenti. On a vu avec « l’affaire Peanut » que les animaux ne sont pas son affaire.

Quand l'administration Biden traîne la patte

Objective, la Humane Society Legislative Fund souligne aussi les manquements de Trump à la cause animale. Ainsi, la loi de protection des espèces en danger (Endangered Species Act) a été affaiblie en décembre 2020 par des dérégulations. Le Refuge faunique national de l'Arctique s’est vu ouvert aux forages pétroliers, d'autres annulations réglementaires ont favorisé la chasse. Entre la protection animale et la chasse, le cœur des Américains balance - tout comme entre les espaces naturels et les énergies… C’est sans doute pour cette raison que l’administration Biden n’a rétabli les règles annulées qu’en mars 2024 - plus de trois ans après - et encore n’ont-elles pas été totalement rétablies, laissant les défenseurs de la faune mi-figue mi raisin.

Le second mandat de Trump sera sur le même modèle que le premier : des décisions en faveur de la condition animale, d’autres en sa défaveur. L’homme n’est pas tout d’une pièce, ni sa politique. En France les associations concernées ont salué la loi de 2019 contre la cruauté, mais d'ordinaire, elles alertent par des titres dramatiques et orientés : « Le terrible coup porté par Trump à la faune sauvage » (30 millions d’amis), « Cause animale : le déjà lourd bilan de Donald Trump » (peuple-animal.com). La question des animaux de laboratoire, favorable à Trump mais pas à Biden ni aux organisations qui font du climat leur cheval de bataille, a été plutôt dissimulée qu'abordée. On ne peut que regretter une telle désinformation qui nuit à la vérité et, in fine, à la cause animale.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/11/2024 à 14:20.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

12 commentaires

  1. Vous avez tout à fait raison de nuancer le comportement de Trump à l’égard des animaux. Son fils aîné est chasseur, de prédateurs notamment. Je m’attends au pire en raison des « forages à tout va » qu’il a promis et de ses conséquences sur la biodiversité marine. Quant à son principal soutien financier, E. Musk il a joué un rôle très négatif sur les malheureux primates qui servent à l’expérimentation animale, poussant les scientifiques à accélérer leurs recherches, au détriment total des animaux : cruauté, souffrances inouïes… Par conséquent, si sur le plan de l’immigration et de nos idées, on peut se réjouir, il n’en est pas de même au regard de la préservation de la Nature et de la faune sauvage, etc…

  2. Un grand merci à Samuel Martin pour cet article équilibré !
    J’ajouterai juste sur la question que les photos d’enfants TRUMP ayant pratiqué la chasse au lion en Afrique a justement choqué… mais tout le monde a droit d’évoluer, et l’Affaire Peanuts aura montré à TRUMP à quel point l’opinion publique y est justement sensible.
    La présence et le rôle majeur donné à Kennedy dans le gouvernement qui vient devrait là aussi aller dans le bon sens.

  3. Attention, depuis la Loi 2021-1539 du 30 novembre 2021, la peine maximale prévue pour actes de barbarie sur les animaux et si ils ont entrainé sa mort, est de 5 ans et 75 000€ d’amende, donc assez proche de la punition américaine de 7 ans tout à fait justifiée à mes yeux.

  4. Voilà bien longtemps que je n’écoute plus la désinformation permanente des médias français. La condition animale est pour moi une grande préoccupation.

  5. Pourquoi ne parle t’on pas à juste titre de la responsabilité des écolo de pacotilles dans les morts de Valence. Ce n’est pas le couple royale qui aurait dû être accueilli par des jets de boue, mais bien ceux qui s’autoproclament écolos et qui n’assument jamais leurs responsabilités.

  6. Écologistes et animalistes tous dans le même panier de crabe. Regardez ce qui se passe à valence où leurs délires ont causé la mort de plus de 200 personnes. Mais aucune excuses de ces gens là mantra Le Maire encore une fois  »c’est pas de ma faute ».

  7. Quant à Biden et ses manœuvres politiques qui ont encouragé la guerre en Ukraine en voulant faire rentrer ce pays dans L’OTAN malgré les accords de Minsk, c’est la cause humaine qu’il n’a pas défendue.

    • Exactement comme moi : l’une de mes préoccupations essentielles avec la défense de la France, de l’Europe.

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